Lutter pour ne pas t'aimer

Chapitre 1 : Retour à Poudlard

Harry s'éveilla en sursaut, le corps baigné de sueur. Un rayon de lune passait à travers les rideaux de la chambre et éclairait le drap d'une blancheur immaculée de son lit. Un rapide regard lui apprit qu'il n'était pas encore cinq heures. 

L'élu soupira. Depuis la bataille finale, il faisait fréquemment des cauchemars mais depuis deux semaines venaient s'ajouter à ceux-ci des rêves que le Gryffondor faisait tout pour oublier et qui lui laissaient un goût âcre dans la bouche et un puissant sentiment de culpabilité.

Après les funérailles de ses amis et toutes les cérémonies auxquelles Harry n'avait pu se soustraire, le jeune homme avait voulu s'isoler cependant Molly refusa catégoriquement qu'il aille s'installer au square Grimmaurd, en tous cas pas tant que celui-ci ne serait pas habitable.

Le survivant serait bien passé outre mais il se refusait à ajouter au chagrin que ressentait celle qu'il considérait comme une mère. C'était pour cela qu'à la veille de son retour à Poudlard, il était toujours au Terrier où Ron l'avait rejoint dès que lui et Hermione étaient revenus d'Australie où ils avaient retrouvé les parents de la jeune femme.

Sachant qu'il ne trouverait plus le sommeil, Harry se leva le plus silencieusement possible pour ne pas réveiller Ron qui un bras au dessus de sa tête et les jambes écartées, ronflait à en faire trembler la maisonnée.

Harry descendit dans la cuisine. Il se passa un peu d'eau fraîche sur le visage et prit dans un des placards une bièraubeurre puis il revint vers le salon avec l'intention de prendre place près de la fenêtre, quand il aperçut une forme recroquevillée dans le divan.

« Harry ?
- Gin', tu ne dors pas non plus !
- Non, je... j'ai un peu peur de retourner à Poudlard cette année. »

Harry fronça les sourcils. A sa connaissance chaque rentrée à Poudlard était un instant magique où le bonheur, se mêlait à l'excitation de retrouver ses amis, ses professeurs et la féerie des lieux. Seuls les premières années étaient sensé être angoissée. Pourtant le survivant devait s'avouer que la bataille ayant vu la fin du tristement célèbre Voldemort quatre mois plus tôt avait entaché les magnifiques souvenirs de sa scolarité.

« Je pense que c'est normal d'avoir peur, assura Harry la gorge nouée, qui n'avait pas beaucoup de mal à imaginer ce que ressentait Ginny puisqu'il en était de même pour lui.
- Et toi ?
- Oh, moi, tous les ans, j'ai du mal à dormir la veille de la rentrée, répondit le Gryffon sans réellement mentir. »

Le survivant prit place à côté de la jeune fille.

« Et cette rentrée est légèrement différente, continua le sauveur du monde sorcier avec un léger tressaillement.
- C'est à cause de lui, cela n'a rien à avoir avec la rentrée, affirma Ginny en voyant le regard voilé du brun. »

Harry acquiesça d'un simple signe de tête car même s'il angoissait de revoir le théâtre de sa victoire contre Voldemort et si la culpabilité de n'avoir pu empêcher toutes ces morts lui pesait, le jeune homme avait une autre source d'oppression.
M
« Gin', je sais que je n'ai absolument pas le droit de te demander ça mais..., hésita le Gryffondor.
- Je t'écoute, dis toujours.
- Pourrait-on faire semblant d'être toujours ensemble à Poudlard ? »

Ginny inspira profondément, suffoquée qu'il ne puisse seulement l'envisager.

« Te rends-tu compte de ce que tu me demandes Harry James Potter ? Je suis amoureuse de toi depuis mes dix ans et notre rupture m'a...anéantie et toi, tu voudrais que... que...
- Je suis désolé Ginny, s'excusa Harry profondément malheureux. Vraiment . C'est seulement que je suis incapable de faire face à la situation et tant que l'on me croira encore avec toi, je serai...
- un lâche, coupa la rouquine avec véhémence.
- Je ne suis simplement pas prêt. J'ai moi-même encore tellement de mal à l'accepter Gin'.
- De toutes façons, que penseraient Ron et Hermione, C'est Hermione qui a été ma confidente et rassure-toi, ajouta t'elle en voyant le sauveur paniquer, je n'ai pas trahi ton secret. C'est elle qui m'a tenu la main pendant que je versais toutes les larmes de mon corps. »