Chapitre 23

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Parce que la voie à suivre pour limiter l'utilisation de la joie reste inconnue.

Tapha dépose son sac sur le fauteuil sans arrêter de fixer Wouly. Celle-ci ne se relève pas de là où elle est assise et Ndeye Marième, ajoute de l'huile au feu en sanglotant bruyamment.

-Qu'est ce que tu attends pour te lever toi ? Demande-t-il à Wouly.

Comme si elle n'attendait que son aval, elle se lève précipitamment du ventre de Ndeye Marième et réajuste sa robe qui était montée sur ses cuisses. Bougouma aide Ndeye Marième à se lever en la tenant par la taille et elle par les épaules. Cette dernière ne cesse d'augmenter ses cris et ses pleurs en se tenant la poitrine en signe de douleur. Bougouma la fait asseoir sur un fauteuil et Tapha, lui aussi prend place sur le siège où il a déposé son sac de basket. Comme tétanisée, Wouly stagne là où elle est.

-Bougouma, c'était quoi ce que je viens de voir ?

-C'est ta femme, crie Ndeye Marième qui a visiblement fini de pleurer. Elle a failli me tuer. Tu sais que mon cœur est fragile, je le lui ai dit, je lui ai dit que j'étais malade mais elle ne m'a pas écouté, elle m'a...
Elle ne termine pas ce qu'elle dit, les larmes sont montées et elle triple les sanglots en se couchant sur l'épaule de Bougouma.

-Bougouma, c'est à toi que j'ai posé la question.

-Laisse moi t'expliquer Moustapha, je suis plus habilitée à te dire ce qui s'est passé.
Intervient encore la pleureuse de tout à l'heure.

-Excuse moi, Ndeye Marième, mais c'est à Bougouma que j'ai posé la question. Dit calmement Tapha. Bougouma parle.

-Tapha, moi ... Entame Wouly.

-Je t'ai demandé ? Non n'est ce pas. Bou, n'aie pas peur.

-Tu le sais bien, répond enfin Bougouma. Elles se battaient.

-Rectification ! Elle me battait, moi Moustapha, ta grande sœur, elle n'a aucun respect pour toi encore moins pour nous. Crie Ndeye Marième.

-Poursuis Bougouma, dit Tapha.

-Je ne sais pas quoi dire, Moustapha. Moi même je suis encore sous le choc.

-Moi je le suis encore plus. Moustapha, mon frère, ta sauvage de femme, elle m'a tapé. Je t'explique, hun, on est venu, elle nous a servi à boire, j'ai dit que je n'en voulais pas mais Bougouma a pris. Le déjeuner, je me suis juste permis de lui dire que c'était salé, elle m'a attaquée en disant que de toute façon, je ne savais pas cuisiner. Quand elle est revenue après la vaisselle, elle a demandé à Bougouma si elle voulait autre chose. Quand moi je lui ai dit que je voulais boire un peu d'eau, elle m'a versé la carafe, tu as vu comme je suis mouillée, regarde mes habits. Ensuite, attends je n'ai pas fini, je l'ai giflé, elle est partie dans la cuisine chercher cette cuillère tu l'as vu, elle me tapait avec et courait partout, quand je suis tombée, elle s'est assise sur moi n'arrêtant pas de me frapper. Le plus difficile et ce que j'ai le moins supporté c'est qu'elle m'a insulté avec Ndeye Marième, elle a dit que de toute façon, on n'aura jamais de maris, elle a aussi dit, cheuteuteut, elle a osé nous insulter de mère. Moustapha, elle a dit des choses si méchantes sur elle que je ne souhaite pas répéter. Notre mère, Moustapha, celle que nous aimons tous, celle qui te préférait, elle l'a insulté, je suis sûre qu'elle est en train de se retourner dans sa tombe. Oh mon Dieu ! Dit-elle en se tenant le buste.

Bougouma la regarde comme si elle venait de la voir. Wouly est sidérée. Quelles inventions ! Elle n'a pas l'habitude de se disputer avec son mari devant des gens. Elle se retient de ne pas dire sa pensée et donc de la traiter de menteuse.

-Est ce vrai, Bougouma ? Demande-t-il à sa sœur.

Celle-ci ne répond pas et joue avec sa lèvre supérieure.

Maux MêlésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant