Chapitre 33

169K 8.9K 1.3K
                                    


Parfois, la violence est un choix.
La vie est un choix.
La peur est un choix.
L'amour n'est pas un choix. On ne force rien, sauf que certains ne le comprennent jamais.

Tapha a tracé sa route sans écouter les derniers mots de ces trois hommes. Badara l'a suivi et Junior est dans ses bras.
Il est malade et pourtant, il a forcé et est venu après avoir pris une douche, mis un jean et un t-shirt simple avec ses tapettes. Il n'a même pas mangé.
Son avion a vu quelques zones de turbulence. Sinon, il serait arrivé plus tôt.
Quand on lui a dit que Wouly était avec Badara, dehors, il n'aurait jamais imaginé qu'elle était avec Ouzin. Badara est venu et dès que leurs visages se sont croisés, il a vu Wouly en garçon. Il l'a tout de suite aimé. Cela s'est accru avec son sourire. Il s'est montré adorable, tactile et admiratif. Il lui posait des questions sur lui, ses origines, sa rencontre avec sa maman, son travail, ses voyages. Avant même qu'il ne termine de répondre à une question, il lançait une autre. Plus tard, Rebecca est arrivée avec Junior dans ses bras, en pleurs. Elle s'est exclamée : c'est toi Tapha. Il a répondu, avec une fausse timidité que c'était bien lui. Elle n'a pas arrêté :  Jésus Marie Joseph, tu es plus beau en vrai que sur les photos. Il s'est assis en lui demandant de quelles photos elle parlait, elle a dit de laisser tomber. Ensuite, elle s'est rappelé qu'elle ne s'est pas présentée. En se présentant, Tapha lui a dit : mais oui, Rebecca. Wouly m'a parlé de toi, tout à l'heure au téléphone. Il s'est levé et lui a fait la bise. Ils ont commencé à discuter et Badara a signalé qu'il n'a pas fini avec ses questions. Rebecca était là, les poings sous le menton, le regardant comme si on lui avait prêté deux yeux et que si elle ne regarde pas, on va les lui reprendre. C'est ainsi qu'avec Rebecca et Badara qui le fixent, Amy qui sourit et Tapha qui explique en jouant avec Junior, Wouly a fait son apparition, apeurée mais pas moins que quand elle a vu Tapha assis. Tout de suite après, Ouzin est apparu. Il ne l'a jamais vu mais a tout de suite deviné que c'était lui. Le comble a été l'arrivée de Pignard. Il ne s'est pas douté que l'avocat aussi semblait être amoureux d'elle. Il les a regardé tous pendant une seconde avant de se concentrer sur son fils. Après l'exposition du problème, il a tourné la table et s'est assis par terre pour leur montrer qu'il s'en foutait. Sachant que Wouly allait faire son choix et qu'il était sûr qu'elle allait parler, et comme il ne voulait pas l'entendre, il a préféré décampé. Wouly a cru qu'il voulait partir mais il a répondu en souriant avant de lui montrer qu'il n'est pas l'égal de ses rivaux.
Dans la chambre, il a beau parler avec Badara mais son esprit est tourné vers Wouly. Vers son choix.

-Tonton Moustapha, moi comment je fais pour être comme toi?

-Pas grand-chose, travaille bien, ne sois pas timide et surtout courtise les filles.

-Ay Tapha, s'offusque Amy, c'est un enfant. Tu lui parles de filles.

-Non Ma Amy, il a 14 ans, il peut penser aux filles. N'est-ce pas Badara ?

-Oui tonton, il y a une fille dans notre classe qui me plaît beaucoup. Mais elle fait sa belle. Quand je lui dirai que je te connais et que la Sirène est ma mère, c'est elle qui sera derrière moi.

-Non petit, quand tu veux avoir des amis, non...les bons amis, ne passe pas par ce genre de choses. Reste simple sinon ils ne seront avec toi que par intérêt. Et pour les filles, c'est très tôt. Moi j'ai eu ma première petite amie à l'âge de 12 ans. Ça ne m'a mené à rien. Pour le moment, les études doivent être tes amoureuses. D'accord?

-Oui, tonton. Je ferai comme tu dis. Dis tonton, maman et toi, vous allez vraiment vous séparer? Demande-t-il avec tristesse.

-Je ne sais pas. Cela dépend de ta mère. Mais pourquoi tu demandes ça ? À ton âge, tu t'intéresses aux affaires des adultes.

-J'ai un esprit d'adulte, tonton. Je demande ça comme ça.

Ils restent un moment silencieux. Junior qui s'assoit maintenant a tendu ses petits bras du côté de Tapha et son père l'a pris dans ses bras. Il est tard et il ne veut toujours pas dormir. Au contraire, il est plus euphorique que le jour. Au fur et à mesure, il reconnait son père, sa mère, ses deux grands-mères et son oncle Farba.

Maux MêlésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant