La jeune fille regarde par la fenêtre en se frottant les bras. Elle porte un bracelet d’identification autour de son poignet droit et une chemise d’hôpital. Un bandage blanc immaculé recouvre une vilaine plaie sur son bras gauche. Aussi, elle a un pansement autour du cou et un autre au-dessus de l’arcade sourcilière gauche. Trois petits coups sont frappés à la porte. La jeune fille se retourne lentement vers cette dernière qui s’ouvre doucement.
- Je travaille pour le département de psychologie de l’hôpital, lui annonce une femme d’un certain âge. Est-ce que je peux entrer ?
La jeune fille hoche la tête avant de se tourner à nouveau vers la fenêtre. La psychologue referme la porte derrière elle et s’installe sur le coin du lit. Elle fouille dans son porte-document et en sort un dossier blanc et un petit magnétophone noir. Sur la languette du dossier, il est inscrit : « MAGGY CARSON ».
- Est-ce que tu as passé une bonne nuit ?
- Après le passage de l’infirmière avec les somnifères.
- As-tu fait des cauchemars ?
Maggy soupire et hoche la tête.
- Désolée, mais je ne me suis pas présentée. Je suis Angela Pearson. C’est la police qui m’a demandé de venir m’entretenir avec toi. Tu sais, les policiers désirent simplement comprendre ce qui s’est passé dans cette maison. Je suis persuadée que c’est très difficile pour toi, mais tu dois faire un effort.
Maggy se laisse lourdement tomber sur le lit. Elle s’adosse contre un oreiller et ramène ses genoux sous son menton, le regard perdu dans le vague. Angela jette un rapide coup d’œil au dossier. Elle lève ensuite le regard vers la jeune fille. Cette dernière joue avec son bracelet. Ses lèvres tremblent. Elle finit par regarder la psychologue. Ses yeux sont rougis par les larmes qui coulent sur ses joues.
- Personne ne tient à savoir ce qui s’est passé là-bas.
- Et les familles des victimes ? Les parents de Stevin O’Neill ? Ceux de Kyle McCormick et de Trish Andrew ? Est-ce que tu as pensé un peu à eux ? Les familles désirent savoir ce qui s’est passé.
- Je ne veux plus y penser…
- Ça pourrait soulager beaucoup de personnes. Toi la première. Il faut très souvent raconter les événements traumatisants pour avoir l’esprit en paix.
- Quelqu’un vous a déjà raconté une histoire pareille ?
- Oui…
- C’est des histoires que les psychologues racontent pour faire parler leurs patients ! Ils ont de belles petites phrases toutes fabriquées.
- C’est pourtant la vérité. Nous considérons le récit comme une sorte de thérapie très efficace.
Maggy secoue vivement la tête et porte un doigt à ses lèvres. Angela met une mèche de cheveux derrière son oreille droite et baisse les yeux sur le dossier posé sur ses genoux. Elle regarde sa montre. La jeune fille commence à sangloter et cache son visage dans ses mains en gémissant.
- Je ne peux pas…
- Il le faudra bien un jour. Je ne suis pas méchante, mais l’enquête ne pourra pas progresser sans ton aide.
La jeune fille secoue à nouveau la tête.
- Non… Il va revenir pour me tuer… !
Angela fronce les sourcils.
- Qui ?
Maggy lève ses yeux rougis vers la psychologue. Cette dernière peut lire l’horreur dans son regard. La jeune fille continue de pleurer.
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Recueil de nouvelles
Short StoryJ'ai commencé à écrire ce recueil il y a un bon moment. Il s'agit d'une compilation de petites histoires sur laquelle je travaille depuis le cégep. La plupart du temps, mon inspiration me vient à n'importe quel moment durant la journée. J'espère que...
