Le coup du siècle

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Elle soupira en fermant les yeux. Est-ce qu'il lui avait réellement demandé de venir uniquement pour ça ? Elle n'arrivait tout simplement pas à y croire. Elle finit par se lever en secouant la tête.

- Je ne veux pas, Luis.

- Tu dois absolument nous aider ! Nous avons besoin de toi, s'il te plaît. Nous ne pouvons pas cambrioler la banque seulement à deux ! Claudia, il faut que tu nous aides !

La jeune femme croisa les bras sur sa poitrine en soupirant. Elle secoua lentement la tête en refusant à nouveau de leur venir en aide. Selon elle, il n'y avait aucune chance pour que leur plan fonctionne : ils s'étaient basés sur un film pour le peaufiner ! Daphné lui annonça que leur plan était infaillible. Claudia eut un grognement en souriant faiblement.

- Ce n'est qu'un stupide film, voyons ! Si vous trouvez un autre modèle, j'embarque dans votre histoire. Là, c'est hors de question.

- C'est un chef-d'œuvre cinématographique, répliqua Daphné.

- Une très mauvaise idée, oui.

- Ne critique pas le plan. Nous pouvons faire exactement la même chose qu'eux.

- Nous risquons de nous faire prendre !

- Pas du tout ! s'écria Luis. Pour faire le coup, nous porterons des masques et personne ne pourra nous retrouver. Je te le jure !

- Vous m'avez fait venir ici pour me parler de votre plan débile ?

- Nous te demandons de l'aide, répondit Daphné. C'est tout.

- Je refuse de rester un instant de plus ici. Vous êtes cinglés, tous les deux.

Daphné regarda longuement Claudia sans lui répondre le moindre mot. Elle désirait manifestement la faire changer d'avis en la laissant réfléchir un peu à ce qu'ils venaient de lui dire. Mais ça ne semblait pas fonctionner. Claudia s'empressa d'enfiler son blouson et quitta la pièce très rapidement. Luis se mit à courir derrière elle. Il l'interpela, mais la jeune femme faisait la sourde oreille. Il finit par la rattraper et lui agrippa le bras pour la forcer à se tourner vers lui. Elle se dégagea d'un geste brusque.

- Laisse-moi !

- Pourquoi est-ce que tu ne veux pas nous aider ? Tu as besoin d'argent autant que nous.

- Votre plan ne fonctionnera pas.

- Mais si...

- Est-ce que tu t'envoies en l'air avec elle aussi ?

Il fronça les sourcils, se demandant comment elle avait pu le savoir. Puis, il se rendit compte qu'elle ignorait tout de sa liaison avec Daphné et qu'elle ne faisait que parler dans un simple état de jalousie. Il la prit par les épaules et la força à le regarder dans les yeux.

- Tu sais bien qu'il n'y a que toi qui compte pour moi.

Claudia lui sourit faiblement.

- Je croyais que...

- Il n'y a qu'avec toi que j'aime être. C'est pour cette raison que je veux que tu fasses le coup avec nous. Et tout ira bien. S'il te plaît...

Elle hésita un instant avant de lui dire :

- Si tu le demandes comme ça...

* * * * *

Daphné ouvrit brusquement la porte avant de se tourner vers ses complices.

- Foutons le camp ! cria-t-elle.

Claudia sortit en trombe de la banque, suivant Daphné qui se mit à courir. L'alarme devenait assourdissante, les prévenant que la police risquait d'intervenir très vite. Les lumières des gyrophares brillaient dans la rue devant la banque alors que les deux jeunes femmes s'enfuyaient dans une ruelle où Luis les attendait. Ils transportaient tous les trois un sac noir contenant l'argent qu'ils venaient de voler. Le reste du plan était très simple : ils devaient partir chacun de leur côté et de ne plus se parler durant un très long moment. Claudia n'était pas d'accord sur ce point, mais elle regagna son appartement sans leur dire un seul mot. Elle ne pouvait pas se résoudre à ne plus voir Luis. Après séparé l'argent - Claudia en avait un peu plus que les deux autres - ils prirent des chemins différents.

Recueil de nouvellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant