Chapitre 11 Match de Quidditch et révélation.

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Harry sortit de son lit à regret puis se rappelant que dans moins de deux heures il serait en plein match de quidditch il bougonna. Le survivant venait d'enfiler un pull quand Ron pénétra dans le dortoir. 


« Ah, tu es réveillé! Par Merlin et Morgane réunis, tu aurais peut-être dû rester couché! »

Déstabilisé, Harry ouvrit de grands yeux et répondit :

« Ah, bon !
- Je ne voudrais pas te vexer mais tu as une mine d'inféri (cadavérique pour les moldus lisant cette fiction).
- A ce point-là ? demanda l'élu entre lassitude et affolement.
- Ben ouais... Si tu veux mon avis, tu devrais aller voir Pomfresh.
- Si je ne joue pas, Gryffondor devra déclarer forfait alors pas question. »

Et Harry qui en se levant n'était pourtant pas motivé entraina Ron dans la salle commune où Ginny et Hermione les attendaient.

« Harry ! s'exclamèrent-elles à l'unisson. Je ne crois pas que tu devrais jouer le match, poursuivit son capitaine après l'avoir longuement détaillé.
- Gin' si je ne joue pas alors Gryffondor perd et puis ça va... Je t'assure, c'est vrai que j'ai connu mieux mais ça ira. Je peux jouer.
- Harry, essaya à son tour Hermione.
- Laisse, la coupa Ron en posant sa main sur le bras de la Gryffonne, il ne nous écoutera pas quoi que nous lui disions. »

Alors que les quatre amis entraient dans la grande salle, Harry se sentit de nouveau nauséeux. Il passa prés de la table des Serpentard sans un regard, de peur de rencontrer celui de Malefoy. En cet instant précis, il le haïssait et se détestait avec une violence inouïe. Plus les jours passaient et plus Harry se demandait s'il n'était pas victime d'un sortilège ou d'un philtre d'amour sinon comment expliquer cette attirance, cette obsession pour la fouine, pourtant au fond de lui il savait que ce n'était pas le cas et qu'il se raccrochait à ce qu'il pouvait pour ne l'admettre. Ses amis n'insistèrent même pas quand il refusa d'avaler ne serait ce qu'un jus de citrouille mais l'élu vit parfaitement l'inquiétude qu'il leur causait et il se reprocha de me pas avoir remis en place des glamours.


Ginny prononça un bref discours avant d'entrer sur le terrain, couvant sans cesse le survivant du regard. Harry lui sourit pour tenter de la rassurer. Quand les deux équipes se saluèrent, l'élu évita de nouveau de lever la tête vers leur attrapeur.

Le sentiment d'oppression qui l'étouffait " depuis son petit problème nocturne" s'envola dès qu'il fut dans les airs et il en arriva à s'interroger sur ce qui l'avait fait envisager de ne pas jouer. Depuis les gradins, une élève de sixième année commentait le match.

« Fraser passe à Ginny Weasley qui évite un cognard envoyé par le batteur de Serpentard Malcom Baddock. Harper reprend le souafle mais voulant éviter Demelza Robins il le lâche. Le souafle est récupéré par Weasley qui fonce vers la zone de but. »

Harry après quelques instants à regarder le jeu et à espérer que Ron saurait vaincre son stress, se mit à la recherche du vif d'or. Il savait que s'il voulait gagner le match il ne pourrait éternellement esquiver Malefoy aussi après avoir avalé sa salive, il rassembla son courage et scruta le ciel pour le trouver. Drago à l'autre bout du terrain volait au hasard cherchant le moindre éclat doré.

« Le score est à présent de 60 à 50 en faveur des Serpentard. Graham Pritchard s'apprête à tirer. Oui...non, Ronald Weasley bloque le souafle et le renvoie à Carolyn Fraser qui file à l'autre bout du terrain. »

Serpentard et Gryffondor se livraient un combat acharné, réalisant des acrobaties dignes d'un match de championnat. Serpentard conservait un léger avantage. Cette année l'équipe des verts et argents avait recruté deux batteurs qui auraient pu rivaliser avec les jumeaux Weasley et toutes les balles perdues par Carolyn, Demelza et Ginny étaient de leurs faits.

Harry était toujours à la recherche du vif d'or, tout en éludant le plus possible un certain blond aux yeux d'argent. Malefoy, lui, s'étonnait de voir le brun faire virer son Fatal météore dans le sens opposé dès qu'il se retrouvait dans son champ de vision. Potter n'avait jamais refusé une confrontation. D'ailleurs, à bien y réfléchir, il était son meilleur opposant, le seul à lui tenir tête et bien que Drago l'avait, pendant des années, méprisé, il se rendait compte aujourd'hui qu'il avait toujours été impressionné par le répondant du Gryffondor.

« Harper passe à Baddock et Serpentard marque ramenant le score à 120 à 110.»

Dans les tribunes des verts et argents, des ovations retentirent sous les huées des élèves des autres maisons. Harry tourna la tête vers Ron qui semblait épuisé, un coup d'œil vers le reste de l'équipe lui apprit qu'il en était de même pour les autres. Il lui fallait vite attraper le vif d'or. Il fit plusieurs tours de stade évitant avec adresse cognards et joueurs quand il aperçut au-dessus des gradins des Serdaigle un reflet doré. Il accéléra, s'élevant à la hauteur de la petite balle ailée. Suivant la trajectoire de celle-ci, il fondit en piqué avant de se stabiliser pour virer à gauche. Au loin, Malefoy venait dans sa direction.

Alors qu'Harry s'approchait de plus en plus de la victoire, Malefoy entra dans sa ligne de mire. Ils étaient tous deux à porter de bras du vif d'or. Harry commit l'erreur de croiser les prunelles orageuses de Drago et les images du blond lui aspirant le pénis lui revinrent en mémoire le faisant hésiter quelques secondes de trop.

« Et Drago Malefoy attrape le vif d'or clôturant le match sur le score de 270 à 110 apportant la victoire à son équipe. »

A l' instant, où Drago referma les doigts sur la petite balle dorée, il vit l'élu perdre les couleurs que le vent glacé et l'effort physique lui avait procurés. Et il prit peur. Le prince évita la collision de justesse en hurlant :

« Potter, qu'est ce que tu fous ? Freine. »

Le Gryffondor après avoir stoppé son balai, restait figé à plus de vingt mètres du sol. Alors que les autres Serpentard étaient déjà descendus de leurs balais et se congratulaient, Drago et les Gryffondor avaient bifurqué en direction du brun. Le professeur McGonagall, de la loge directoriale, debout, la baguette brandie, était suspendue à la scène se déroulant sous ses yeux.

« Par Merlin, Potter tu vas réagir ? Ce n'est qu'un match, pas la fin du monde, s'exclama le blond en se fourvoyant sur la réaction de l'élu. »

Mais Harry ne l'entendait pas, il revivait son songe éveillé. Il ne savait plus où il était. Plus rien n'existait, il avait oublié qu'il se trouvait sur un balai en plein vol et que des centaines d'élèves horrifiés l'observaient. Harry vacilla dangereusement et Drago vint lui porter secours se plaçant à sa droite et passant un bras autour de sa taille.


« Potter, s'écria t'il de nouveau affolé. »

Ron et Ginny arrivèrent enfin et le rouquin cria :

« Dégage Malefoy. On prend la relève. »

Drago le foudroya du regard. Hermione se mordillait le bout des doigts, trépignant d'impuissance dans les tribunes des rouges et ors. Le prince des Serpentard, à contrecœur rejoignit ses condisciples qui sous les œillades inquisitrices de Zabini ,qui était descendu des gradins, le félicitèrent pour leur avoir fait remporter la victoire. Mais Malefoy qui en avait pourtant rêvé depuis qu'il jouait au quidditch n'en avait cure. Drago déglutit. Il ne pouvait rester plus longtemps sans éveiller des soupçons déjà que Blaise continuait de le dévisager étrangement c'était inutile d'en rajouter.

« Harry, appela Ginevra d'une voix douce tandis que l'arbitre Madame Bibine après avoir réglé un conflit ente les batteurs de Serpentard et de Gryffondor arrivait à son tour.
- Potter vous m'entendez, demanda t'elle. »

Harry parut reprendre ses esprits et acquiesça silencieusement.

« Vous pouvez redescendre ou vous avez besoin d'aide ?, l'interrogea le professeur de vol.
- Il a été malade la nuit dernière. Je savais bien qu'il ne fallait pas qu'il joue, intervint Ginny sur un ton chevrotant.
- Nous allons nous poster de chaque côté de vous Mr Potter, ordonna Madame Bibine après avoir opiné. Au moindre signe de malaise nous pourrons ainsi intervenir. »

Ce fut donc encadré de ses amis et coéquipiers, ainsi que de Madame Bibine qu'Harry regagna la terre ferme où McGonagall, Hermione et Madame Pomfresh l'attendaient. Celle-ci se rua sur le rouge et or.

« Seigneur, mais vous êtes bouillant. Vous n'auriez pas dû voler dans cet état. »

Harry baissa les yeux. Il se moquait de la remarque de l'infirmière mais il n'était pas malade où alors malade d'amour car le survivant venait de réaliser que ce n'était pas une simple attirance qui le poussait vers le blond. Par Merlin, pensa alors Harry, j'aime les hommes et Malefoy par dessus le marché.

Poppy fit apparaître une civière.

« Ah, non, protesta le brun encore assez lucide pour protester.
- Tut, tut ,tut, jeune homme.
- Mais... Je suis parfaitement capable de marcher.
- Ne m'obligez pas à vous stupéfixer, intervint alors McGonagall d'une voix d'outre-tombe sous les regards plus qu'ébahis des Gryffondor.
- Mais professeur... »

Minerva qui jusqu'alors était encore sous le choc l'avada kedavraderisa de ses yeux perçants et ce fut sur un ton cassant qu'elle dit :

« Mr Potter, il y a moins de cinq minutes, il a fallut l'intervention d'un professeur et de tous vos camarades pour vous faire redescendre aussi si Madame Pomfresh estime que vous serez ramené au château sur une civière, il n'y a pas à discuter. »

Harry soupira, devint rouge écarlate mais fini par obtempérer tout en maugréant envers l'infirmière et la directrice.


Drago se doucha rapidement. Ses coéquipiers chahutaient joyeusement, savourant la victoire. Drago, interpellé par un des batteurs prit son air le plus hautain et lui répondit du bout des lèvres. Le batteur haussa les épaules et se tourna vers son voisin de droite. Ils étaient tous habitués à la froideur du prince des Serpentard et n'y prêtaient plus que peu d'attention. Alors que le blond boutonnait sa chemise, Blaise et Théo entrèrent précipitamment.

« Hé, les gars, fit Nott hilare. Ils ont emmené Potter sur un brancard. Le pauvre petit survivant n'a pas supporté la défaite. »

Et les rires de Théo redoublèrent suivis par ceux des joueurs. Seul Blaise qui observait Drago avec attention et celui-ci ne se joignirent pas à l'euphorie ambiante. Malefoy afficha un petit rictus moqueur pour donner le change mais Zabini ne fut pas dupe. Il avait noté le léger frémissement de son ami à l'annonce de Théodore et il l'avait vu secourir Potter un peu plus tôt alors que leur maison vidait les tribunes. Il se promit d'avoir une conversation avec le blond un peu plus tard.

Lutter pour ne pas t'aimerOù les histoires vivent. Découvrez maintenant