My Secret Life (Integral)

Episode 2

© My secret Life - Marina Ferrey

Quelques jours plus tard

      Je fermai les yeux un instant. Ce mal de tête ne me quittait pas. La maison de grand-mère. Tellement d'histoires et de souvenirs. Je regardai autour de moi. Il y avait encore tellement de choses à ranger.

      J'ouvrai une bouteille de vin et me tournai vers un portrait de ma grand-mère.

      « Santé ! »

      Après avoir bu un premier verre, je triai, rangeai et jetai.

      Et ce mal de tête. Le vin n'allait rien n'arranger mais peu importe. Tout ce que je touchais, m'envoyait dans des souvenirs. Je sentis des larmes monter. Je ne pouvais pas m'effondrer, pas maintenant.

      Une dernière photo me donna le coup de grâce : toute ma famille réunie. Je jetai le cadre qui se brisa contre le mur.

      Je n'avais plus personne, j'étais seule. Je bouillais à l'intérieur et avais envie de hurler. Des larmes coulaient sur mon visage. Alors que j'étais assise parterre, la tête entre les jambes, les paupières closes afin de me calmer, des photos et des objets volèrent autour de moi, mais je ne vis rien de tout cela.

*

Noah

      Le lendemain, je retrouvais Ivy allongée au sol qui était recouvert de débris. Je m'empressai de voir si elle allait bien. Elle ouvrit les paupières puis jeta un coup d'œil autour d'elle et put constater que le salon était sens dessus dessous.

      —  Ivy, qu'est-ce qu'il s'est passé ?

      —  Je... Je n'en sais rien, balbutia-t-elle.

      Je l'aidai à s'asseoir et lui caressai la nuque.

      —  Tu as apporté du café, me fit-elle.

      —  Oui.

      —  Super, il m'en faut une triple dose.

Je me levai  et sortis avec cette question en tête : comment savait-elle que j'avais emmené du café ?

*

Ivy

      —  Tu ne te souviens de rien ? m'interrogea Noah, quelques minutes plus tard.

      —  Juste de ce mal de tête.

      Noah ramassa la photo de famille que j'avais jetée contre le mur et la posa sur la table basse.

      —  Bon, je vais t'aider !

      J'allais lui dire que je n'avais pas besoin d'aide.

      —  Que tu le veuilles ou non.

      Je lui souris et le remerciai.

*

      À la fin de la journée, je pus m'apercevoir que je pouvais réellement compter sur lui. Il avait tout pris en main, des papiers jusqu'à passer des coups de fil pour l'enterrement, en finissant par la location d'un garde-meuble pour les affaires que je ne pouvais pas jeter. Une fois tout cela fait, il me prit dans ses bras puis proposa que nous rentions pour nous reposer.

      En montant dans la voiture, je ne pus m'empêcher de regarder, peut-être pour la dernière fois, la maison où j'avais en partie grandi.