Le sort décide de tout

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Dans le sous-sol d’une église en ruine, un groupe d’environ dix à quinze personnes assistaient à une cérémonie secrète. La pièce était éclairée par de nombreuses chandelles de toutes les couleurs. Une femme tenait un nouveau-né dans les bras. Le maître de cérémonie s’avança au milieu du cercle et prit le bébé dans ses bras. Il fit signe à la femme de se retirer avec les autres. Elle s’inclina devant l’homme avant de s’agenouiller avec les autres disciples. Le maître leva l’enfant au-dessus de sa tête et cria :

- Maître ! Accueille cette petite fille dans ta grande famille. Fais d’elle Ta fille ! Donne-lui tout l’amour dont elle aura besoin pour survivre !

- Je T’en fais cadeau ! cria la mère du bébé.

- Accueille-la ! hurla l’homme en élevant un peu plus la petite fille qui se mit à pleurer et à se tortiller.

Soudain, la porte menant à l’escalier s’ouvrit avec force. Le petit groupe se tourna vers l’intrus. Une femme vêtue d’une longue cape noire entra. Des membres tentèrent de la repousser. Elle se tourna vers le maître et la jeune mère. Elle pointa son arme vers eux, un grand sourire sur les lèvres.

- Dépose l’enfant, ordonna-t-elle.

- Et que comptes-tu faire ? cracha le maître d’une voix moqueuse. Me tuer ? Il m’aidera à supporter toutes les souffrances terrestres.

- Tu n’as rien compris, Norcal. Il ne t’aidera jamais. Il n’existe que pour faire le mal autour de lui.

- Sa puissance est grande !

Il tendit le bébé à la jeune mère qui recula de quelques pas, tremblante. Norcal lui lança un regard plein d’amour avant de reporter son attention sur la femme vêtue de la cape noire. Il leva les bras au ciel et ferma les yeux. Il gonfla sa poitrine d’oxygène avant de mettre ses mains devant sa bouche, formant un cylindre. Il recracha son souffle en une puissance ligne de feu. La femme ferma rapidement les yeux et bloqua le tout avec sa main libre.

- Retourne dans ton couvent, ma chère sœur.

- Pas avant de t’avoir tué, Norcal.

Elle appuya sur la gâchette. La balle atteignit le maître en pleine poitrine, faisant jaillir le sang sur la nouvelle mère. Cette dernière hurla pendant que les autres membres du groupe s’enfuyaient par la seule porte. Sans quitter la femme en noire des yeux, la nouvelle mère se pencha et déposa lentement son enfant sur le sol de béton.

- Comment as-tu pu faire une telle chose ? hurla-t-elle, hystérique.

- Donne-moi ton bébé.

- Non ! C’est Sa fille, maintenant ! Il va la protéger de tes agissements stupides !

- Tu as offert ta fille unique à Satan ? Pourquoi ?

- Elle est Sa fille ! Elle est Sa fille !

- Ce n’est qu’un bébé, pauvre folle !

Sous le coup de la colère, la nouvelle mère se jeta sur la femme vêtue de noir pour la frapper quand un coup de feu retentit à nouveau. L’assaillante eut un hoquet de surprise et recula de quelques pas. Adossée au mur du fond, elle se laissa glisser le long du mur de béton en gémissant de douleur. Elle appuyait du mieux qu’elle pouvait sur la blessure qui venait de lui infliger la femme armée. Abasourdie par la douleur, elle regarda ses doigts couverts de sang. Puis, elle leva les yeux vers la femme et lui sourit bêtement.

- Elle est Sa fille…

Du sang coulait sur son menton. La balle l’avait atteinte mortellement à l’estomac. Une grande mare de sang couvrait maintenant le plancher autour d’elle. La femme posa les yeux une dernière fois sur sa fille avant de fermer les yeux.

Recueil de nouvellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant