Lutter pour ne pas t'aimer

Chapitre 14 Les perturbations d'Harry

Pour la troisième nuit consécutive, Harry s'apprêtait à passer une nuit blanche sous la réprobation de ses amis. Alors que les lueurs de l'aube s'affichaient dans le ciel nuageux et froid de novembre, Harry vaincu par la fatigue sombra dans un sommeil agité.

De son côté, Drago avait passé une bonne partie de la nuit à songer au brun et plus particulièrement à l'instant où il s'était aperçu des sentiments qu'il ressentait pour celui-ci avant de rejoindre également les bras de Morphée.

*** Flashback ***

De la fenêtre de sa chambre, Drago surveillait l'allée menant à leur cottage. Il avait mal dormi, taraudé par un cauchemar. Le Serpentard souffla de résignation, depuis son incarcération à Azkaban ceux-ci étaient légions et il avait déjà trop abusé de la potion sommeil sans rêve.

La défaite du Seigneur des ténèbres avait relégué la famille Malefoy à un rôle de paria. Les anciens partisans de Voldemort les considéraient comme des traitres cependant que le reste de la population sorcière n'arrivait pas à les dissocier des autres mangemorts. C'était donc d'un commun accord, après sa libération que Drago et Narcissa avaient emménagé dans un petit coin de campagne reculée.

S'occupant comme il le pouvait, le jeune homme passait beaucoup de temps à lire ou à aider sa mère dans le jardin mais depuis quelques temps plus rien ne l'intéressait et un profond ennui l'avait envahi. La seule distraction de la semaine était la visite que leur rendait Potter depuis un peu plus d'un mois à présent. Le vert et argent adorait provoquer l'élu qui réagissait au quart de tour. D'ailleurs, le blond reconnaissait volontiers que cela avait été toujours le cas et que l'année précédente avait été mortellement insipide sans sa Némésis.

Par conséquent, c'était avec un mélange d'impatience, de joie et d'un léger zeste d'émotion indéchiffrable qu'il attendait le sauveur du monde sorcier. Drago bougonna. Potter avait une demi-heure de retard. Alors que le prince des serpents commençait à désespérer de le voir arriver et qu'une sourde angoisse l'oppressait, Potter avait le don de s'attirer des problèmes, l'objet de ses pensées apparut sur les graviers du sentier menant chez eux.

Inconscient d'être observé, Harry ferma les yeux et tendit son visage aux rayons du soleil, savourant la moiteur de cette journée d'août bien réconfortante après le pénible hiver qu'il avait passé à la recherche des horcruxes. Ses longs cheveux ébène, qu'il n'avait pu se résoudre à couper malgré les protestations de Molly Weasley, tombaient en cascade sur ses épaules.

Drago retint sa respiration. Par Viviane qu'il était beau ! Rendu pantois par la tournure de ses pensées, le Serpentard resta figé, la bouche ouverte derrière les vitres de sa chambre. Des iris émeraudes se posèrent alors sur lui et le blond se sentit défaillir tant les yeux du rouge et or, où d'habitude s'affichait tristesse et culpabilité, scintillaient de malice lui laissant à penser qu'il se savait épié avant d'ouvrir les paupières et Drago sut qu'il n'aimerait jamais plus un autre homme. Il comprit qu'il en était déjà ainsi depuis de longs mois sans qu'il ne l'appréhende. Son subconscient lui avait toujours su à quel point il s'était langui du brun et que enseveli sous la haine que Drago pensait éprouver étaient déjà présent des sentiments amoureux. Il prit conscience que c'était ce qui l'avait poussé à simuler l'ignorance quand Greyback et des rafleurs les avaient amenés, lui, Weasmoche et la sang-de-bourbe au manoir. L'attirance et l'amour grandissant dans le fond de son être s'étaient encore renforcés quand Harry avait fait demi-tour pour l'arracher au feudeymon. Et ce n'était qu'aujourd'hui que ce qu'il prenait pour une lubie, une toquade se révélait être un attachement plus intense fortifié encore par la gentillesse et la douceur dont le Gryffon témoignait à Narcissa.

***Fin du Flashback ***

Harry parcourait du bout des lèvres le corps dénudé de son amant, cherchant à en imprimer dans ses souvenirs la moindre parcelle. Son sexe durci frôlait la courbe naturelle des reins du Serpentard.