Virus

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Qu’est-ce qui peut être plus terrifiant que la mort ? Le fait de ne pas être totalement mort, si vous voyez de quoi il est question. D’errer sur Terre sans avoir un but… les yeux vitreux et ne faisant que gémir…. Toujours se tenir debout sans être conscient de ce qui nous entoure.

Lorsqu’il n’y aura plus de place en Enfer, les morts marcheront sur la Terre.

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Au début des années soixante, la petite ville de Forest prospérait grandement grâce à sa mine de charbon. Pratiquement tous les habitants y travaillaient ou occupaient un emploi ayant un rapport direct ou indirect avec la mine. Tout était inter-relié dans la ville. Les habitants se connaissaient tous. Le taux de criminalité ne représentait qu’un très faible pourcentage à l’échelle du pays. Bref, la vie s’écoulait paisiblement.

Malheureusement, tout changea lorsque la prospérité de la mine diminua au cours des années quatre-vingt. Une crise économique força l’entreprise à couper quelques postes, autant cadres que miniers. Même si les profits n’entraient plus autant, la compagnie propriétaire de la mine ne voulait pas la fermer complètement. Lors d’un important tremblement de terre, une fissure se creusa dans la paroi d’une des galeries les plus profondes. Cela eut pour effet de révéler la présence d’une substance visqueuse d’origine inconnue. Ils découvrirent qu’elle était en fait organique. Ils décidèrent d’exploiter cette matière. Les galeries subirent d’importants changements. Tout le complexe – souterrain et à la surface – se métamorphosa en centre de recherche. De nouveaux emplois furent créés et la ville devint rapidement une très grande métropole.

Lors des recherches, la matière visqueuse organique leur montra quelques-unes de ses propriétés curatives. Les formes les plus communs de cancers purent être traitées grâce à des injections particulières fabriquées en laboratoire. Les malades affluaient pour subir les traitements nécessaires en vue de leur guérison prochaine.

La ville vivait à nouveau.

Un horrible incident se produisit à l’intérieur de la ville. Une ancienne patiente à qui les médecins avaient autrefois donné à peine deux mois à vivre se trouvait chez elle lorsqu’elle eut un soudain malaise. Du sang coulait de sa bouche. Personne n’osait l’approcher. Que lui arrivait-il ? Un chercheur avec plus d’une vingtaine d’années d’expérience était incapable d’expliquer ce qui se passait. La patiente fut placée en isolement afin de l’observer et d’effectuer d’autres tests. Dans la cellule d’isolement, elle se mit à hurler et s’arracher les cheveux en se griffant frénétiquement le visage. Lorsque le personnel médical tenta de l’approcher, son taux d’agressivité augmenta drastiquement. Elle fut donc sangler sur un lit. Elle mourut deux heures après son admission.

Une autopsie fut rapidement pratiquée sur le corps de la défunte afin de comprendre ce qui s’était produit. Le traitement avait très bien fonctionné. La première erreur fut ainsi faite : le corps aurait dû être brûlé et non étudié.

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Un incident majeur se produisit dans les laboratoires de recherche durant un week-end à la suite de l’autopsie. Les chercheurs présents ne revirent jamais leurs familles. L’équipe devant les remplacer fit l’horrible découverte. Il y avait du sang partout dans le laboratoire et les scientifiques gisaient sur le sol souillé par un liquide visqueux s’avérant être un écœurant mélange de sang, de vomi et de fluide corporel. Un feu avait partiellement ravagé et détruit les notes des chercheurs. Que s’était-il passé durant la nuit ? Ils comptaient bien le découvrir. Ils envoyèrent leur rapport avant de poursuivre leurs recherches. Ils récoltèrent des échantillons pour effectuer les tests appropriés pour finalement découvrir l’origine de la tragédie nocturne.

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