chapitre 21

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Siiw dou diami borom.*

-Je vais descendre voir Yaye Debo. Tu viens avec moi ? Dit Wouly en lui tendant la main.

-Ouais bé, je change de Lacoste, attends.

-C'est vrai que tu l'as sali. Reste ici, je vais t'en chercher dans l'armoire, dit-elle en se dirigeant vers leur immense meuble en bois dont les portes sont toutes en verre. Elle ouvre l'armoire, en sort un Lacoste vert foncé et referme la porte du battant avant de tourner la clé.

-J'enlève celui que je porte?

-Bien sûre que oui, tu veux porter les deux. Petit con!

-Qui est con? Demande-t-il en la fixant pour l'intimider .

-Combien de fois vais je te dire que tu ne peux pas me rendre nerveuse ou me faire peur ? Dit-elle en le toisant !
Tapha enlève son tee shirt et Wouly retrousse le bas du Lacoste qu'elle a en main pour le passer sur sa tête. Dès qu'elle porte le vêtement sur son cou. Tapha saisit ses mains et la fait tomber, tête première sur le lit où ils sont assis face à face. Il se met sur elle et lie ses mains sur sa tête.

-Que fais tu ? Demande-t-elle surprise.

-Qui est con? Répond, dit Tapha avec une tête faussement sérieuse voyant que Wouly tourne sa tête de l'autre côté en retenant un fou rire.

-Sois sérieux Tapha, s'il te plaît.

-Tu crois que je ne le suis pas. Je t'ai posé une question, qui est con?

-Toi, dit-elle sans hésiter.

-Tu as 35 ans, j'en ai 42. N'est ce pas ?

-Je ne sais pas, dit Wouly en haussant l'épaule.

-Tu fais l'insolente. Parce que tu es ma femme, tu te permets de me traiter comme tu veux. Des que ton père ou tes frères reviennent, je me plaindrais chez eux. Dès que Papa va te regarder, tu vas te dépêcher et te mettre à genoux pour mon pardon.

-Haha, assez parlé, descends, tu es sur mon ventre qui est vide de nourriture et d'eau.

-Non je ne veux pas.

-Tu n'as donc pas pitié de ta pauvre femme ? De plus, que va penser Dieu de notre position surtout avec mon jeûn, quitte ici.

-Dieu voit pire même avec les lumières éteintes. Présentation d'excuse.

-Moi jamais ! Merci de soulever ton poids sur moi.

-Tu me cherches ?

-Non, tu es juste devant moi, pourquoi te chercher ?

-Tu aimes bien te moquer de moi. OK.
Tapha porte ses mains à la taille de Wouly pour lui faire des chatouilles et comme toute personne normale, elle rit à s'en fendre les côtes et en essayant de dégager ses mains. Mais il continue riant avec elle et n'arrête pas de lui demander de s'excuser.

-La... Lâche moi si tu veux que je parle. Ta...Tapha toi...toi aussi, Arrête.

-Non. Dis le que tu ne m'insulteras plus.

-Je ne t'insulterai plus mais s'il te plaît. Je vais avoir le hoquet et je ne pourrai pas boire de l'eau.

-Tu as raison. Je te pardonne. Dit-il en l'aidant à se lever mais Wouly pousse sa main et se lève seule pour se rasseoir. Elle se lève, l'air rudement énervée contre son mari et compte descendre mais  Tapha lui prend la main. Ce contact avec la sienne aura pu mettre des sens en éveil mais ne dit-on pas que quand on jeûne, on ne ressent aucun contact charnel, les sens au garde à vous sont en repos forcé et rien ne peut les rappeler. Chez les musulmans, il n'est permis aucune approche entre deux époux, du salaat* à la coupure du jeûn. Nul ne peut déroger à la règle, certains même iront jusqu'à rejeter le désir pendant la nuit et ainsi tout le temps de ramadan.

Maux MêlésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant