L'ombre du vampire

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Elle se dirigea vers la fenêtre, regardant tranquillement la lune alors qu’elle enfilait sa chemise. Derrière elle, il remonta son pantalon. Il observait la jeune femme. Elle savait parfaitement qu’il la regardait. Elle se retourna, un petit sourire sur les lèvres. Il lui rendit son sourire.

- Combien je te dois ? lui demanda-t-il.

- Je crois que nous sommes ensemble depuis beaucoup plus d’une heure, mais je vais te faire un prix d’ami. Ça te va ?

Il hocha la tête et fouilla dans sa veste pour y prendre son portefeuille. Il en sortit un billet de cent dollars et un autre de cinquante dollars. Un petit extra pour l’avoir retenu aussi longtemps. Il déposa l’argent sur la table de chevet avant de reboutonner sa chemise. Elle se glissa près de lui pour prendre l’argent et le ranger dans son sac. Elle le remercia pour le petit extra, le gratifiant d’un grand sourire.

- J’espère que nous allons nous revoir, lui dit-elle.

- Sûrement plus vite que tu ne le penses, lui répondit-il, un vague sourire sur les lèvres. Bien plus vite, même.

Elle se tourna vers lui, en lui demandant s’il était sérieux. Elle plongea son regard dans le sien. Elle le voyait depuis un certain temps, mais c’était la première fois qu’elle remarqua à quel point son regard était profond et sombre. La jeune femme se mit à trembler. Ce n’était pas la première fois qu’un de ses clients lui faisaient peur. Mais celui-là, c’était un régulier. Elle se força à rire.

- Et qu’est-ce que tu veux dire ?

- J’aime bien sentir ta présence près de moi, sentir l’odeur de ta peau et entendre tes gémissements quand je te fais l’amour. J’attends avec impatience le moment de notre prochaine rencontre pour t’avoir dans mes bras. Est-ce que tu comprends ?

La jeune femme fronça les sourcils. Elle n’était pas certaine de bien comprendre ce qu’il venait de lui dire. La façon avec laquelle il lui parlait lui rappelait drôlement une déclaration d’amour qu’un garçon lui avait faite lorsqu’elle était au collège. Mais elle ne croyait pas qu’un homme adepte de relations un peu débridées puisse être réellement amoureux d’elle. Il lui ajouta qu’elle était quelqu’un de spécial. Elle haussa les sourcils, surprise.

- Si je suis spéciale, alors dis-moi pourquoi je suis une simple prostituée.

Il s’approcha d’elle.

- Ce n’est pas ta faute. Tu n’as pas choisi cette vie.

La jeune femme lui sourit. Elle savait très bien que personne ne choisissait de vivre de cette façon. Pas une seule prostituée qu’elle connaissait n’avait réellement voulu faire carrière dans la prostitution. Surtout pas dans la rue. Mais elle marchait avec une agence. Ce n’est pas tout le monde qui avait cette chance. Il prit soudainement sa main pour la presser contre son cœur.

- J’ai un cadeau pour toi.

Elle haussa les sourcils.

- Un cadeau ? Dans quel genre ?

- Quelque chose que personne d’autre ne pourra jamais te donner.

La jeune femme eut un soudain mouvement de recul, très méfiante. La dernière fois qu’un client lui avait dit ça, il l’avait frappé plusieurs fois pour ensuite tenter de la droguer à l’héroïne. Le cœur battant, elle scruta longuement son visage. Elle n’était pas vraiment intéressée à revivre l’expérience. Elle lui fit comprendre qu’elle devait rapidement partir parce qu’elle risquait d’être en retard pour ses autres clients. Il parut vexé par sa réponse.

- Je croyais que tu n’avais que moi ce soir.

- J’ai un appartement à payer. Ma vie n’est pas aussi facile que la tienne.

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