My Secret Life (Integral)

Episode 37

© My secret Life - Marina Ferrey

Ivy

Cinq jours plus tard.

Cela faisait à peine une semaine que nous avions enterré Eli. Il n'avait même pas eu envie d'apparaître devant moi. Il devait me détester. Il fallait que je me reprenne, cela faisait des jours que je ne sortais pas, que je ne mangeais presque rien et que je pleurais sans cesse. Charly se sentait inutile. Il faisait tout pour que je me sente mieux, mais rien n'y faisait.

Ma grand-mère apparut soudainement devant moi et posa ses mains sur les miennes.

« Reprends-toi, Ivy. Concentre-toi. Tu es aveuglée par la haine et la colère. »

— Je n'ai pas envie de jouer aux devinettes. Pourquoi il n'apparaît pas ? Là, devant moi.

« Parce qu'il n'est pas mort, Ivy. »

— Nous sommes allés à son enterrement.

« Qui te dit qu'il était dans le cercueil ? Tu n'as pas appris les leçons du passé. »

Puis elle disparut.

Je me levai alors et tournai en rond dans le salon, les derniers mots de ma grand-mère passant en boucle dans ma tête.

Puis je m'arrêtai et regardai un instant par la fenêtre puis fermai les yeux. Je ne pensais qu'à une seule chose : Eli.

C'est là que je le vis. Assis sur une chaise, attaché, relié à des machines, son rythme cardiaque faible. Je m'approchai de lui, encore plus et pris sa main. Quand nos regards se croisèrent, j'ouvris les paupières.

Charly était devant moi et me tenait dans ses bras.

— Tout va bien ? me questionna-t-il inquiet.

— Eli est en vie, lui annonçai-je. Il est emprisonné quelque part, affaibli et branché à des machines.

— Ivy, en es-tu sûre ?

Je réfléchis un instant. Être sûre ?

— Je...

Des larmes coulèrent sur mes joues.

— Je sais plus.

— Si Eli est en vie, on fera tout pour le retrouver. Je te le promets.

Il m'enlaça puis m'embrassa. Je sentis qu'il était prêt à tout pour que je cesse de souffrir, et même si cela voulait dire tuer un être humain, tuer ce Jacques Saint-Martin.

*

J'avais besoin de parler de ce que j'avais vu plus tôt à Noah. Tandis que j'entrais à l'accueil de l'hôpital, j'aperçus Noah en train de discuter avec Jacques Saint-Martin. Je m'arrêtai net et les regardai de loin. Je sentis mon cœur battre de plus en plus vite. Je rentrai alors dans la salle de repos, qui était vide, et m'accolai contre le mur puis je pris une profonde inspiration.

Que venait-il faire ici ? Voir si son plan avait fonctionné. Et Noah ?

La porte s'ouvrit. C'était Noah.

— Ça va ? me demanda-t-il en fronçant les sourcils.

Je lui jetai un de ces regards qui disait : tu te fous de moi.