Chapitre 44

1.4K 92 24
                                    

Ce fut un mal de crâne atroce qui m'accueillit, lorsque je me réveillai. La lumière que je pouvais percevoir à travers mes paupières me dissuadait lourdement d'ouvrir les yeux, je restai donc plus de dix minutes réveillée, enroulée dans ce qui me semblaient être des couvertures bien chaudes. Je ne savais pas tout à fait où j'étais mais je me souvenais vaguement avoir pleuré comme une madeleine dans les bras d'Austin.

Quelle honte... J'avais craqué comme je n'avais jamais craqué au par-avant, devant le joueur de foot en plus... Il allait me prendre pour une petite nature, maintenant. Enfin, sûrement pas, mais voilà quoi. Je ne saurai plus jamais lui refaire face. Si seulement je pouvais sortir de là sans le recroiser... Attendez, mais, où est-ce que j'étais ?

Dans un lit, apparemment, mais où ? Dans la chambre que j'avais occupée ? Ça avait du sens ; il ne m'aurait pas déplacé alors qu'il y avait un lit juste à côté. Et... je m'étais endormie ? Merde... Depuis combien de temps je dormais ? Pourquoi Dwayne ne m'avait pas emmené ? À moins que je sois en fait chez Dwayne... Ou avais-je accepté de rester là ?

Et voilà que je recommençai à le faire. J'avais l'impression de constamment questionner mes choix et ma vie, depuis un moment.

Je décidai d'oublier ça et de plutôt ouvrir les yeux, pour enfin découvrir où je me trouvais. J'avais eu l'impression que la lumière avait brûlé mes pupilles mais je fini par m'y habituer. En effet, j'étais toujours chez les du Marcquois, Dwayne n'était pas venu me récupérer. Le fait que la lumière soit allumée me laissait penser qu'il faisait déjà nuit dehors, et donc que j'avais dormi longtemps. Mais combien de temps, exactement ?

Je voulu sortir du lit, pour aller observer la situation ailleurs, mais en remuant, je senti un objet callé entre mon flanc et mon bras gauche. Un objet dur et froid ; le cadre que j'avais retrouvé plus tôt. La tristesse s'empara encore de moi et je regardai le cadre quelques secondes avant de détourner les yeux ; si je m'y attardai, je finirai par pleurer de nouveau.

Un petit bruit retentit et je tournai brusquement le regard vers la porte menant à la salle de bain, qui venait de s'ouvrir. Je fus surprise de voir la mère d'Austin en sortir, mais elle me sourit et s'approcha de moi.

"Tu es réveillée." dit-elle d'une voix modérée, "Comment tu te sens ?"

"Euh, je... Qu'est-ce... ?"

"Austin a un peu été obligé de me dire ce qu'il s'était passé, quand je t'ai trouvée endormie. Il m'a aussi demandé de veiller sur toi. Je suis vraiment désolée, pour ta tante..."

Je pinçai mes lèvres et m'assis en m'appuyant sur le dos du lit, une grimace de douleur déformant mon visage. Qu'est-ce que j'étais sensée répondre à ça ?

Elle sourit et vint s'assoir à côté de moi :

"Tu as mal à la tête ? Il y a des calmants et de l'eau, là."

Je regardai sur la commode mais plissai les yeux en dévisageant les comprimés. Des comprimés...

"Je... Je n'ai jamais prit de comprimé. Je n'ai jamais prit de médicament industrialisé."

"Quoi ?" s'étonna-t-elle, haussant les sourcils.

"Ma tante me donnait toujours des plantes médicinales. J'ai une intolérance à pas mal de choses..."

"Oh. Excuses-moi, je ne savais pas. Quelles plantes elle te donnait ? Les pharmacies sont toujours ouvertes."

"Je ne sais pas exactement, elle ne me parlait pas vraiment de ces choses là..." menti-je.

Je connaissais absolument toutes les plantes que j'avalai, mais je ne pouvais pas le lui montrer. Triste ou pas, je devais protéger mon secret avant tout.

Projet HybrideOù les histoires vivent. Découvrez maintenant