Les voeux

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Lorsqu’il revint à son bureau, la petite lumière rouge sur son téléphone clignotait. Encore un message… Il poussa un profond soupir en se laissant tomber sur sa chaise. Il était incapable de simplement aller aux toilettes sans être harcelé par les autres collaborateurs de son étage. Il composa son mot de passe pour accéder à sa boîte vocale. Voyons ce qu’il y a de si urgent. Le premier message provenait de Bob de l’informatique lui annonçant qu’il y avait un problème avec le système au troisième étage et que tout le monde paniquait. Le second message avait été laissé par la secrétaire de son supérieur qui désirait recevoir une copie de son rapport avant la fin de la journée. Qu’il aille se faire foutre ! Lorsqu’il entendit la voix de sa petite amie, son cœur se mit à battre follement. Le ton ne lui disait rien de bon.

- Salut David. J’aurais bien aimé savoir pourquoi tu n’es pas à ton bureau, mais finalement je m’en fiche. Oublie-moi pour le déjeuner, d’accord ? J’ai autre chose à faire. Bye.

Il ferma les yeux en se passa une main dans les cheveux. Elle lui brisait une nouvelle fois le cœur en annulant à la dernière minute. Ce n’était pas la première fois qu’elle lui faisait le coup, mais ça lui faisait mal à chaque fois. Il savait qu’elle ne valait pas toute la peine qu’elle lui faisait. Il l’aimait tellement. C’était sans doute pour ça qu’il lui pardonnait tous ses écarts de conduite.

- Est-ce que tu as vu Alain ? lui demanda un collègue passant près de son bureau.

David leva les yeux vers lui, surpris. Il haussa les épaules en secouant la tête. Il ignorait où se trouvait Alain. Depuis qu’il avait été embauché, tout le monde devait constamment le chercher. Son collègue s’éloigna en maugréant. Il semblait vraiment furieux de ne pas le trouver.

- David ! s’écria Tobias. Ramène tes fesses dans mon bureau !

Je ne peux pas avoir la paix juste cinq minutes ? Il se leva péniblement de sa chaise et se dirigea vers le bureau de Tobias. Lorsqu’il passa près de la porte de la salle de bain pour hommes, il entendit des éclats de rire. Une femme s’y trouvait à l’intérieur. Il tendit l’oreille, mais la porte s’ouvrit à cet instant. Il se retrouva face à face avec Alain. Ah ! C’est pour ça que nous te cherchons toujours ! La femme leva la tête, l’air surprise. Elle replaça son chemisier sans quitter David des yeux.

- Tu comptes rester là longtemps ? cracha-t-elle sur un ton dédaigneux.

Elle lança un regard enflammé à Alain avant de s’éloigner d’eux. Alain fronça les sourcils en jetant un coup d’œil sur David.

- Tu la connais ? lui demanda Alain.

- Oui.

C’était ma copine… Tu baises ma copine sur mon lieu de travail… Sans rien dire, il continua sa route pour rejoindre Tobias qui semblait sur le point de faire une crise d’hystérie. Il finit tout de même par se calmer en apercevant la jeune femme se diriger vers la sortie. Tout le monde connaissait la pathétique histoire d’amour de David. Félicie, sa petite amie, baisait avec tous les gars qu’elle rencontrait. Elle était une véritable garce sans cœur, mais David gardait espoir qu’elle change un jour. Alors il la laissait faire tout ce dont elle avait envie. Mais la situation le faisait terriblement souffrir. Félicie ne respectait rien, ni personne. Tout le monde s’entendait pour dire qu’elle ne changerait jamais parce qu’elle ne le voulait pas. De plus, elle ridiculisait David à la moindre petite occasion. Elle s’amusait à ses propres dépens. Mais elle ne faisait rire qu’elle-même. David était quelqu’un de bien qui ne méritait pas ça.

C’était la première fois qu’il rencontrait un de ses nombreux amants. Ça n’était jamais arrivé auparavant. Et aujourd’hui il fêtait son trentième anniversaire. Quel beau cadeau elle venait de lui faire. Tobias s’éclaircit la voix pour attirer son attention sur autre chose.

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