Lutter pour ne pas t'aimer

Chapitre 20 Soirées au coin du feu.

Drago entra dans la vieille salle de classe. Harry, accoudé nonchalamment contre le mur, admirait le paysage enneigé. Il sourit en entendant Malefoy approcher.

« Salut, fit Drago visiblement mal à l'aise. J'ai appris par Daphné que tu avais toi aussi été malade.
- Et comment Greenglass, pardon comment Daphné, l'a-t-elle su ? interrogea l'élu, amusé.
- Daphné est une commère, grimaça le blond, elle connait tous les potins de Poudlard.
- Ouais, on en avait des comme ça aussi chez nous. »

Drago déposa un léger baiser sur les lèvres du Gryffondor et bientôt ils se retrouvèrent dans les bras, l'un de l'autre sans se doutait qu'un homme désillusionné les observait.

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Durant les jours qui suivirent, le Serpentard et le Gryffondor s'ignoraient la journée et se retrouvaient le soir, où ils passaient quelques heures enlacés, leur relation restant platonique. Harry était de plus en plus confus. Il aimait chaque instant passé avec Drago et chaque séparation était douloureuse. Pourtant au fond de lui, il doutait, il avait peur. Peur de se tromper sur ses sentiments, peur d'aimer un garçon et surtout, d'aimer ce garçon. Il n'arrivait pas à chasser le sentiment de malaise qui planait sur lui quand il se retrouvait seul la nuit dans son dortoir, alors que tous ses camarades dormaient. Et les regards entendus que lui lançaient chaque soir Ginny et Hermione juste avant qu'il ne rejoigne le blond, ne le rassuraient guère.

D'abord réticent, l'héritier Malefoy avait fini par se confier petit à petit, d'une manière dont il ne se serait jamais cru capable. Et bien, que le Gryffondor ne le lui montra pas, il fut touché de cette confiance. Drago lui, savait ce qu'il voulait, mais il n'osait pas aller plus loin, se rappelant que chaque tentative de rapprochement s'était soldée par une réaction violente du sauveur. Il espérait qu'Harry finirait par faire le premier pas. Drago avait admis depuis longtemps sa préférence pour les hommes et seule la crainte de son père l'avait poussé jusqu'à présent à rester discret sur ce sujet. Mais maintenant que Lucius était à Azkaban plus rien ne l'empêchait de s'afficher ouvertement. Le vert et argent s'efforçait donc de croire que les discutions qu'ils avaient soir après soir, feraient qu'Harry finirait par accepter qu'il fasse réellement parti de sa vie et ce, au grand jour.

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Hermione, qui avait fini tous ses devoirs, révisait déjà en prévision des ASPIC. Un Ron boudeur assis à ses côtés, en faisait de même en bougonnant. Le jeune homme avait espéré passer la soirée autrement. Hermione et lui n'avaient que peu de moment d'intimité entre le Quidditch, les devoirs et leurs amis. Il était donc déçu qu'Hermione l'oblige déjà à relire et apprendre ses cours, alors qu'ils étaient à sept mois des ASPIC. Le rouquin soupira de nouveau et sa petite amie releva la tête pour se pencher, vers lui, de sorte à ce que ses lèvres frôlent son oreille et elle lui chuchota :

« Tout à l'heure, quand je t'interrogerai sur tes potions, à chaque bonne réponse j'ôterai un vêtement, et si tu ne fais aucune erreur alors je serai toute à toi. »

Ron devint cramoisi et hocha la tête frénétiquement. Il reprit ses notes et se concentra sur ce qu'il avait écrit, sous le sourire mi coquin, mi satisfait de la brunette.

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Harry pénétra comme chaque soir dans la vieille salle de classe. À chacune de ses visites, le brun constatait que Drago l'aménageait à leur convenance. Il avait réduit les tables et les chaises qui ne servaient pas et les avait entassées dans une malle, dont Harry ignorait la provenance. Le Serpentard, très doué en métamorphose, avait transformé une autre partie du mobilier scolaire. Et désormais, un divan trônait près de la cheminée entièrement nettoyée. Sur une petite table basse, le brun était certain de trouver à chaque fois de quoi se restaurer. Des coussins trainaient ici et là. Aux fenêtres, étaient dorénavant accrochés des tentures beige et chocolat. Oui, pensa le brun, Drago avait su y créer une atmosphère chaleureuse et romantique.