chapitre 19

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Wouly soulève sa tête pour fixer le médecin un moment. Celui-ci attend sa réponse pour tout préparer. Mais Wouly le regarde avec insistance en posant sa main sur son menton.

-Assieds toi Danfa.

Docteur Danfa exécuta sa demande en prenant une chaise à côté du lit de Tapha et la dépose en face de Wouly, installée sur le lit d'à côté qui est devenu maintenant le tien depuis la maladie de Tapha.

-Tu m'offres ta joue pour une gifle? Demande-t-elle sérieusement.

-Quoi? Qu'est ce que tu dis Wouly? Sursaute-t-il.

-Je veux te gifler pour ta demande. Danfa, on a eu à dépasser le stade des relations professionnelles, j'ai décidé de te considérer comme un ami et non comme le docteur de mon mari. Dis moi, je suis une amie pour toi ?

-Bien sûr Wouly et même plus, tu es ma petite sœur.

-Tu es marié ou non? Poursuit-elle.

-Oui j'ai une épouse.

-Bien, tu dois évidemment l'aimer?

-À la folie, Fafa est une femme merveilleuse.

-Tu as des enfants ?

-Oui, j'en ai 3. Je les adore. Dit-il en souriant. Mais pourquoi toutes ces questions, Wouly ?

-Pour te faire voir à quel point ta requête est impossible pour moi. Inversons les rôles Danfa. Si c'était ta femme qui se trouvait dans l' état où est en ce moment mon mari, moi je te demande d'accepter de faire tuer ta femme. Comment allais tu réagir ?

- Je ne te demande pas de faire tuer Tapha. Je veux juste...

-Réponds à ma question, s'il te plaît.

-C'est délicat, Wouly.

-Mais encore...

-Je n'envisage pas de vivre ma vie sans Fafa. C'est difficile.

-OK, l'amour que j'éprouve pour mon mari n'égale pas celui que tu as pour Fafa. Je pèse mes mots. Je ne peux pas avoir d'enfant. Pourtant il est avec moi et ne me juge pas. Tu sais ce qu'il m'a répondu quand je lui ai proposé de prendre une deuxième femme qui pourra lui donner des héritiers, il a dit qu'il ne pourra pas regarder une autre femme autre que moi, que s'ils auront des enfants, ils n'auront pas de parents complices et amoureux. Il préfère être avec moi sans enfants plutôt que faire des enfants avec une autre. Danfa, on est passé par tellement de choses, Tapha et moi. Il est mon remède et mon complément. S'il meurt, comment je vais faire, ne me regarde pas comme ça, réponds. Que croyais tu? J'allais immédiatement accepter et me débarrasser de lui. Dis moi ?

Danfa ne répond pas, il se contente juste de baisser les yeux et écouter la voix entrecoupée de Wouly à cause des larmes et des hoquets.

-Aurais tu accepté que Fafa meurt sous ta responsabilité. Te pardonnera-t-elle, te pardonner as-tu toi même ? Toute vie est entre les mains de Dieu, ce choix lui revient. Ce n'est pas à nous de décider pour la vie ou la mort de quelqu'un. Même si Dieu me demande la permission pour amener mon mari, j'userai de tous mes moyens pour l'en dissuader. Tapha est fort, il est mon champion. Je suis sûre qu'il s'en sortira très vite. Oublie cette idée, vous ne debrancherai rien, absolument rien, mes prières sont avec lui. Dieu est miséricorde. Termine-t-elle en regardant son mari.

-Wouly tu dois comprendre que c'est une perte de temps, il n'y a plus d'espoir pour lui. C'est quasi impossible de faire revivre ton mari.

-Je m'en fiche, crie-t-elle, si tes collègues et toi touchez mon mari, je porte plainte, pis je vous tue. De toute façon, je vais le transférer dans une clinique privée ou à l'étranger.

Maux MêlésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant