Chapitre 34

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Je retournais dans ma chambre, tremblante de douleur et d'horreur. Ma mère venais de mourir. J'haletais et m'effondrais sur le sol, encore sous le choc. Je venais de tout perdre et je ne savais même pas ou étais mon père. Je restais la, assise, a regarder le mur d'en face, sans bouger. Je ne pouvais même plus pleurer et je sentais un immense vide a l'intérieur de moi. Machinalement, je me dirigeais vers la salle de bain et remplis la baignoire. Je ne savais même pas ce que je faisait. 

Lorsque la baignoire fut remplie, je plongeais dans l'eau et observais mes bras tremblants. Mes membres me faisaient mal, ils me brûlaient et cela me faisait trembler. Je regardais mes mains, ne comprenant pas tellement ce qui m'arrivais. 
Le bord de mes mains était rouge vif et me faisaient atrocement mal. Je massais les zones douloureuse et observais de plus près. Je vit un bon nombres de points noirs se former sur la zone en question. 
Je passais mes mains sur mes bras et vit les mêmes points venir dans le haut de mes épaules. Je me lavais rapidement, puis sortit du bain en constatant que toutes mes douleurs ne s'apaisaient pas. 

Je prit une robe noire et me dirigeait vers le miroir. Je me regardais, surprise. Mes cheveux normalement blonds étaient devenus presque blancs. J'enfilais la robe, puis me coiffais légèrement. Le vide dans ma poitrine était toujours aussi pesant et pourtant je ne pensais pas que je trouvais le force de continuer a marcher, a respirer, a vivre tout simplement. Autant de malheur et de chagrin me vidais de mes sentiments, comme si chaque personne qui mourrait faisait mourir une partie de moi aussi. Pourtant j'étais toujours la. Comment pouvais-je encore tenir le coup ? J'aurais presque dû avoir peur de moi et pourtant je ne parvenais plus a ressentir la peur. 

Je descendis les escaliers doucement, ma main glissant sur la rampe. J'arrivais dans le grand hall vide, dépourvu de présence vivante et humaine. Machinalement, je souris sans trop savoir pourquoi. 

-Clémence... 

Je me retournais. C'était Victor. J'eu l'impression qu'il avais changé, lui aussi. Il avais coiffé ses cheveux noirs en arrière, et portait des vêtements noirs. Il avais l'air encore plus mystérieux que d'habitude. Il me tendit sa main avec un sourire. 

-Nous sommes seuls, laisse moi te changer les idées. 

Je ne répondit pas et prit sa main. Il sourit et m'entraîna dans une grande salle adjacente, une vieille salle qu'il ne m'avais jamais fait découvrir. 

-L'ancienne salle de bal du manoir. Nos ancêtres donnaient de grands bals ici, autrefois. 

J'observais la somptueuse salle, plongée dans le silence. Victor me lâcha la main et se dirigea vers le fond de la salle. J'observais les immenses tableaux, montrant des portraits des ancêtres de Victor. Je m'arrêtais devant un immense tableau, montrant une jeune fille blonde, celle du portrait dans ma chambre. 
Une valse retentit et je tournais la tête. 

-M'accorderais-tu cette danse ? Dit-il en me tendant sa main. 

Je la saisis et il me serra doucement contre lui. Ses doigts s'entrelacèrent avec les miens et mon cavalier fit les premiers pas doucement, menant la danse et m'entraînant avec lui. Nos pas d'abord lents et hésitants, furent de plus en plus rapides, précis et assurés. Victor me sourit tandis que la valse s'accélérais et il me fit tourner sur moi-même avec de me serrer contre lui a nouveau. Je souris malgré les douleurs qui revenaient dans mon dos et qui me brûlaient le corps. La musique fut plus forte encore, tout comme les douleurs et notre danse suivit la cadence, mon cavalier me transportais, me faisait tourner puis me recollais contre lui sans que j'ai a réfléchir, il menait nos pas avec grâce et m'entraînais avec lui. Il me fit tourner plusieurs fois sur moi-même en m'éloignant de lui, puis me recolla contre lui, nos visages ne furent qu'a quelques centimètres l'un de l'autre. 

-Ne t'en rappelles-tu pas ? Demanda-t-il d'un air passionné en s'arrêtant de danser. 

-Pardon ? 

-Oh, Clémence... Rappelles-toi, dit-il en serrant mes mains. 

-Rappeler quoi ? 

Je tentais de reculer. Il m'attrapa par la taille, me gardant près de lui. 

-Rappelles-toi de nous ! 

Je l'observais d'un air étonné, croyant qu'il plaisantais ou qu'il étai devenu fou. Mais pourtant il semblais si sérieux et si sûr de lui que j'avais du mal a croire qu'il me mentais. Il avais les larmes aux yeux et semblais désespéré, au bord de s'effondrer. 

Il me prit par la taille, puis me tourna. Il me mit face au tableau de la femme qui me ressemblais comme deux gouttes d'eau. 

-Adélaïde, rappelles-toi de nous... Je t'en supplie rappelles-toi, dit-il d'un ton suppliant. 

Je restais quelques secondes a m'interroger, puis me rendit compte que ce prénom me disait quelque chose, il ramenais en moi de lointain souvenirs, comme lorsqu'on tente de se souvenir d'un rêve lointain, enfoui dans les coins sombres de notre mémoire. Adélaïde...  Ce prénom m'interpellais. 

-Oh, Adélaïde, c'est moi... Victor, ton Victor ! Dit-il en serrant ma main comme si sa vie en dépendais. Rappelles-toi comment nous nous aimions, nous étions tout l'un pour l'autre. Rappelles-toi, reviens moi ! 

J'allais reculer mais il me tenais toujours contre lui. 

-Tu étais tout pour moi ! Rappelles-toi, mon amour, personne ne pouvais nous séparer... Nous avions le monde entier contre nous, et pourtant notre amour était plus fort ! 

Je me retournais et me libérais de son emprise, reculant légèrement. Ses paroles provoquait en moi un flot de souvenirs si bien que je voulais qu'il arrête. 

-Victor, arrêtes je t'en supplie, dis-je les bras tremblants. 

Mais il revint vers moi et me plaqua contre lui, ses mains caressants mes joues d'un geste pressant. 

-Je ne peux plus... Je ne peux plus t'attendre... Je ne peut plus vivre si loin de toi. 

Il écrasa ses lèvres contre les miennes d'un geste vif, rapide comme un geste de survie. J'allais le repousser mais quelque chose en moi m'en empêchais. C'était comme si j'attendais qu'il m'embrasse. Il approfondis notre baiser, me serrant contre lui de toute ses forces. 

Je t'auraisOù les histoires vivent. Découvrez maintenant