Chapitre 15 ~Harry

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Le Chevalier Harry Diggs se laissa donc monter le long de la façade du Couvent. Il était environ à mi-hauteur quand une légère lueur attira son attention. Un instant, il crut distinguer deux yeux dans la nuit. Il planta ses bottes dans la muraille pour s'arrêter, mais il était déjà trop haut. Il entreprit de descendre délicatement, jusqu'à ce qu'il arrive devant des barreaux. Il agrippa l'un d'eux et... se retrouva face aux iris les plus adorables. qu'il ait jamais vus.

***

Harry resta en silence, suspendu dans les airs, ses bottes se pliant contre la muraille rêche. Il était sous le charme. Il ne bougeait plus, fasciné et perdu dans sa contemplations. A la lueur de la lune, il distinguait la créature qu'il avait toujours rêvée en secret : un visage d'ange, des yeux foncés et brillants, des cheveux délicatement rejetés en arrière, les coudes appuyés sur le rebord de la fenêtre.

Elle lui sourit. Elle semblait charmée, elle aussi. Alors il sourit lui aussi, et, délicatement, fit glisser sa main entre les barreaux. Il effleura la peau la joue la plus tendre du monde, et une agréable chaleur l'envahit.

Harry était comme hypnotisé. Instinctivement, il se pencha en avant, et colla son visage aux barreaux.

- Qui êtes-vous, Ô délicieuse femme ?

- Ici, on m'appelle Sœur Esther. Et vous même, que faites-vous ici, Ô bel homme ?

- Cela n'a pas d'importance, puisque j'y suis. Quoi qu'il en soit, d'où je viens, on m'appelle Chevalier Harry Diggs.

- Un chevalier ! souffla Esther. Et ne devez-vous pas respecter la loi ?

- Au contraire, ma douce, il est bien moins risqué pour moi de la braver. Dites-moi, êtes-vous seule en ces lieux ?

- Non, mais c'est comme si. Seule avec moi dans ce couloir se trouve Sœur Tahanne, en qui j'ai la plus grande confiance -et elle est profondément endormie.

- Oh ! A vos mots je sens un désir ardent brûler en moi !

- Et bien ! Chevalier, si vous êtes si brave que vous le dites, prouvez-le-moi.

Et elle s'approcha davantage des barreaux, calant son nez contre celui d'Harry. Ce dernier, poussé par un instinct sauvage, pressa ses lèvres contre celles de la belle jeune femme ; leurs langues se mêlèrent dans baiser passionné.

Ils s'écartèrent légèrement pour reprendre leurs souffles, leurs fronts unis.

- Je sens une chaleur nouvelle, Chevalier.

- Moi de même, Ô belle Esther.

- Par le Mur ! Est-ce donc cela que d'aimer, est-ce donc cela que l'Amour ? Chevalier, je sais que j'ai trouvé désormais l'amant qui peuplait mes nuits.

- J'allais vous dire la même chose.

- Et si on venait à nous découvrir ! Oh ! Il faut que vous partiez. Vous reverrai-je un jour ?

- Je vous le promets, Ô ma douce, vous seule occuperez mes pensées et mon cœur, et je reviendrai au plus vite.

Harry desserra son étreinte et se fit descendre le long du câble d'acier de son grappin.

- Adieu, mon aimé ! s'écria Esther en saisissant sa main.

Leurs doigts glissèrent les uns entre les autres et le Chevalier disparut dans la nuit. Il sentait sa poitrine se gonfler de bonheur.

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