Lutter pour ne pas t'aimer

Chapitre 37 Le souhait de Dumbledore.

Harry contemplait Drago qui dormait paisiblement dans ses bras. Après l'arrivée des Aurors dans le Devon, Harry avait bataillé avec le chef de l'opération qui voulait absolument leur déposition sur le champ. Mais le survivant avait fermement décliné l'ordre malgré les énergiques protestations de l'Auror. Excédé, le brun avait menacé de se plaindre au ministre. Drago, Ginny et Blaise avaient besoin de soin et l'élu jugeait que cela primait sur le reste. Le professeur McGonagall, qui avait suivi les Aurors, était alors intervenue à son tour et Collins et ses hommes avaient battu en retraite, annonçant, à contrecœur, qu'ils viendraient le lundi à Poudlard pour interroger tout ce petit monde.

Madame Pomfresh avait largement rouspété en les voyant entrer dans l'infirmerie, grommelant qu'elle n'avait jamais vu d'autres élèves se mettre ainsi en danger aussi fréquemment. Harry eut un sourire amusé. Comme il aurait aimé avoir une vie un peu plus paisible ! Il avait refusé de quitter le chevet de Drago quand Poppy l'avait prié de sortir et alors que l'infirmière allait user de sa célèbre autorité, Minerva était de nouveau intervenue. Agacée et intriguée, Pomfresh avait soupiré et cédé. Ron, Hermione et Théo avaient été renvoyés à leur dortoir après une brève auscultation et un des habituels sermons de l'infirmière. Callista s'était terrée dans un coin et, le regard dans le vague, n'avait pas semblée réagir à son environnement. Poppy, s'étant assurée qu'elle n'avait pas été physiquement blessée, s'était promis de lui parler quand ses autres patients n'auraient plus eu besoin de ses services. Ginny avait été installée dans un lit et avait dû ingurgiter plusieurs potions. Elle avait ensuite eu l'autorisation de partir, peu avant le repas du soir. Blaise et Drago eux, ne sortiraient du fief de Poppy que le lendemain voir le surlendemain, si toutefois elle jugeait leur état satisfaisant.

Harry caressa les cheveux de Drago. Deux lits plus loin, Blaise ronflait. L'élu réprima un petit rire en songeant que ce n'était pas ainsi qu'il avait prévu de passer le week-end de la Saint-Valentin. Madame Pomfresh vint près de lui et lui murmura :

« Vous savez que les lits ne sont fait que pour une personne et que vous seriez mieux dans votre dortoir. »

Malgré la réprobation contenue dans sa voix, Poppy avait une étincelle malicieuse dans le regard. Le Gryffondor se permit de répondre :

« Je ne dors jamais mieux que dans ses bras. »

Pomfresh acquiesça avec un sourire mais ajouta pourtant :

« Bien, cependant sachez que cette situation est exceptionnelle et qu'elle ne devra jamais plus se reproduire et vous devrez être parti demain dès l'heure du déjeuner. »

Poppy s'éloigna. Elle se retourna brièvement et aperçut le survivant aller nicher son visage contre le cou du Serpentard. De tous les élèves que l'infirmière avait pu soigner au cours de sa carrière à Poudlard, elle trouvait qu'aucun n'avait autant mérité d'être heureux que ce petit orphelin dont elle s'était prise d'affection au cours des années. Pourtant Merlin savait qu'elle n'aurait jamais imaginé que ce serait Drago Malefoy qui lui rendrait le sourire après tous les malheurs engendrés par la folie du Lord Noir.

Quand Drago s'éveilla, il eut du mal à se situer. Puis il revécu les derniers jours avec une sourde angoisse dans le creux de l'estomac. Se souvenant alors de son sauvetage et de la tendresse qu'Harry lui avait manifestée, il retrouva instantanément le sourire, malgré la sourde persistance d'un malaise. Il ouvrit les yeux et son cœur bondit dans sa poitrine quand il s'aperçut que son petit ami avait dormi dans ses bras. Le blond ricana en comprenant pourquoi il avait eu l'impression qu'on l'écrasait. Harry ouvrit les paupières à son tour et demanda d'une voix rauque :

« Qu'est ce qui te met de si bonne humeur ?
- Heu rien, riposta le Serpentard un peu gêné. Enfin si, je suis content d'être de nouveau à Poudlard et...et... d'être avec toi. »