Chapitre 22

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Bip. Bip. Bip. Bip. 

Alors que mes sens me revenaient peu a peu, je me concentrais sur les bruits qui me parvenaient. J'entendis une voix féminine parler près de moi, elle me semblais familière et je me demandais de qui il s'agissait. Après un petit moment de réflexion, je reconnu la voix de ma mère.

-Allô ? 

 Alors que je tentais de comprendre ce qu'elle disait, j'entendis sa voix s'éloigner de moi, puis s'évanouir. Je fut seule, a nouveau accompagnée de ce "Bip. Bip. Bip. Bip."

Je tentais d'ouvrir les yeux peu a peu. Tout était blanc autour de moi. Je clignais des yeux lentement, tandis que mon esprit se remettais en place. Je baissais doucement la tête et vit que j'étais dans un lit blanc. Je percutais enfin. 

J'étais a l'hôpital. 

Je regardais partout autour de moi, ne sachant plus trop ou j'en étais. Comment en étais-je arrivée la ? Ma mère venait de partir et je n'avais que moi-même pour me rappeler ce qui m'avais amené ici. 
Je fouillais difficilement dans mes souvenirs. Peu a peu, les choses me revinrent en mémoire. L'appel de Clarisse m'informant de la mort de Maxime, ma journée pénible de cour, ma visite chez sa mère et les menaces au téléphone... J'étais ensuite rentrée chez moi, saine et sauve. 

Je m'interrogeais. 

Un petit bruit me fit sortir de mes pensées profondes. C'était la porte de ma chambre d'hôpital qui venait de s'ouvrir. 

-Ma...Maman ? Dis-je d'une petite voix. 

Il n'y eu aucune réponse. Je tentais de me redresser légèrement sur mon lit a l'aide de mes bras faibles. 

-Maman, c'est toi ? 

-Oh, la petite Clémence est réveillée ! 

J'entendis un petit rire. Je frissonnais d'horreur,ce n'étais pas la voix de ma mère. 

-Qui est la ? 

-Tu ne me reconnais pas ? Je t'avais dit que je reviendrais, pourtant ! 

Je me tripotais nerveusement les cheveux avec le sentiment atroce d'être impuissante. Je restais immobile en sachant qu'une personne se trouvais dans ma chambre et que j'étais a sa mercis. 

-Montrez-vous ! Lançais-je d'une voix ferme. 

Rien ne bougea pendant plusieurs secondes. 

-C'est qui ? Dit-je au bord des larmes. 

Le fait de ne pas pouvoir me souvenir me stressais, mon coeur battais de plus en vite et les bip s'accéléraient ce qui fit rire la personne. Je vit une silhouette se rapprocher lentement de moi. Je me redressais encore plus sur mon lit en mettant toute ma force dans mes bras tremblants. Je me penchais sur le côtés et tapais sur ma lampe de chevet, qui ne s'alluma pas. La silhouette se rapprocha et je regardais la lampe, priant pour qu'elle s'allume. 

Elle s'alluma enfin et je me retrouvais face a un visage pâle. 

-Ton ami qui c'était pendu, enfin.... Clémence !

-Ma...Maxime ?

-Et oui !

J'allais hurler mais sa main glacée se plaqua contre ma bouche. 

-Non, ne penses même pas a crier ! Prononça-t-il d'une voix sèche. 

Il recula, puis retira sa main de ma bouche. Je l'observais quelques instants, prise par l"effroi. Ses cheveux noirs étaient sales et tombaient sur son visage d'un air désordonné. Sa peau était d'une pâleur effroyable et le contour de ses yeux étaient bleus. Son regard était légèrement rougis et palis, comme s'il avais mit des lentilles. Ses ongles étaient sales et certains étaient cassés. De plus, il avais une odeur effroyable de pourriture. Je remarquais des traces rouges sur son cou. 

-Que fais-tu la ? Tout le monde t'a cru mort.

-La mort n'est qu'un état, Clémence. Qui t'a dit que la mort était la fin ? Si j'étais mort, je ne te parlerais pas, je ne serais pas ici avec toi.

Je me figeai, je ne reconnaissais même pas l'ami avec qui j'avais passé une bonne partie de ma vie. J'avais l'impression de me tenir face a un inconnu avec l'apparence de mon ami, ce qui me glaçais. Il me jeta ensuite un drôle de regard amusé, je comprit que ma terreur l'amusait. Il s'approcha et je prit peur. Il avais l'air si mal en point qu'on aurais dit qu'il sortais droit d'une tombe.

-Tu as peur, n'est-ce pas ? Je sais je fais peur, ces crétins a la morgue ne m'ont pas encore nettoyé !

Je hochais la tête pour dire que non, mais je savais qu'au fond il ne me croirait pas. 

-Tu devrais avoir peur, c'est une réaction normale quand on va mourir. 

Il se rapprocha de moi. 

-Maman !!!!! Hurlais-je en pleurs.

-Oh, la petite Clémence a peur et veut voir sa maman ? Mais elle est occupée ma chérie, personne ne sera la pour te sauver !

Il s'approcha de moi d'un pas mal habile, comme s'il n'avais pas marché depuis un moment. Je vit ses mains se rapprocher dangereusement de mon cou et je tremblais d'horreur en voyant ses doigts presque bleu venir près de mon cou. Il était si étrange, jamais je ne l'avais vu se comporter de cette manière. C'est comme s'il n'étais pas lui-même.

-Maxime ? Qu'est-ce qu'il t'arrive ?

-Ce monde misérable a besoin d'être nottoyé, et j'aide le maître suprême a le faire. 

Je ne comprit rien a ces paroles et tout ce que je voyais était qu'il s'approchais de moi de plus en plus. Je tentais de reculer mais j'étais prise au piège, clouée sur mon lit d'hôpital. De plus, mes membres étaient épuisés et ne me répondaient pas très bien, comme si mon corps avait été roué de coups. 

-Les post-it c'était toi ?

-Haha, oui ! Enfin tu as réussis a comprendre cela. Maintenant dit au revoir a ce misérable monde... 

-non !

-Salut Clémence ! 

Il posa ses mains glacées sur mon cou et commença a serrer. J'attrapais ses bras et tentais de l'écarter, mais je n'avais pas assez de force pour le dégager. Maxime me regardais d'un regard noir et rieur, comme si cela l'amusait, je ne reconnaissais même plus son regard. La douleur se fit plus forte a mon cou et je sentis mon esprit se ramollir. Ma vision se brouilla. 

-Max..ime ! n..non...

Je tentais d'articuler quelques paroles mais mes forces me quittaient. Je clignais des yeux et la lumière de ma chambre se ternit. Alors que je commençais a fermer les yeux, la douleur s'arrêta. il s'arrêta et je vit ses yeux se lever vers le haut, il étaient tous noirs et je le vit trembler. Il posa ses mains sur sa tête et s'excusa plusieurs fois. Son regard était remplis de noir et je ne distinguais plus ses pupilles. 

 -Oui, maître.... Désolé, je croyais bien faire.... Excusez-moi....

Il me jeta un regard noir désespéré puis s'enfui de ma chambre en courant, me laissant seule avec ma douleur a la gorge. 

Je t'auraisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant