Le soir venu, Harry Diggs attrapa le sac qu'il avait préparé. Il avait envoyé sa mère et son frère se coucher ; il sortit en silence.
Il travers avec prudence les rues éteintes, rasant les murs des maisons que la vie semblait avoir quittées, car même un haut dignitaire comme lui risquait gros s'il était pris dehors à cette heure. Il avançait donc avec lenteur et calcul.
Il était déjà aux limites de la Ville quand il entendit le bruit distinct d'une patrouille. Des pas réguliers et pesants ; le tintement d'une lanterne qui perçait la nuit obscure, et soudain...
- Halte ! lança l'officier qui commandait les autres.
Harry se plaqua contre une façade ; ils étaient dans la rue parallèle. Il retint son souffle.
- Il me semble avoir entendu... Holà ! Qui vive ?
Le Chevalier prit le risque de ne pas répondre. La lanterne tourna dans sa direction. Il se dissimula du mieux qu'il put ; et la patrouille finit par s'éloigner. Il expira profondément et reprit sa route.
***
Il était arrivé devant la caserne. Là, un escalier de roche conduisait progressivement à la Cité. Il se plaqua contre un renfoncement de roc et observa.
On festoyait dans le quartier général des Forces ; on entendait le tintement des verres et les lumières du premier étaient allumées malgré l'heure tardive. En revanche, une seule sentinelle gardait les premières marches.
Il farfouilla dans son sac et y trouva un signal de diversion de type BC3. Il le lança de toutes ses forces et la petite boîte noire à près de quatre mètres de là. Un... Deux... compta-t-il en se plaquant les mains sur les oreilles.
L'objet explosa ; produisant un flash jaune et un bruit comparable à celui d'une petite charge de dynamite.
La sentinelle accourut ; Diggs, rapide comme l'éclair, se précipita et gravit la première volée de marches en trombe.
L'escalier était haut, tournant et périlleux ; aussi Diggs fut-il rapidement hors de vue de la sentinelle -qui ne se doutait d'ailleurs de rien, aillant pris la diversion du Chevalier pour une farce de ses fêtards de confrères.
L'ennui procuré par l'ascension donna à Harry l'envie de regarder en bas. Mal lui en prit, car en dessous du léger rebord rocheux se trouvait la Ville, le lac et la Mine des Noirs, à cinquante mètres en contrebas. Le vent frais de la nuit le fit trembler et il resta comme pétrifié par la hauteur.
Enfin il arriva à la Cité. C'était une très large citadelle blanche aux décorations moulées bleu pâle et aux fenêtres carrées, de quatre étages visibles seulement mais d'une trentaine de fenêtres chacun, incrustée dans la roche. Le centre du second étage était occupé par un grand balcon dominant la Ville depuis lequel le Grand saluait la foule.
Diggs se dissimula du mieux qu'il put derrière les roches, et comme il ne voulait pas s'infiltrer dans le palais royal, il parvint à ne pas être vu. Il continua son ascension quelque peu jusqu'à ce qu'il arrive sur la plateforme rocheuse qui portait les fondations du Couvent. Il s'arrêta et se prit la tête dans les mains. Pauvre fou ! Qu'as-tu fait ? s'interrogea-t-il.
Mais il était trop tard pour reculer. Il sortit son grappin à tête accrocheuse de son sac et le lança. Le cercle de métal équipé de dents adhéra au mur sans difficulté. Harry tira le câble d'acier, et, glissant dans la nuit, se fit monter le long de la paroi.
A votre avis, que compte faire Harry ? La réponse dans trois ou quatre chapitres ;)
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Le Mur
Science FictionL'humanité enfermée derrière un mur, gouvernée par un dirigeant invisible, les hommes forcés à travailler tandis que les femmes sont cloîtrées... Mais malgré tout, la haine, la révolte, et l'amour. Rigus. Harry. Esther. Princesse. Tous si dif...