Mais ce n'étaient pas des Griffeurs. C'étaient des fondus. Une vraie armée de fondus. Nous n'étions pas assez nombreux pour tous les combattre. On va mourir..
Je jetai un coup d'oeil effrayé autour de moi, tout le monde semblait aussi choqué. Sans que je comprenne pourquoi, Jax s'éloigna du groupe et repris le chemin de l'allée. Quel lâche!
Les uns après les autres, ils sortirent de leur cercueil. Leur regard affamé montrait leur soif de sang et leur monstruosité. Comment ces individus auraient pu être des humains, avant?
-Emmy, dégage de là face de plonk!
J'étais tellement apeurée de voir ces fondus se diriger droit vers mes amis et moi, que j'en étais restée paralysée, et que je n'avais pas entendu la voix de Mihno me dire de partir.
Je sentis quelqu'un se jeter sur moi. C'était Mihno, qui m'avais plaquée au sol pour éviter qu'un fondu le fasse avant lui.
-Ça fait trois plombes que je te dis de déguerpir! Tu m'écoutes quand je te parles des fois?!
J'avais affaire à un Mihno stressé et apeuré devant moi. Il ne montrait pas sa frayeur, mais je le conaissais trop bien pour la deviner.
Il se releva rapidement et me porta sur son dos. Il courut vers un des seuls rochers de ce terrain vague et me laissa derrière.
-Tu ne bouges pas d'ici. Compris?
-Si un fondu arrive, comment est ce que je fais moi?
-Personne ne viendra. Il est de l'autre côté. Mais il faut vraiment que j'aille les aider, là-bas.
J'hochai la tête, sans conviction, mais sans protestation. Je voulais absolument aider mes camarades, mais je ne comptais pas non plus débattre avec Mihno pour décider de qui partira. Il devait les sauver, lui aussi.
Je l'observai partir vers l'endroit dans lequel la bataille faisait le plus rage. Je réussis à apercevoir Newt qui donnait le meilleur de lui même, mais qui semblait excédé. J'eus la soudaine envie d'aller l'aider. Il était trop fatigué pour se battre, surtout à cause de sa jambe. Je pensais â la mienne et la regardai: j'avais guéri. Mihno avait raison sur le fait que je devais rester ici. Je ne pouvais pas vraiment me battre contre des fondus aussi agressifs avec mes blessures.
Mais il avait tort quand il m'avait dit que personne ne venait dans l'endroit où il m'a amené.
Un fondu se dirigeait tout droit vers moi. Je n'avais pas d'arme. Alors je fis comme ce que Mihno essayait de faire à Newt; je pris de poignée de sable et visai du mieux que possible ses globes oculaires et ses plaies éventuellement ouvertes.
Mais le fondu n'avait pas l'air d'être affecté par cette "arme fatale". J'avais toujours des bras et des pieds pour me défendre, mais j'ai toujours été douée avec des armes. Je pouvais parfaitement l'esquiver, mais sûrement pas lui donner des coups assez puissants. J'analysai vite fait le fondu: un individu d'environ une tête de plus que moi, avec un oeil et un nez en moins, les oreilles découpées, la peau déchirée sur tout son corps, lui collant sur les os, d'une maigreur inimaginable. Je remarquai que ses ongles sales étaient longs et pointus, et, bien que sa bouche soit à moitié "pourrie", ses dents semblaient être de vrais poignards aiguisés. Si il me mordait, je serait sûrement fichue. Et tous mes camarades se trouvaient de l'autre côté. Le temps qu'ils me voient, je serais sûrement déjà gravement blessée. Il fallait que je crie de toutes mes forces en espérant attirer l'attention, tout en esquivant les tentatives de meurtres de l'ennemi. Mais crier ne semblait pas un bon moyen, étant donné que tout le monde criait, là-bas.