Des airs de famille

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Le téléphone sonna, le faisant sursauter. Il déposa son stylo sur son bureau et décrocha le récepteur, le cœur battant.

- Oui ?

- Bonjour M. Cartier. C’est Evelyne Robert à l’appareil.

- Bonjour Mme Robert. Comment allez-vous ?

- Très bien, merci. Et vous ?

- La forme. Que puis-je faire pour vous ?

- Je vous téléphone parce que j’ai de bonnes nouvelles pour vous au sujet de l’enquête que nous faisons pour vous.

Il se redressa, très attentif.

- Ah oui ?

- Passez à mon bureau vers la fin de l’après-midi, s’il vous plaît. J’ai des papiers à vous remettre.

- Très bien. J’y serai.

Il déposa le récepteur, le cœur battant très fort dans sa poitrine. Elle avait des papiers à lui remettre… Quel genre de papiers ? Il en avait déjà signé des tas depuis le début de l’enquête. Que pouvait-il signer d’autre encore ? Il eut de la difficulté à rester concentrer le reste de la journée. Il attendait avec impatience de terminer son travail. Lorsqu’il fut libéré, il se rendit directement au bureau d’Evelyne. Cette dernière vint à sa rencontre pour lui serrer la main. Elle lui fit signe de s’asseoir confortablement pendant qu’elle fouillait dans son classeur pour trouver un dossier.

- Alors ? Vous avez de bonnes nouvelles pour moi ?

Elle lui sourit en s’installant dans son fauteuil de cuir.

- Bien sûr ! Jetez un coup d’œil sur ses papiers, M. Cartier. Il s’agit de l’ancienne adresse de votre mère, ainsi que son prénom et son nom de jeune fille. Il y a même un numéro de téléphone.

- Ah oui ?

- Celui de vos grands-parents. Nous ignorons s’ils habitent toujours à cette adresse, mais vous pouvez toujours essayer.

- Oh...

- C’est tout ce que nous pouvons faire pour vous.

* * * * *

De retour dans son appartement, il se rongeait maintenant les ongles en faisant les cent pas. Il avait un verre de scotch à la main. Il ne savait plus quoi faire. Il était heureux de savoir qu’ils avaient retracé la première adresse de sa mère, ainsi que son prénom. Sauf qu’il ignorait s’il voulait lui parler. Et il n’y avait rien dans le dossier concernant son père. Était-il toujours avec sa mère ? Sûrement pas ! D’après ce qu’il avait lu, sa mère avait seulement quinze ans lorsqu’elle était tombée enceinte.

Ses pensées furent interrompues par quelqu’un qui frappa à la porte.

- C’est ouvert ! cria-t-il en terminant son verre.

- Bonsoir petit garnement, murmura une voix féminine. Pourquoi ne viens-tu pas me rejoindre dans l’entrée ? J’étais tellement impatiente de te revoir. J’ai quelque chose d’important à te dire.

Une très belle femme entra lentement dans la pièce, un petit sourire au coin des lèvres. Elle se dirigea vers lui. Elle laissa tomber son sac sur le sol et l’agrippa par le cou pour l’embrasser, mais s’arrêta net. Voyant l’expression sur son visage, elle recula, les sourcils froncés.

- Quelque chose ne va pas ?

- Non, tout va bien, répliqua-t-il en se servant un autre verre de scotch. Est-ce que tu as passé une belle journée ?

Recueil de nouvellesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant