Lutter pour ne pas t'aimer

Chapitre 4 : Les doutes de Drago

Drago n'avait pas faim ce matin. S'il était venu dans la grande salle c'était uniquement pour que Blaise le laisse enfin tranquille. Il s'était installé à un coin de table et d'où il était, il avait une vue imprenable sur les huitième années de Gryffondor. Il ne baissa la tête qu'en voyant Potter venir vers lui. Il ne put pourtant s'empêcher de frôler le brun aux yeux émeraudes et comme si cela ne suffisait pas, quand il passa derrière celui-ci pour accéder à son chaudron en arrivant dans les cachots, il frotta son bassin contre les fesses du Gryffon. Le Serpentard catastrophé par ce qu'il venait de faire se morigéna, s'enjoignant à se ressaisir. 

« Qu'est ce qu'il te prend Malefoy, hurla Harry, suffoqué, attirant tous les regards sur eux. »

Et sans laisser à quiconque le temps de comprendre, Harry attrapa son sac et sortit précipitamment de la salle de cours. Il ne prêta aucune attention aux personnes qu'il croisait, tout s'embrouillait dans son esprit. Harry ne savait plus si tout n'était que le fruit de son imagination ou si aussi incroyable que cela lui paraissait, le vert et argent lui avait bien fait du rentre dedans.

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Harry s'était réfugié au sommet de la tour d'astronomie. Les larmes dévalant sur ses joues. Il n'en pouvait plus. Trop c'était trop et pourtant il avait honte de lui. Ils avaient affronté tant d'épreuves : Bill avait été défiguré par Greyback, George avait perdu une oreille, Hermione avait été torturée par Bellatrix, Fred, Tonks, Lupin et tant d'autres étaient morts et lui, le sorcier le plus célèbre du moment pleurait parce qu'il n'arrivait pas à assumer ses penchants amoureux.

« Mr Potter? appela une voix que le survivant ne se serait pas attendu à entendre à cet endroit.
- Professeur McGonagall ! Comment m'avez-vous trouvé ?s'étonna-t-il suspicieux.
- L'avantage d'être le héros du monde sorcier c'est que même les tableaux vous connaissent Mr Potter. J'ai reçu une note du professeur Slughorn m'informant de votre départ précipité, reprit la sorcière après une courte pause et...
- Je suis désolé professeur d'être parti ainsi, la coupa Harry. Ôtez-moi des points, mettez-moi en retenue si c'est ce que vous souhaitez mais je ne retournerai pas en cours de potion aujourd'hui. C'est hors de question, ajouta le brun avec une note de défi et de détermination dans la voix.»

Minerva haussa un sourcil et Harry eut l'impression qu'elle essayait de le sonder. La directrice pesa chacun de ses mots puis finit par déclarer :

« Je n'ai pas l'intention de retirer des points à votre maison, ni de vous mettre en retenue, du moins pour cette fois. Et je tolèrerai votre insolence exceptionnellement Mr Potter mais sachez, bien que je vous en sois infiniment reconnaissante, que le fait d'avoir éliminé Voldemort ne vous donne aucun passe-droit. Si votre professeur de potion ou tout autres enseignants m'informent de votre absence sans que celle-ci ne soit justifiée vous serez en retenu jusqu'à Noël. Ai-je était assez claire ? »

Quand le survivant eut opiné McGonagall le laissa à ses tristes pensées.

Minerva s'appuya contre la porte qu'elle venait de refermer. Quand elle avait pris connaissance de la missive d'Horace et que plusieurs portraits lui eurent appris qu'Harry était monté dans la tour d'astronomie, une peur irraisonnée l'avait oppressée. Elle savait par Molly et Arthur que le jeune homme avait eu du mal à refaire surface après son combat contre les ténèbres et qu'il s'était replié sur lui-même. Malgré la volonté inébranlable et la force de caractère impressionnante dont avait fait preuve le jeune sorcier, elle le savait fragilisé par la perte des gens qu'il aimait et dont il se sentait responsable. Aussi, bien que de voir pleurer le survivant lui avait serré le cœur et donné l'envie de le materner son ancienne directrice de maison avait été soulagée, tant qu'il laissait libre cours à son chagrin et qu'il gardait encore un peu de répondant alors c'est qui ne commettrait rien d'irréparable. Minerva avait alors fait preuve de dureté envers lui jugeant après réflexions que c'était le meilleur parti à prendre.