Chapitre 5

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De retour à la maison, nous avons trouvé Tante Dibor et tonton Djibril en train de dîner.
-Mais où étiez vous passés ?commença ma tante.
-On faisait une promenade. Répond Ouzin.
-Une promenade ?Depuis que vous êtes descendus ?Où est ce que vous vous promeniez?
-Oh Dibor, laisse les enfants. Ils sont trop fatigués. Intervint Tonton Djibril.
-En plus, tu sais père Djibril, Wouly et moi, nous sommes maintenant...
-Rassasiés Criai je presque. Oui on a déjà dîné.
-Ah bon mon grand ? Pourtant il en restait pour vous dans la cuisine. Dit sa mère.
-Lorsque vous aurez faim la nuit, vous mangerez alors .nous proposa mon oncle.
-Anta,Anta .Ah j'ai oublié qu'elle n'était pas là. Wouly, tu peux débarrasser, s'il te plaît. Dit elle avec un sourire plus que forcé.
J'étais sûre que si Ouzin n' était pas là, elle me l'aurait ordonné.
-Il n'y a pas de problème. Dis je à mon tour avec un sourire.
-Je vais t'aider. Dit Ouzin.
-Non ce n'est pas le rôle de l'homme de faire ce genre de travail. L'empêcha ma tante.
-hop maman, ce n'est pas grave.
-Tu es tellement têtu, mon grand.
-Et il le tient de qui ?plaisanta tonton.
-Bon trêve de bavardages, nous allons dormir. Vous serez gentils d'éteindre les lampes et de fermer la porte après avoir fini.
-D'accord, mère, vas te coucher et sois tranquille.
-Bonne nuit mon fils.
-Bonne nuit à tous les deux. Répondit Ouzin.
Nous debarrassames la table avant de faire la vaisselle dans le silence. J'étais consciente qu'Ouzin avait beaucoup de questions à me poser. Il me demanda après avoir fini.
-Pourquoi tu ne m'as pas laissé leur dire la vérité ?
-Chut, suis moi, dis je en le prenant par la main
Nous primes les escaliers en direction de la terrasse de l'immeuble.
-Pourquoi m'as-tu traîné jusqu'ici ?
-Pour qu'on ne nous entende pas.
-OK, dis moi maintenant pourquoi tu ne m'as pas laissé leur dire la vérité.
-Tu veux leur dire quoi ?
-Notre relation, que je t'aime et toi aussi .
-Tu as l'air idiot mais tu ne l'es pas.
-Qu'est-ce que tu dis ?
-Tu as bien entendu . Si on dit à tes parents qu'on est amants, ta mère va me tuer.
-Je ne comprends pas.
-Cheeuut. Tu aimes les chiffres non.D'accord .Ta mère multipliée par moi =zéro. Ce zéro multiplié par notre relation =zéro.
-Je ne comprends toujours rien.
-Tu veux me perdre ? Tu veux gâcher notre amour ?
-Jamais !dit il sûr de lui.
-Alors gardons notre relation secrète pour le moment, je te le demande pour l'amour que tu as pour moi.
-Je peux quand même le dire à mes amis ?
-Si tu es sûr qu'ils ne le répéterons pas à tes parents.
-Tu es très mystérieuse.
-Fais le pour moi le suppliai je.
-Je ne peux résister à cette grimace que tu fais, alors j'accepte.
-Je te jure que quand on sera sûrs que tes parents sont prêts à écouter la vérité, on le fera sans hésiter.
-Je te fais confiance mon amour.
-Merci mon coeur, merci de me comprendre. Allons dormir, il se fait tard.
-Allons y.
Il eteignit les lampes, ferma la porte à clé, me souhaita une bonne nuit et s'en alla dormir .
Je me déshabillais, mis mon pyjama et me couchait. J'étais à la fois heureuse et inquiete. Heureuse parce que j'ai l'amour de ma vie à mes côtés, heureuse parce que je sors avec l'homme le plus formidable, le plus beau, le plus noble et le plus sensible que je connaisse, heureuse parce que j'avais obtenu ce que voulaient toutes les filles du quartier, ce qui leur valait des sacrifices avec l'aide de leurs mères rien que pour faire en sorte de conquérir le coeur du richissime Ouzin. Malheureusement pour elles, cet homme n'avait d'yeux que pour moi, Wouly la villageoise. J'étais inquiète que tante Dibor ait été au courant de cette idylle naissante.
Ne pouvant pas dormir, je sortis de mon tirroir une feuille blanche et un stylo à bille pour écrire une lettre à ma famille qui vivait au Canada.
Mohamed Fara, mon frère qui avait en ce temps réussit à son BAC et reçut une bourse d'études au Canada des mains du président de la République du Sénégal. Après s'être installé, il fit venir notre père pour le soigner car souffrant d'un cancer. Finalement, il décida de rester vivre là bas laissant ses deux femmes et ses enfants au village.
Le lendemain, je me levai tôt pour retourner à l'université. J'accomplis tous les rituels du matin. Après avoir porté mes chaussures, J'entendis le klaxon d'Ouzin. Je pris mon sac au vol et sortis. J'ouvris la portière et m'installa à côté de lui .
-Bonjour mon amour, saluai je Ouzin.
Bonjour mon coeur. Dit -il en essayant de poser ses lèvres sur les miennes. Mais je lui tendis à temps ma joue.
-Qu'est-ce qui t'arrive. Tu ne veux pas que je t'embrasse sur la bouche ?
-On sort ensemble, on n'est pas mariés ,je préfère qu'on se limite juste à la bise.
-Tous les jeunes de notre âge qui sont en couple le font. Alors je ne vois pas où se situe le problème.
-Je ne suis pas comme ces impudiques, ces gens qui se prennent pour des occidentaux. S'embrasser comme dans les films ne fait pas partie de nos coutumes. Tu peux me traiter de coincée mais je reste sur ma décision et je te demande de l'accepter.
-C'est bon. Je comprends que tu sois encrée dans ta civilisation. Je me suis emporté par mes habitudes d'antan en France.
-En route s'il te plaît avant d'être en retard.
-OK.
Nous avons fait le chemin dans un silence gênant . Il ne me regardais même pas . Peut-être avais je été trop dur avec lui ? Arrivés à l'université, je descendis en lançant un "aurevoir " presque inaudible.
-Attend Wouly !
-Oui me retournai je hâtivement.
--À quelle heure tu finis tes cours ?
-18 heures. Pourquoi ?
-Je voudrai t'inviter à dîner.
-Je t'attendrai, inchallah.
-OK, passe une excellente journée ma chérie d'amour. Dit il avec douceur.
-Merci pareillement. Dis je naturellement .
-Euh reste encore un peu.
-Qu'est-ce que tu as d'autre à dire?
-Juste que je suis désolé pour tout à l'heure .
-C'est déjà oublié.
-Je t'aime, ne l'oublie jamais.
-Moi aussi.
-Bisou, ma chérie.
-Bye.
Je me retournai, marchant le sourire aux lèvres. J'avais réussi à lui faire peur. En effet, ma défunte mère, que Dieu l'accueille dans son paradis éternel, me conseillait d'imposer mes propres conditions, de les dominer afin qu'ils ne déraillent pas parce qu'ils sont tous des profiteurs . Lorsque j'aurais été certaine je baisserais un peu la garde mais resterais avisée pour ne pas avoir de surprises. Je commençais à bien suivre ses conseils. Le pauvre ne se doutait de rien .
Je suivais attentivement les cours jusqu'à la fin de la journée. Assises devant la porte de l'université ,les filles n'arrêtaient pas comme je m'y attendais de me poser des questions sur ma relation avec mon "bel homme " comme elles le surnommaient.
-Tu as trop de chances Wouly, comment se comporte -t-il avec toi ?
-Normalement. Dis je simplement.
-Oh avec nous, tu n'as pas besoin de faire la timide tu sais. Toutes les trois, on est plus expérimentées puisque nous sommes déjà mariées. Alors ne nous ment pas car avec un homme comme lui, tu dois beaucoup te plaire à ses côtés. Me dit Famata.
-C'est vrai -continua Katia, à quand le mariage même ?
-Je ne sais pas, pourrait on changer de sujet, s'il vous plaît ?
-Pourtant ma chérie, on croyait bien faire en te conseillant.
-Je le sais. Je vous considère comme mes mentors...
-Alors pourquoi tu veux changer de sujet me coupa -t-elle la parole.
-Raconte nous. Dit Katia.
-D'accord, aujourd'hui il m'a invité au restaurant.
-Au restaurant ? Waaw ! Quelle classe !s'exclama Famata.
-Lequel ? S'empressa Diarra .
-Il ne m'a rien dit.
Ensuite, je leur expliquais notre minime dispute de ce matin. Au début, elles trouvèrent que j'ai été très dure mais lorsque je leur expliquais les conseils de ma mère ,elles appuyer ma décision.
-En fait, je veux que partout où il ira , que sa conscience ne lui permette pas de penser à une autre que moi.
-Ne crois tu pas qu'il aura peur ?souligna Katia.
-Du tout, cela n'arrivera point, j'en suis sûre. Dis je avec conviction.
-Je suis entièrement d'accord avec toi. Quand je sortais avec Ibou. J'avais adopté la même chose. Je lui ai montre que j'étais très différente des autres filles qu'il a eu à côtoyer et cela a marché. Dit Diarra.
-Tu sais Katia, comme on dit en wolof, Kou am coudou do laakh *.
Nous nous marrions ensemble. Un klaxon nous interrompit soudain.
-On dirait qu'on est venu chercher quelqu'un. Chantait Famata.
-Au revoir les dames. Dis je en me levant.
-Fais bien les choses et passe un bon moment avec le bel homme.
-Ne t'inquiète pas Mme Sall. Dis je à Diarra.
Ouzin nous rejoignit avant de nous faire la bise et de passer sa main droite sur mon épaule.
-Comment allez vous les filles ?leur demanda mon chéri.
-Très bien. Disent elles en choeur.
-C'est l'essentiel. Amour, il se fait tard, je crois que nous devons y aller.
-Je te suis . Répondis je toute béate. À demain les filles.
-Bye pupuce dit Katia avec un clin d'oeil traduisant son impatience du lendemain.
Dans la voiture, Ouzin augmenta soudain le volume de la radio. Une douce chanson d'amour que de Céline Dion se faisait entendre. Alors ,il posa sa main sur la mienne qui était sur ma cuisse. À mon tour, je la transportais jusqu'au niveau du frein à main et ajoutais:
-Tu ferai mieux de conduire si tu ne veux pas qu'il nous arrive quelque chose.
-Si je dois mourir, j'aimerai que ce soit à tes côtés.
-Ne me fais pas rire dis je en souriant.
-J'adore ton sourire, il me fascine, m'apporte une lumière et une joie indescriptible.
-Hum?
-Je ne blague pas mon coeur. Je te le jure.
Il s'arrêta devant un beau restaurant dénommé "Ali Baba "en plein centre ville. Il faisait partie en ce moment là, des restaurants les plus réputés de Dakar. Cette place était noire de monde surtout à cette heure là de la nuit même en ce jour ouvrable. Nous penetrames dans le restaurant et Ouzin parla avec un serveur qui lui proposa une table au fond. J'allais m'asseoir en attendant qu'il règle je ne savais quoi.
Peu après que je m'étais installée, je sentis quelqu'un et vis une fleur, une orchidée devant moi, sous mes yeux. Comme je m'y attendais en me retournant ,il s'agissait bien d'Ouzin. C'était la première fois que je recevais une fleur et j'étais plus que contente que c'eût été l'amour de ma vie qui me faisait ce cadeau si significatif.
-Merci mon chéri. Je l'adore.
-Tu es aussi belle voire plus que cette fleur. Tu sais que je suis réellement désolé et je me sentais si coupable que je ne réussis pas à travailler correctement aujourd'hui. Je suis conscient que ce ne sont pas dans tes habitudes de faire ce genre de chose. De plus...
Je l'interrompis en posant mon index sur ses lèvres. Il ecarquilla ses yeux en me fixant.
-Tu n'as pas besoin de dramatiser pour une affaire si minime.
-Minime ?
-Oui,j'avoue que c'était juste un test.
-Un test ?
-Je voulais seulement savoir si tu étais prêt à sacrifier tes habitudes pour moi et si ton amour pour moi existais bel et bien. Tu comprends maintenant.?
-Tu doutais de mon amour pour toi, c'est à mon tour de douter du tien. Dit il très sérieux.
-Non...
-Laisse moi terminer, s'il te plaît. Tu crois que je possède le temps et l'âge de jouer. Tu as vécu combien d'années avec moi, tu es supposée me connaître mieux que quiconque. Les sénégalaises sont très compliquées. C'est quoi ces histoires de tests ou je ne sais pas quoi. Wouly arrête de me faire poiroter comme un enfant. Ne joue pas avec mes sentiments. Dis moi si tu m'aimes ou non ?
-Bien sûr que je t'aime. Comment puis je te le prouver ?
-Je n'en sais rien. Dit il fermement.
Le serveur nota nos commandes et après son départ, silence glacial s'installa entre nous. Je pris l'initiative de faire le premier pas.
-C'était hier seulement qu'on a commencé à sortir ensemble et on se dispute déjà. Je pense que c'est mieux que nous entretenons une meilleure relation lorsque nous étions amis.
-Non, cria -t-il en tapant sur la table.
Tout le monde se retourna.
-Je t'aime Oulimata et toi aussi tu es amoureuse de moi. Ne me laisse pas, ne me quitte pas mon amour pour une stupide blague. Je te jure, je te jure de te rendre heureuse
-Ouzin, tu me mets mal à l'aise, tout le monde nous entoure. Baisse ta voix.
Une femme, une française sûrement, s'avança vers moi, canne à la main.
-Ma petite, tu ne vois pas la sincérité dans son regard. J'en mets ma main au feu que tu regretteras d'avoir rompu cette relation. Tu es jeune et tu es inconsciente des péripéties de l'amour. Ce n'est pas parce qu'on a mal commencé qu'on va mal terminer. Tu ignores le sort qui vous est réservé. Quoique l'amour n'est pas facile, c'est la plus belle chose qui peut arriver à un être humain. Je te conseille d'y réfléchir à tête reposée. Bonne chance ma fille.
-Merci grand mère. Dis je surprise de ces remontrances.
S'en suivit un tonnerre d'applaudissements générals. Je regardais Ouzin qui me regardais également. Nous nous comprimes avec les yeux. Il s'assit à sa place et déclara :
-Vive l'amour !
Tout le monde reprit les applaudissements en criant avant d'aller s'asseoir et de faire régner de nouveau le silence.
"Stars en deux secondes " voilà comment j'aurais appelé cette scène.
On nous servit les mets délicieux que nous avions commandés suivi d'un dessert au chocolat que nous savourames avec réel plaisir et gaieté. Main dans la main, en direction de la sortie, nous rencontrions la vieille dame.
-Merci Madame, merci d'avoir fait comprendre à cette tête de mule ce que vaut réellement l'amour.
-C'était gratuit, quant à vous monsieur, veillez à son bonheur car votre copine a l'air très sensible.
-Ne vous inquiétez pas. À la prochaine, grand mère.
-À bientôt, mes petits.
Nous rentrames à la maison sans avoir à expliquer à qui que ce soit la raison de notre retard puisque le couple Mbaye était à une conférence religieuse.

Maux MêlésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant