Lutter pour ne pas t'aimer

Chapitre 2 : Le capitaine de quidditch

La première semaine passa rapidement, les professeurs ayant décidé de commencer par des révisions pour que les étudiants qui n'avaient pu venir à Poudlard l'année précédente, aient le temps de remonter sur leurs balais comme l'avait expliqué Flitwick.

Le seul fait notable de la semaine et qui eut le don d'énerver Harry eut lieu lors du premier cours de potions. Slughorn avait eu la malencontreuse idée de réaménager la salle qui les accueillait pour qu'ils ne soient que deux par rangée, il n'était que huit de leur année à suivre ses cours, et le trio fut les derniers à rentrer si bien que la seule place disponible pour le dernier assis était à côté de Malefoy. Avant que l'élu n'ait le temps de le réaliser, Ron avait entrainé Hermione pour ne pas avoir à y aller.

« Faux frère, souffla Harry.
- Désolé vieux, s'excusa Ron, cas de force majeure. »

Hermione ne put s'empêcher de rire légèrement à cette remarque et Harry boudeur vint prendre place près de Malefoy. Celui-ci haussa un sourcil interrogateur quand il vit Potter s'asseoir.

« Ne t'avise même pas d'ouvrir ta bouche Malefoy.
- Si t'as tes vapeurs, demande à aller à l'infirmerie riposta sèchement le Serpentard. »

Harry jeta son sac et sortit son manuel de potions. Slug entra à cet instant.

« Ah, je vois que vous êtes tous installés. Alors voyons : Miss Granger, Mr Weasley, Mr Macmillan, Miss Abbott, Messieurs Zabini et Nott et pour finir Messieurs Malefoy et Potter. Bien, bien, bien, chantonna joyeusement le professeur. Je n'aurais même pas à former les binômes. »

Harry qui était jusqu'alors plongé dans la contemplation de sa plume, releva brusquement la tête.

« Qu'est ce qu'il y a Potter ? Tu as peur du vilain méchant mangemort ? s'enquit narquoisement Drago, agacé par le comportement de celui-ci.
- Cette année, continua Slughorn, vous aurez beaucoup de travail en binôme, aussi vous êtes priés de conserver les même places tout au long de l'année. »

Harry, atterré, blêmit et se tourna vers Ron et Hermione qui le regardaient avec des yeux désolés.

« Monsieur Potter, s'exclama le maître des potions, la potion que vous allez faire aujourd'hui exige que vous soyez un minimum attentif. »

Et Slug poursuivit son monologue. Quand le cours prit fin, Malefoy qui n'avait plus prononcé une seule parole, se précipita hors du cachot sous le regard médusé du Gryffondor qui l'observa tandis qu'il passait prés d'Hermione et Ron sans faire une seule remarque désobligeante. Le brun songea que Malefoy était encore plus débile que d'ordinaire et qu'il avait surement dû recevoir un cognard sur la tête.

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Après le dernier cours le vendredi soir, Harry s'empressa d'aller rejoindre Ginny à la bibliothèque. Ils avaient pris l'habitude de se montrer fréquemment ensemble et Hermione ne pouvait s'empêcher de pincer les lèvres à chaque fois, considérant que c'était une erreur et que la jeune fille en souffrirait inutilement. Ginny n'était pas loin de penser la même chose mais la détresse du jeune homme quand il lui avait avoué aimer un garçon l'avait profondément émue et elle avait décidé de l'épauler du mieux qu'elle le pouvait.

« Tu comptes faire bientôt passer les essais pour le quidditch, chuchota Ginny.
- En réalité, je... j'ignore si je vais reprendre le poste de capitaine. J'en ai parlé au professeur Gemechange et à McGonagall et je dois le leur confirmer avant demain soir.
- Quoi ! s'écria Ginevra s'attirant ainsi les foudres de Mme Pince. »

La rouquine se leva, rangea ses affaires pêle-mêle dans son sac et entraîna Harry dans le parc jusqu'au bord du lac.

« Maintenant, dis-moi c'est une blague ! Tu n'as pas renoncé à ton poste de capitaine. ! Tu adores le quidditch et tu es le meilleur attrapeur que Poudlard n'ai jamais connu, objecta l'adolescente avec ferveur. »

L'élu qui s'était laissé tomber dans l'herbe lui sourit.

« Merci pour le compliment Gin' même s'il est exagéré mais cela ne changera rien. Normalement je n'ai pas à te le dire mais il semble que McGonagall compte te proposer le poste.
- Hors de question, répondit la jeune sorcière du tac au tac, je ne prendrai pas ton poste.
- Gin', accepte-le. Je n'en veux pas, soupira Harry avec lassitude. Je veux bien tenter ma chance aux sélections mais je ne dirigerai pas l'équipe.
- Personne ne comprendra. Ils s'attendent tous à ce que tu fixes la date des sélections et ...
- Ginny... Je m'en fiche. »

La jeune fille tendit le bras et caressa la joue du survivant avec tendresse, tout le chagrin ressentie prêt à refaire surface.

« Oh ! Harry...
- Gin' s'il te plait, non.
- C'est encore lui ?
- Non, se fâcha Harry un peu trop rapidement. Bon d'accord, concéda t'il en voyant le regard éloquent de son amie.
- Tu ne veux toujours pas me dire de qui il s'agit ?
- Non, hurla presque le Gryffon. Excuse-moi Ginny, se reprit-il rapidement. C'est simplement... compliqué »

Ginevra eut une moue désabusée et se remémora ce fameux soir.

*** Flashback ***

Depuis l'enterrement de Fred, les jeunes gens, bien qu'ayant l'envie de fuir l'ambiance morbide régnant au Terrier, aidaient de leurs mieux, ou dés que possible dans le cas d'Harry, Molly dans les tâches ménagères et à essayer de sortir George de son marasme. Tous s'inquiétaient pour le jumeau survivant et même Charlie était revenu s'installer au Terrier et avait pris sur lui de s'occuper de la boutique de farces et attrapes, ne voulant pas que disparaisse à jamais l'œuvre de son défunt frère.
Harry et Ginny ne s'accordaient qu'un tête- tête tous les soirs, trouvant refuge dans la grange où Arthur Weasley avait l'habitude de bricoler ou dans le jardin.
Ce soir là, le couple était assis sur de la paille et le jeune homme caressait distraitement le bras de la jeune fille qui était blottie contre son torse.

« Tu t'es beaucoup absenté cette semaine, lui dit Ginevra.
- Oui, j'ai été très sollicité. Je suis désolé si cela t'a déplu.
- Non, non, protesta Ginny. C'est simplement que depuis quelques temps, tu es lointain. »

Harry eut un pauvre sourire et chercha soigneusement ses mots mais la jeune Weasley perspicace le devança :

« Tu as quelqu'un d'autre ?
- Non, mentit Harry piteusement.
- Tu vois une autre fille ? insista la rousse.
- Non, riposta le brun sans mentir cette fois.
- Alors pourquoi ...commença Ginny d'un ton chevrotant.

- Pourquoi je m'éloigne, finit le sauveur du monde sorcier pour elle. Je suis désolé Gin'. J'ai essayé. J'ai vraiment essayé que cela marche entre nous. Je t'aime beaucoup mais pas comme tu le mérites. »

La Gryffonne avala sa salive péniblement tout en retenant ses larmes.

« J'aurais tellement voulu que cela ne se finisse pas ainsi, avoua Harry avec des sanglots dans la voix.
- Qui est-ce ?
- Gin' , je t'assure. Je ne vois personne. »

Ecœurée, le cœur en miettes, la jeune Weasley repoussa Harry et s'apprêtait à partir quand l'adolescent fondit en larmes. Oubliant alors son propre chagrin et parce qu'elle n'avait que rarement vu Harry se laisser aller de la sorte, Ginny revint s'asseoir attendant que celui-ci se calme.

« Je ne t'ai pas trompé. Je ne vois personne mais...mais... Oh ! Gin' ! Je crois que... je crois que... je...je suis attiré par les ... les hommes...un homme. »

Ginny écarquilla les yeux et fixa le survivant bouche bée.

« Tu... Je ... J'ai fais quelque chose qui ne fallait pas... ou...
- Non, Ginny. Cela vient uniquement de moi. Je... je ne peux pas continuer à me mentir, à te mentir... Je... Je suis un monstre. Ma tante et mon oncle avaient raison je suis une anormalité de la nature.
- Non Harry, protesta la rouquine en le prenant dans ses bras et en le berçant. Tu ne dois jamais pensé ça. Tu es quelqu'un de merveilleux et même ... hé bien même si tu préfères les hommes tu resteras toujours le Harry que nous aimons tous. »

*** Fin du Flashback ***

« Tu ne penses plus que tu n'es pas normal, s'inquiéta la jeune fille. Harry, réponds-moi, tu ne penses plus ce que tu m'as dit cet été, n'est ce pas ? Ce n'est pas cela qui te fait quitté ton poste ? »

Harry regarda son ancienne petite amie pitoyablement. A cet instant Malefoy contournant le buisson derrière lequel ils discutaient. Le blond se figea en les apercevant. S'attendant à une réplique cinglante ou à une attaque de la part de son ennemi de toujours, Harry saisit sa baguette. Le vert et argent poussa un soupir d'exaspération et s'éloigna sans un mot sous les regards ébahis des deux Gryffondor.