-A1? Qu'est-ce que tu fais ici?
-Arrêtez de m'appeler A1. Mon prénom c'est Emmy!
-Désolée, A1, mais tu vas devoir attendre. J'ai un bras qui n'attend que d'être piquer.
-Laissez Thomas tranquille.
-Je vois que tu as envie de te faire piquer toi aussi.
-Non, je...!
Je ne réussis pas à finir ma phrase. Quelqu'un surgit derrière moi et me plaqua la bouche.
-A1 à l'air étonnamment en bon état, continua la femme. Ça me donne encore plus envie de la piquer.
-Aucune action sans l'accord de madame Paige.
Je reconnu la voix de Jack. Celui qui m'avait enlevé du dortoir. Celui qui avait voulu me piquer la première fois. Qui n'a pas réussi d'ailleurs.
-Je te rappelle qu'on ne l'a pas encore piquée; et ce, à cause de toi.
-Ce n'est pas ma faute si ce petit con était venu me...
-Tais toi. Les deux autres sont là. Il ne faut pas qu'ils le sachent.
-Que nous sâchions quoi? dis-je sur la défensive; pendant que Jack relâchait son étreinte. Qui était-ce?
Jack semblait surpris que je réussisse à parler et essaya de m'immobiliser avec une seringue se trouvant dans sa poche. Mais j'étais plus rapide; je lui assénai un violent coup de coude dans le ventre et, après avoir prit sa seringue, je la lui plantai dans le bras. La femme prit peur et empoigna la seule chose qu'elle avait sous la main: malheureusement pour moi, c'était un lanceur.
Elle tira immédiatement et ne me rata pas.
La douleur imprégna mon corps et se propagea dans tous les moindres recoins. Je fus secouée de spasmes plusieurs fois. L'électricité brûlait et piquait en même temps. C'était étrange. Je ne voyais plus rien. Même en essayant d'ouvrir les yeux. Au bout d'un instant, la douleur s'arrêta net. Je ne ressentais aucune sensation. Rien. Nothing. Nada. Rien de rien.
Quelqu'un semblait me parler. Quelqu'un essayait de me parler.
-Eh, Emmy! Tu viens jouer avec moi?
-Oui, j'arrive!
Un petit garçon d'environ 6 ou 7 ans ressemblant étonnamment à Thomas me fis un signe de la main.
Une vingtaine d'enfants se trouvaient autour de nous.
Je compris tout de suite, encore une de ces visions de mon passé. Et celui qui se trouvait devant moi était l'Ancien Thomas.
Je me dirigeais vers lui et l'aida à construire un château avec des cubes en bois peints en rouge, bleus et jaune.
Une petit blond trop mignon nous observait en souriant.
-Tu viens jouer, Newt? demanda Thomas.
-D'accord!
Il arriva à toute vitesse. C'était l'époque où il pouvait courir partout sans jamais boiter.
Nous restions un long moment à jouer tous les trois. Je remarquais qu'il y avait de moins en moins de monde autour de moi. Puis une tête familière passa dans l'entrebaillement de la porte. C'était la chancelière Ava Paige:
-Sujet suivant, Newt.
Newt poussa un petit soupir aigu et rejoignit Ava Paige.
Après quelques minutes, Thomas s'arrêta et me regarda fixement:
-Tu sais pourquoi ils nous appellent "sujets"?
-Aucune idée. Mais c'est bizarre tout ça.
-Moi je sais, intervint une voix.
-Qui es-tu, toi?
-Je m'appelle Aris. Et vous deux, vous êtes les sujets A1 et A2, Emmy et Thomas.
-Tout juste. Comment tu sais tout ça?
-Je vais vous expliquer.
Au moment où Aris trouva un coin tranquille, Ava appela Thomas. Avant qu'il parte, ce dernier me serra dans ses bras, les yeux brillants.
-Toutes les personnes qu'elle a appelé ne sont jamais revenus ici. Emmy, tu es la personne sur qui je peux le plus compter. Tu es... ma meilleure amie.
Je lui sourit. La chancelière lui dit de se dépêcher. La clarté dans les yeux de Thomas s'évanouit, son regard devint plus sombre.
-Au revoir, Emmy.
-Au revoir... Tommy.
Et il partit.
