Cette nuit-là

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Elle n’avait pas sommeil. Ce n’était pas juste ! Elle désirait continuer à jouer avec ses poupées, mais sa mère lui avait simplement dit de se mettre au lit. Et malheureusement pour elle, ses parents venaient régulièrement s’assurer qu’elle se trouvait toujours dans son lit. Elle décida de fermer ses yeux et d’imaginer une foule de choses géniales comme des licornes et des fées. Alors qu’elle allait sombrer vers le sommeil, elle entendit une voix l’appeler. Elle fronça les sourcils avant de sortir de son lit. Elle se rendit jusqu’à la fenêtre. Elle ne voyait rien. Dehors, la balançoire bougeait avec la brise. Le jardin était vide. La petite fille soupira et s’apprêtait à retourner dans son lit lorsqu’elle entendit de nouveau la voix l’appeler. Elle s’approcha un peu plus de la fenêtre, regardant au-delà du jardin. La forêt était très dense et très sombre.

- Rachel… Rachel…

Soudainement, elle aperçut des yeux briller dans les bois. Elle sourit fit un signe de la main.

- Rachel… Est-ce que tu veux jouer avec nous ?

- Oui ! Qui êtes-vous ?

- Nous sommes tes amis, Rachel.

- Quand voulez-vous jouer ? Je n’ai pas le droit de sortir maintenant. Ma mère ne voudra jamais me laisser sortir.

- Pas maintenant, Rachel. Pas tout de suite, mais très bientôt nous allons jouer et nous allons beaucoup nous amuser, fais-nous confiance.

La voix était douce et basse. Ce n’était pas la voix d’un enfant et pas vraiment celle d’un adulte. Les yeux disparurent dans les bois, mais elle pouvait toujours entendre la voix lui demander d’être très patiente. La voix lui demanda également de se remettre au lit et de se reposer un peu. Elle allait l’avertir lorsque le champ serait libre pour jouer. La fillette hocha la tête et sourit à nouveau. Elle sauta sur son lit et attendit le sommeil.

* * * * *

La nuit était très sombre parce qu’il n’y avait pas de lune dans le ciel et les étoiles semblaient incapable de percer les nuages. Toute la maison était silencieuse. Le seul bruit qui était possible d’entendre se limitait au tictac continu de l’imposante horloge trônant dans le hall d’entrée.

- Rachel… Il est temps pour toi de te réveiller…

Les yeux dans la forêt brillaient à nouveau.

- Avant tout, assurons-nous que la voie est libre.

Au son du tonnerre, les yeux de la fillette s’ouvrirent subitement. Ils brillèrent d’une étrange lueur machiavélique. Elle avait un énorme sourire sur les lèvres. Elle repoussa lentement les draps et sortit du lit. Sans faire le moindre bruit, elle descendit l’escalier pour se rendre à la cuisine. La lueur provenant d’un l’éclair illumina le chemin devant elle. Elle se dirigea vers le tiroir où les instruments de cuisine. Elle l’ouvrit et un sourire mauvais éclaira son visage angélique. Elle prit un couteau dentelé. Puis, elle retourna vers l’escalier qu’elle gravit très lentement. Elle avança dans le corridor d’un pas lent. Elle se glissa dans la chambre de ses parents sans faire le moindre bruit.

Au rez-de-chaussée, l’horloge arrêta subitement de fonctionner.

Elle resta un court instant à leur chevet pour les observer. Ensuite, elle grimpa sur le lit près de son père et leva le couteau pour lui trancher la gorge. Il ouvrit les yeux, émettant d’étranges gargouillements. Le sang coulait à flots de la plaie, souillant le tissu de l’oreiller. Il mourut rapidement. A ses côtés, sa mère se réveilla, alertée par les petits soubresauts causés par son mari avant qu’il meure, d’un mouvement vif, la fillette la frappa rapidement avec la lame. L’arme se retrouva enfoncée dans sa gorge de la pauvre jusqu’au manche. Elle n’eut aucune chance. Elle gratta sa gorge, suppliant silencieusement sa fille. Lorsque sa mère poussa son dernier soupir, la petite fille retira le couteau et sauta en bas du lit, sortant de la chambre aussi rapidement qu’elle y était entrée.

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