Lutter pour ne pas t'aimer

Chapitre 26 Confidences et explications.

Ginny trouva Harry, dans la salle des trophées. Hermione et Ron, inquiets de ne pas voir revenir leur ami de l'infirmerie, avaient demandé à la rouquine si elle l'avait aperçu. Ginevra s'était alors mis à la recherche du survivant, fouillant les recoins où elle savait qu'Harry aimait aller. C'était à tous hasards qu'elle était venue à leur lieu de rendez-vous. Elle s'accroupit à la hauteur du brun et lui releva la tête, qu'il avait enfoui dans ses bras. La jeune fille remarqua tout de suite à ses yeux rougis, qu'il avait encore pleuré, pourtant il lui adressa un beau sourire.

Harry avait été stupéfait de voir le psychomage suivre Madame Pomfresh quand il avait appelé celle-ci. Mais ce dernier l'avait été encore plus en voyant ses patients dans les bras l'un de l'autre. Après les questions d'usage et un rapide examen, alors que Drago s'éveillait déjà, Poppy rassura Harry. Le blond était tout simplement tombé d'inanition. Et alors qu'elle retournait sermonner Drago, Harry battit en retraite sous les regards insistants de son thérapeute. Le survivant éprouvant le besoin de rester seul, avait trouvé refuge dans la salle des trophées, où des larmes de soulagement l'avaient rapidement submergé.

Sentant instinctivement que le brun ne souhaitait pas entamer une conversation, Ginny s'installa près de lui et garda le silence. Ils restèrent ainsi un long moment. La jeune fille sursauta quand Harry se mit à se confier. Il lui raconta la crainte qu'il avait ressentie en voyant l'homme qu'il aimait s'écrouler devant lui, la peur qu'il ait de nouveau attenté à ses jours. Et alors qu'Harry continuait à s'épancher, la rouge et or fronça les sourcils. Elle ne pouvait croire que le fier et ténébreux Théodore Nott** ait pu faire cela, et ne se rendit pas compte que de toute manière, cela était impossible puisque celui-ci avait passé Noël avec sa famille. De son côté, Harry poursuivit ses confessions :

« Je lui ai dit que nous étions fiancés et que c'était pour cela que nous ne pouvions pas nous afficher ensemble... Drago ne me... »

Ginny n'entendit pas la suite. Une sensation de légèreté naquit au creux de sa poitrine et se propagea dans tout son être, et ce ne fut qu'à cette minute, que la benjamine aperçut la chape de plomb qui l'avait oppressée à partir de l'instant où elle avait cru qu'Harry aimait le jeune Nott. Elle bégaya d'une petite voix empli d'espoir d'un soulagement qu'elle n'arrivait même pas à s'expliquer **:

« Malefoy ? Tu aimes Malefoy. »

Se méprenant sur l'attitude de son amie, le survivant la scruta avec angoisse et demanda :

« Gin'... Euh, je sais que Drago n'a pas toujours été... enfin il était un petit con prétentieux et... Tu m'en veux ? interrogea-t-il, finalement incapable d'argumenter plus avant.
- Oh, non ! Je trouve ça formidable, répliqua la rousse qui avait envie de virevolter pour exprimer sa joie.
- Euh... Ah bon !
- Harry, reprit la Gryffonne en reprenant son sérieux, je ne peux pas dire que j'affectionne Malefoy. Il a été loin d'avoir le comportement d'un saint mais... continua Ginny en se mordillant légèrement la lèvre, mais si tu l'aimes, c'est qu'il a certainement quelque chose de bon en lui. Et puis tant que tu ne me demandes pas de sauter à son cou comme je peux le faire avec mes véritables amis... conclut-elle avec humour.
- De toute façon, il ne me pardonnera jamais.
- Jamais n'est pas Weasley, rétorqua Ginevra avez une lueur malicieuse dans ses prunelles. »

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Malgré l'insistance de l'infirmière à le garder pour la nuit, Drago parvint à retourner dans son dortoir après avoir été obligé d'avaler une assiette que Ronald Weasley n'aurait pas renié. Il était fatigué et encore choqué de la conversation qu'il avait surpris plus tôt entre Pomfresh et le psy. Il se coucha directement sans prendre la peine de faire ses devoirs. Il dormit plus de douze heures d'affilée et manqua le premier cours de la journée. Quand il se leva, il trouva un morceau de parchemin à côté duquel Blaise avait également déposé des biscuits et une tasse de chocolat chaud, avec un sort pour qu'elle ne refroidisse pas .

" Impossible de te réveiller ce matin. Je dirais à Flitwick que tu es malade. A plus tard,
Blaise. »

Drago eut un petit sourire. Il mangea quelques sablés et but son chocolat avant d'aller se doucher et s'habiller. Il finissait de nouer sa cravate quand Théo et Blaise entrèrent.

« Tu es enfin levé.
- Merci de m'avoir couvert, fit Drago d'un ton sec devant les regards insistants des deux autres Serpentard.
- De rien, répliqua Blaise avec un rictus amusé, mais tu vas devoir aller à l'infirmerie. Pomfresh a débarquée, furieuse dans la salle de sortilège en te demandant. Tu ne nous avais pas dit que tu étais malade et que tu devais aller à l'infirmerie tous les jours, lui reprocha le métis.
- Et tu croyais que je faisais quoi tous les matins et tous les soirs avant les repas et pendant les cours de potions la semaine dernière, rétorqua méchamment le blond coléreux.
- Hé bien justement, intervint alors Théo d'une voix calme, nous avons établi tout un tas de suppositions plus ridicules les unes que les autres. En attendant, si on ne se dépêche pas, on va être en retard en histoire de la magie.
- Pfft, souffla Drago en haussant les épaules, Binns ne remarque jamais rien. »

Après un détour dans le fief de Pomfresh, les trois garçons arrivèrent en courant dans la classe de Binns qui ne leur demanda même pas le motif de leur retard. Drago, rougit violemment en voyant tous les regards se tourner vers eux et en particulier celui étincelant de joie d'Harry, rassuré de voir enfin le vert et argent.

La journée fut particulièrement longue pour le Gryffon comme pour le Serpentard. Et ce fut avec soulagement, bien que Drago ne l'aurait jamais avoué, qu'ils entrèrent dans les cachots pour le cours de potion.

Harry vint s'installer près de sa Némésis et le salua d'un simple "Malefoy". Drago sentit une tristesse effroyable l'envahir et dû faire appel à tout son self-control pour rester stoïque. Harry ne lui parla que pour demander les ingrédients de la potion, mais s'arrangea pour le frôler dès qu'il le pouvait. Il quitta le cours avec un sourire en demi-teinte. Ginny lui avait conseillé de ne rien tenter dans l'immédiat, le temps que la colère du blond retombe un peu, et lui avait assurée qu'elle chercherait un moyen pour l'aider.

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Harry déchira pour la troisième fois le parchemin sur lequel il rédigeait un résumé sur la Confédération Internationale des Sorciers de 1692 ayant abouti sur le Code international du secret magique. Ron et Neville jouaient aux échecs, et Ginny et Hermione complotaient dans un coin en lui jetant parfois des œillades peu discrètes. Le survivant soupira, rangea précipitamment ses affaires et s'engouffra dans son dortoir en claquant la porte. Il en ressortit presque aussitôt et sans adresser la moindre parole à ses amis, sortit de la tour des Gryffondor. Il trouva refuge dans la pièce qui avait abrité ses rencontres avec Drago. Harry fut surpris de retrouver la salle dans l'état où il l'avait laissée la dernière fois. Il se pelotonna dans le divan et de sa baguette, alluma un feu dans la cheminée. Perdu dans ses pensées, il n'entendit pas Drago entrer. Il n'aperçut pas l'air effaré de celui-ci, ni le sourire qui illumina son visage un bref instant avant qu'il ne parte sur la pointe des pieds. Le blond était ravi d'avoir pu constater que l'indifférence que le brun avait affichée plus tôt n'était que feinte. Il se sentait un peu perdu. Certes il éprouvait un profond ressentiment envers l'élu, mais pourquoi alors se sentait-il si mal ? Pourquoi n'avait-il qu'une seule envie, se retrouver dans les bras du brun ? Il n'arrivait pas à passer au delà du ressentiment qu'il éprouvait et Lucius, lui avait si souvent répété qu'un Malefoy ne pliait pas, qu'un Malefoy ne pardonnait pas... *

Toute la semaine, Drago vint chaque soir dans l'ancienne salle de classe où il avait vécu ses meilleurs moments avec Harry. Et tous les soirs, il y retrouva celui-ci. A croire que le survivant avait élu domicile à cet endroit, car Drago le vit même y faire ses devoirs. Le blond ne se montra pas et prit même l'habitude de se désillusionner.

Harry, de son côté, avait à plusieurs reprises sentit une présence mais il n'avait pas fait le lien avec Drago. Le vendredi soir, Harry rentra dans la pièce qu'il balaya du regard et secoua tristement la tête. Ginny avait raison, il devait tourner la page à défaut de se faire pardonner. Il se retourna brusquement et se cogna contre un Drago invisible, venant juste d'arriver. Le Serpentard laissa échapper un cri de douleur et instinctivement Harry brandit sa baguette dans sa direction. « Qui est là ? Montrez-vous, s'exclama le Gryffondor.
- Ce n'est que moi Potter, grogna le vert et argent en se rendant visible.
- Drago ! s'écria Harry complètement stupéfait. Mais que diable fais-tu là?
- J'ai encore le droit d'aller où je veux le balafré, rétorqua froidement le prince des serpents en se massant le front. »

Harry sentit son rythme cardiaque s'accélérer. Ainsi Malefoy était lui aussi revenu dans leur petit nid. Harry pinça ses lèvres pour retenir autant sa joie que la réplique acerbe que la sécheresse du blond faisait monter en lui.

« Oui, tu as le droit de faire ce qui te plait, Drago. Je te cède la place. »

Drago se mordit la lèvre et tergiversa un instant avant de finalement demander, alors que le sauveur était déjà dans le couloir :

« C'est vrai que tu as rompu avec Ginny ? »

Harry se retourna vers le Serpentard, se passa la main dans les cheveux, se décoiffant encore plus. Il soupira profondément et avoua :

« La vérité, c'est que Ginny et moi avons rompu cet été quand j'ai compris que tu... que tu...que tu m'attirais... Je... Je lui ai demandé de continuer à jouer le rôle de ma petite amie pour donner le change. »

Au fur et à mesure qu'Harry s'expliquait, Drago pâlissait, ravivant un peu plus l'écœurement que le comportement d'Harry éveillait en lui.

« Je suis désolé Drago. Je ne voulais en aucun cas te faire souffrir mais... j'ai encore du mal à assumer mes préférences, poursuivit piteusement le survivant.
- Tais-toi, hurla presque Drago. Tu aurais dû m'avouer cela avant au lieu de... de... me faire croire que la belette et toi.... Tu... »
Le vert et argent serra les poings mais ne réussit pas à retenir une larme. Harry s'avança lentement vers lui et l'enlaça, lui murmurant combien il était désolé. Drago ferma les yeux, profitant brièvement de l'étreinte de l'homme qu'il aimait, puis dans un sursaut de fierté et de rage, il le repoussa violemment avant de s'enfuir, chuchotant pour lui seul :

« Laisse-moi le temps Harry. »

* Passages réécris en collaborations avec Océanne1979

** Rajouts de Miss damdam.

Sans compter toutes leurs corrections !!