Lutter pour ne pas t'aimer

Chapitre 13 Les déconvenues d'un Malefoy.

Un peu plus tard dans l'après midi alors qu'Harry s'ennuyait et que Drago lui tournait le dos, Hermione et Ron obtinrent la permission de lui tenir compagnie. Harry sut immédiatement aux mines compatissantes de ses amis qu'ils n'ignoraient rien des conséquences de l'explosion.

« Comment ça va, Harry ? demanda Hermione en s'asseyant sur le bord du lit.
- Ca va... Enfin, étant donné les circonstances. »

Ron jeta un œil sur le lit voisin et fit à son tour:

« Pauvre vieux, être lié à l'autre fouine. Ce n'est vraiment pas de chance, tu... »

Le rouquin s'interrompit quand il intercepta les hochements de tête négatives d'Harry qui avait les yeux écarquillés par la gaffe de son ami.

« Je ne dors pas Weasley, tonna Drago sans toutefois se retourner.
- Oh ! couina Ron dont les oreilles devinrent écarlates.
- J'ai été faire des recherches, s'empressa d'intervenir Hermione, pour mieux comprendre ce qu'il t'arrive Harry. Vous arrive, se reprit la Gryffonne en voyant Malefoy se tourner pour la mitrailler du regard.
- Et... ?
- Oh ! Hé bien, ce phénomène se produit lorsqu'entre en contact simultanément certaines substances... et... et... »

La brunette s'empourpra tant qu'Harry eut pitié d'elle surtout quand il ressentit un amusement dédaigneux qu'il savait provenir du vert et argent.

« Accouche, Granger ! s'impatienta cependant le blond.
- Et quand... les deux sorciers ou sorcières ont déjà un lien particulier entre eux.»

Une vive surprise se peignit furtivement sur les traits du Serpentard qui reprit bien vite une expression neutre tandis qu'Harry donnait l'impression d'avoir avalé un citron entier.

« Comment Harry pourrait déjà avoir un lien quelconque avec cette foui... avec Malefoy ? interrogea Ron complètement ahuri.
- Oh ! Euh... Je pense que l'on peut considérer euh... la haine qu'ils se vouent depuis si longtemps comme un lien particulier, déclara l'ancienne préfète sceptique.
- Oui, oui, c'est sûrement ça, répliqua l'élu trop rapidement, sous les ricanements de Drago tandis qu'une ombre cachées derrière un paravent se retenait de rire tout en songeant à son animal de partenaire qui lui aurait été mécontent.
- Et... euh... les effets fonctionnent comment ? poursuivit le brun exaspéré de sentir Malefoy railleur. Est-ce que l'autre ressent tout...
- Non, le coupa Mione, en réalité ce lien agit comme des interférences avec vos propres désirs ou pensées. »

Blaise entra à cet instant précis et les regarda tous avec méfiance puis un air médusé s'afficha sur son visage quand il entendit Drago répondre sur le ton d'une conversation de salon :

« Merci pour cette bonne nouvelle, Granger. Ben, quoi, continua t'il plus durement en les voyant le scruter comme s'il était possédé. J'ai bien le droit de vouloir conserver mon intimité.
- Pu..., commença Ron en se reprenant devant les sourcils froncés de sa petite amie, finalement Harry, si cela rend Malefoy fréquentable, tu devrais peut-être laisser les choses ainsi. Je plaisante, ajouta le Gryffondor en remarquant les regards furieux des deux concernés.
- Weasley, fit Drago d'une voix doucereuse, on ne t'a jamais dit de tourner ta langue sept fois dans ta bouche avant de parler parce que, tu sais, tu risquerais de finir en bouillie pour veracrasses. »

Ce fut l'infirmière qui vint calmer les esprits en priant les visiteurs de partir.

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Harry et Drago purent retourner en cours le mercredi suivant.
Quand leurs chemins se séparèrent, alors que le blond s'apprêtait à descendre dans mes cachots et le brun à remonter dans la tour des Gryffondor, Drago se tourna vers le sauveur, lui sourit et lui dit :

« Cela se passera bien, tu verras Potter, Slug aura peut-être l'antidote demain. »

Mais Harry savait bien que le vert et argent fanfaronnait et qu'il essayait de se rassurer lui-même. La matinée de cours fut éprouvante pour les deux garçons, ayant tous deux du mal à démêler leurs propres sentiments à ceux de l'autre, et plusieurs élèves dont Hannah Abbott et Mickaël Corner finirent par les fixer avec exaspération. D'autres vinrent à penser que Malefoy tentait de provoquer Harry car plus les heures passaient et plus les interactions entre eux semblaient s'accentuer et ils leur arrivaient souvent de faire les mêmes gestes ou de se tourner l'un vers l'autre quand des idées, des réflexions ou des opinions parasites les envahissaient. Hermione, Ron et Blaise leur lançaient fréquemment des regards inquiets et le professeur de métamorphose lui avait carrément rit aux éclats pour finalement regardé ses deux élèves avec un mélange de malice, de regrets et de colère que les élèves ne surent interpréter.

A la fin du cours de sortilège, Harry attendit que tous les élèves fussent sortis pour se tourner vers Drago qui n'avait pas bougé d'un iota. Le Gryffondor s'avança vers le blond et l'attrapa par le col.

« Bon sang Malefoy, pourrais-tu faire l'effort de te tenir tranquille.
- Mais, protesta le jeune homme, je n'ai rien fait !
- Ha non ? Tu es pourtant aussi arrogant, dédaigneux et grossier en pensée qu'au naturel.
- Oh ça va le balafré. Peut-être veux-tu que j'informe tout Poudlard que le grand Harry Potter m'a embrassé, répliqua le vert et argent narquoisement.
- Quoi !suffoqua Harry. Tu as pas le droit. Tu ne ferais pas ça, s'affola le brun devant le rictus de plus en plus vicieux du Serpentard, et puis... et puis je ne t'ai pas embrassé... et... et...
- Quoi, t'a peur que ta rouquine te laisse tomber ? interrogea innocemment le prince des serpents.
- Ma rouquine ? Oh... Laisse Ginny en dehors de ça Malefoy. »

Blaise et Hermione, entrant de nouveau dans la salle, les interrompirent.

« Harry ?
- Drago ?
- On arrive, ripostèrent ils en s'avada kedavrarisant du regard. »

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Ginny et Harry étaient tous deux assis à même le sol, près de la cheminée dans leur salle commune. La jeune fille dévisagea les traits crispés du survivant et ne put s'empêcher de repousser une soyeuse mèche noire qui barrait le front du jeune homme. Harry sourit mais repoussa gentiment la main de la rouquine.

Drago se figea au beau milieu du couloir en proie à une jalousie irraisonnée. Le Serpentard était certain qu'Harry était avec la belette femelle.

Harry eut soudain la tentation de cogner sur n'importe quoi pourvu que cela le défoule et il pesta silencieusement contre Malefoy tout en s'interrogeant sur ce qui avait pu mettre le blond dans une telle fureur.

« Bon, je monte me coucher, annonça Ginny en embrassant Harry sur la joue.
- Bonne nuit, répondit-il machinalement. »

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Dans les quartiers des professeurs, un homme aux longs cheveux cendré se chamaillaient avec Gemechange tandis que celui-ci tenant dans ses mains un parchemin enchanté que les deux hommes observaient avidement.

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Epuisé par une nuit sans sommeil, Harry était paniqué à l'idée que Malefoy découvre les rêves qu'il faisait tous les soirs, il pria Merlin pour que l'antidote fût prêt le jour même. Ses espoirs furent vite déçus quand Slughorn lui fit un léger signe de tête négatif au petit déjeuner alors qu'Harry le considérait avec insistance. Démoralisé, le jeune homme repoussa ses céréales. Ron, compatissant, essaya de distraire son ami sans succès.

« Allons Harry, tu verras la potion sera prête demain. Slug t'aime beaucoup et il fera tout pour réaliser l'antidote rapidement.
- Ouais avec la chance que j'ai il ne sera efficace que dans six jours, répliqua Harry la tête cachée et posée sur ses bras croisés sur leur table.
- Tiens, fit Hermione, le faisant se redresser et lui tendant un parchemin alors qu'elle venait de s'asseoir en face d'eux.
- Qu'est ce que c'est ?
- Ton devoir de métamorphose.
- Mon... mais on a pas de devoir à rendre aujourd'hui... Je ne l'ai pas corrigé, fit-il désespéré. »

Hermione leva les yeux au ciel et soupira avec résignation.

« Je me doutais que tu l'avais oublié quand j'ai vu que tu l'avais laissé dans la salle commune. Rassure toi je l'ai corrigé pour toi.
- Mione, tu es formidable. »

La brunette rosit de contentement et arbora un air satisfait.

Drago eut l'envie subite d'embrasser Granger. Il recracha son thé.

« Beurk, s'exclama t'il en faisant ainsi se retourner bons nombres de ses camarades.
- Qu'est ce qu'il y a ? C'est Potter ? murmura Zabini qui était le seul que Drago avait mis dans la confidence de son infortune.
- Cet idiot a voulu embrasser Granger.
- Ah bon ! Je croyais qu'il sortait avec la petite belette. »

Drago, encore plus mécontent suite à la réflexion de Blaise haussa les épaules et sortit précipitamment de la grande salle, souhaitant ardemment que le directeur des Serpentard ait bientôt l'antidote de disponible. Au train où vont les choses, pensa le blond, je vais devenir fou avant la fin de la semaine. Harry suivit Drago du regard, lui aussi paraissait avoir peu dormi et semblait passablement de mauvaise humeur. Le Gryffondor songea qu'il ne l'avait pas volé après tout s'il ne l'avait pas royalement ignoré le lundi précédent rien, de tout cela ne serait arrivé.