Recueil de nouvelles

Pourquoi aimer

Il faisait presque nuit. Le soleil se cachait à l’horizon, permettant aux ombres de sortir. Une voiture roulait tranquillement sur la une route déserte. Il approchait d’une petite ville assez isolée. Elle semblait tout de même habitée. Il était épuisé. Il avait roulé toute la journée et n’avait presque rien avalé. Il désirait prendre une bonne douche et dormir avant de reprendre la route. Il arrêta la voiture devant un petit fast-food. Il descendit du véhicule et entra dans le petit restaurant. Une femme d’un âge avancé s’approcha de lui et lui demanda si elle pouvait prendre sa commande. Elle fut très surprise lorsqu’il lui dit exactement ce qu’il désirait manger.

Puis, il prit le journal qui trainait sur le comptoir et s’installa à une table. Il lisait les nouvelles lorsque son repas lui fut apporté. Il apprit que cinq personnes avaient perdu la vie lors d’une fête donné il y avait à peine deux jours. Il lut l’article en entier, très intéressé par le drame. Une fois terminé, il referma le journal et jeta un bref coup d’œil à l’extérieur par la fenêtre. Il faisait pratiquement nuit, maintenant. Il poussa un profond soupir en se massant les paupières avant de dévorer son repas. Ensuite, il se rendit au comptoir pour y déposer le journal et payer la note. Il retourna à sa voiture. Il démarra et entreprit de trouver une chambre pour la nuit.

L’homme se tenant devant lui à la réception d’un petit motel piteux le regarda à peine. Il lui demanda s’il désirait un peu de compagnie pour la nuit. L’offre fut déclinée assez rapidement. Les clés remis, il se dirigea vers la chambre qu’il venait de payer pour la nuit. Il désirait seulement se reposer un peu. Mais il sentait une présence derrière lui. Une jeune fille l’avait suivi jusque dans le couloir. Selon ce qu’il évalua, elle devait à peine avoir seize ans. Elle portait beaucoup de trop de maquillage pour son âge. Malgré tout, il la trouvait très jolie. Elle lui sourit timidement.

- Est-ce que vous vous sentez seul ?

Il soupira en détournant les yeux. Ça le dégoûtait qu’elle lui sorte son numéro de charme. Il déverrouilla la porte de sa chambre sans lui prêter attention. La jeune fille insista en lui touchant le bras pour qu’il la regarde. Il se dégagea d’un mouvement brusque qui la fit reculer un peu.

- Vous n’aimez pas être touché ?

- Ça ne vous regarde pas.

- S’il vous plaît, dit-elle d’une petite voix, écoutez-moi un instant. J’ai seulement besoin d’argent pour quitter cette putain de ville. Vous comprenez ?

- Et alors ? Je ne suis toujours pas intéressé.

- Il y en a qui dise que je caresse très bien, vous savez.

Elle se pressa contre lui, mais elle recula rapidement. Elle fronça les sourcils, horrifiée. Il ouvrit légèrement les pans de son blouson de cuir, lui montrant ce qu’elle avait touché. Elle recula de nouveau en apercevant deux revolvers dans leurs étuis.

- Vous… vous êtes flic ?

- En quelque sorte.

Il tourna les talons et entra dans la chambre en refermant la porte derrière lui. Il la verrouilla en espérant que la fille s’en aille. Il enleva son blouson qu’il lança sur le lit. Ensuite, il retira les armes des étuis avant de les déposer sur la table de nuit. Il portait un troisième étui à la ceinture. Celui-ci contenait une dague. Il retira doucement l’arme et l’observa d’un œil critique la lame froide et bien affutée. Il se dirigea vers la salle de bains et retira ses vêtements avant de s’engouffrer sous le jet d’eau chaude. Il ferma les yeux et tenta de faire le vide pour quelque instant. Le visage de Clara apparut sous ses paupières closes. Son cœur se mit à battre plus vite dans sa poitrine.