Chapitre 9

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Ouzin me regardait comme s'il avait à faire à une étrangère, ou à un monstre.

-J'espère que tu n'es pas sérieuse Oulimata Fara Sarr. J'espère que tu ne me parles pas d'AVORTEMENT. Hurla-t-il les yeux voulant sortir de leurs orbites.

Cette colère m'aurait autrefois fait peur, frissonner, reculer mais j'étais plus que déterminée à me débarasser de ce foetus.

-Je n'aime pas me répéter Ousmane Mbaye. C'est moi qui porte ce...ce....cette chose dans mon ventre et c'est moi qui décide si je veux le laisser vivre ou non.

-Tu t'entends parler Wouly? Es tu devenue folle?

-Je suis pire que folle, c'est plus que ce que je peux supporter. Je ne veux point de cet enfant et donc je m'en débarrasserai que tu le veuilles ou non.

-JAMAIS! Je te jure que tu ne tueras pas mon enfant. Il n'est pas à toi seulement, c'est le mien aussi, ne l'oublie pas.

-Je n'en disconviens guère, mais jusqu'à preuve du contraire c'est en moi qu'il réside, prend forme grandit. C'est mon ventre qui sera visible dans quelques mois. Je n'ai pas le temps de le porter. Je n'ai pas demandé à l'avoir. Je le déteste.

-Tais toi Wouly, sinon... 

-Sinon quoi, criai je, sinon quoi ? Dis moi. Je ne sais pas si tu es amnésique, fou ou si tu le fais exprès. Premièrement, nous ne sommes pas mariés, deuxièmement, moi mère célibataire, que vont penser les gens? troisièmement et de loin la meilleure, tes parents et surtout ta mère ne m'acceptera jamais comme la mère de son petit fils. Lui crachais je à la figure

-Mes parents ne sont pas un problème parce que nous sommes les principaux concernés. Si cela n'avait tenu qu'à moi il l'aurait su depuis le premier jour mais tu as tout le temps insisté pour garder notre idylle secrète. Quant à l'opinion publique, elle me fout au Pôle Nord. Quoi qu'on fasse les gens n'arrêteront jamais de parler, critiqier, ils ont leurs propres problèmes, qu'ils s'occupent de leurs vies et nous laisse faire nos choix de vie. Mes choix sont toi et  cette "chose" comme tu dis.

-Ha Ha Ha, très drôle, tu veux connaître mon choix, mon choix est de vivre ma vie sans ce bébé. Il n'humera pas l'air de la vie. Pas tant que je suis en vie.

Dépassé par mes paroles, il sortit de la voiture et s'y adossa, faisant face à la rue, aux voitures qui allaient et venaient sur la corniche. A mon tour, je sortis de la voiture, il me rejoignit du côté du trottoire, se mit debout à mes côtés et me parlait de  manière plus douce.

-Réfléchis bien à ce que tu veux faire Wouly. Pense que cet enfant est là pour fortifier notre amour, consolider nos liens afin qu'on ne puisse nous séparer.

-Non, dis je hors de moi, si tu ne veux pas me perdre, aide moi à me débarrasser de cela. Cet enfant est une punition que le Seigneur m'inflige pour avoir donné mon corps à mon copain et non à mon mari. Je n'ai été qu'une idiote et je récolte ce que j'ai semé. Mais tant qu'il est possible de réparer, je serai capable de tout.

-Voyons amour, dit-il en me prenant les mains, regarde moi dans les yeux, tu m'aimes et moi aussi et c'est ce qui compte. Ne considère pas ce bébé comme un fardeau, nous allons nous en occuper de façon responsable. Ne me prive pas de cet enfant.

-Un enfant qui ne naitra jamais. Je vais avorter, et si tu ne me laisse pas faire, j'attendrai sa naissance pour le jeter dans une fosse sceptique, dans un sac de plastique . En tout, je ferai tout pour ne pas le voir vivant. Dis je d'une traite.

Après m'avoir bien regarder dans les yeux, il me donna une gifle avec le dos de sa main. C'était la première fois qu'il levait la main sur moi et cette pensée me faisait bouillir de colère.

Maux MêlésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant