Chapitre 36

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Rédemption !
Parfois, les excuses ne suffisent pas.

Les pensées de Wouly sont lointaines. Au lieu de penser à ce kidnapping dont elle est victime, elle pleure pour Tapha. Cet homme qu'elle risque de perdre pour une bêtise. La bêtise d'avoir cru qu'elle pouvait régler seule son problème. Alors que la solution était tout près. Ce défaut gâchera sa vie, son amour, son bonheur, sa joie, sa liberté.
Il lui faut une solution pour sortir d'ici avant que l'autre n'arrive et l'en empêche.

Ouzin a tellement serré les fils qu'elle ne pense pas pouvoir enlever cela toute seule.
Que faire?
Que faire ?
Que faire ?

Elle ne peut pas crier. Elle ne peut pas se déplacer. Si elle tombe, elle fera du mal à son bébé. Elle ne peut pas prendre son téléphone.
Qu'est-ce qui lui a pris ? Qui lui a donné l'idée de rester seule avec lui ? Se croyant assez forte pour s'en sortir.
Dans sa tête, elle implore son Seigneur pour qu'il la sorte de ce gouffre.

-Mon Dieu, s'il te plaît. S'il te plaît. Je t'en conjure. Arrête Tapha. Fais le pour moi. Il ne doit pas partir et me laisser seule ici. J'ai besoin de lui pour vivre. Nous avons tous besoin de lui. Je...je sais que c'est de ma faute si sa décision de quitter sa terre natale est prise. Mais, je regrette. Je veux me racheter. Je lui ai fait du mal. Il a été plus que patient avec moi. Il a été mon épaule, mon soutien. Il est ma vie. Ne me fais pas ça, Seigneur. Ramène le ici. Qu'il ne parte pas. Tu en es capable. En ce moment, cet animal me retient comme prisonnière. Je n'ai pas été la bonne épouse que je dois être. J'ai quitté mon mari pour un quiproquo, je l'ai laissé tomber pour un chantage. J'ai laissé un autre m'embrasser alors que ce ne sont pas les valeurs que l'on m'a enseigné. J'ai été indigne, immature, égoïste, idiote surtout ça. Je ne me pardonnerai jamais cette bourde. Mais regarde-moi, je ne suis rien aujourd'hui. Je suis ligotée. Mon mari s'en va. Il me laisse ici, enceinte de lui. Comment vais-je m'occuper de mes enfants ? Pardon Allah. Pardon ! J'ai commis énormément de péchés ces derniers temps. Je ne pense pas que ce soit trop tard. Donne moi une autre opportunité pour réunir ma famille. Je t'en supplie. Guide moi, montre moi la lumière. Je n'en peux plus. Je sais que ce sont mes erreurs qui me rattrapent mais je ne suis pas parfaite. Accorde-moi cette chance de revoir mon mari et de me faire pardonner. Toi plus que les autres sait à quel point je l'aime, j'ai besoin de lui, à mes côtés. S'il te plaît....

Elle pleure. Ses larmes ne cessaient de couler pendant qu'elle se confessait. Elle est consciente de ses erreurs et souhaite que cela ne se répercute pas sur sa relation avec son mari.

Les larmes de Wouly n'arrêtaient pas de couler. Elle même n'essaye pas de les arrêter.
Il est vrai que sa vie est bordélique aujourd'hui et elle ne peut s'en vouloir qu'à elle. Elle s'est trop laisser faire. Adhérer à une menace sans en avoir parlé au préalable ou même y réfléchir. Un fils qu'elle retrouve à peine quelques semaines et qu'on menace de reprendre. Un homme qu'elle a jadis aimé mais qui aujourd'hui se comporte comme sa mère. Comme si sa méchanceté lui a été léguée.
Ouzin est passé d'agneau à serpent venimeux. En quelques années. Il a tellement changé. Est-ce son amour pour Wouly qui le rend aveugle? Est-ce de la jalousie maladive ? Est-ce de la rancune ? Est ce de la vengeance ? Est-ce de la cruauté ? Est-ce du dégout ?
Qui peut répondre ?

Wouly se sent si impuissante. Kidnappée dans sa propre maison, attachée sur sa propre chaise, enfermée dans sa propre chambre. C'est aberrant. Ça frôle le sadisme.
Que faire ?
Les minutes passent. Les idées ne sont pas faisables. Injuste !
On dirait qu'elle tourne un film. Un film policier ou même d'horreur. Ça, c'est l'horreur. Violer la liberté de la personne.

Wouly essaie de tirer sur les fils afin qu'ils se coupent. Elle se sert de toute la force qu'elle possède pour les enlever mais cela ne marche pas du tout.

Maux MêlésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant