chapitre 20

123K 10.2K 422
                                    

Parce que la vie alterne, succède, rompt, saute, omet.

-Poussez vous, laissez nous passer, crie Mohamed mais tout ce qu'il fait tombe visiblement dans l'oreille d'un sourd.

Les gens se bousculent comme s'ils attendent du pain à la boulangerie. Pourquoi veulent-ils coûte que coûte participer à une cérémonie funèbre. Manger? Pleurer ? Relations ? Discuter? Rire? Quoi?

-MERDE ! Crie Farba excèdé.
Il a usé de toute la force de ses poumons, de sa gorge pour pouvoir faire taire ce brouhaha incessant.
Les personnes se taisent et le bruit s'estompe en même temps. Il reçoit des milliers de pairs d'yeux, étonnés, agacés...

-Laissez nous passer, écartez vous du chemin, laissez la porte, continue Farba.

-Pourquoi vous voulez passer ? Comment se fait-il que vous ayez le droit d'entrer et nous non ? Questionne une dame.

-Nous aussi, nous voulons faire partie de ceux qui soutiennent la famille. En tant que musulmans, nous devons soutenir notre proche endeuillé. Dit un vieillard.

- Koulim nafsin saay xaatin mawtii*, Tout nez qui goûte à ma vie goûtera à la mort, appuie l'Assemblée.

- Ils sont dingues, souffle Farba avant de sonner à la porte.
Amy, Amy, Diop, Diop, ouvrez cette porte, c'est nous, moha et moi. Venez ouvrir.

-Excusez-moi messieurs, dames. Mon nom est Mohamed. Je suis là pour vous dire que M. Ndoye n'est pas mort, il n'y a pas de deuil ici.

-Menteur, crie aussitôt un d'eux.

-Je suis sûre que ce sont ces petits voyous qui aiment faire des farces et se moquer du malheur des autres. Jeune homme, vous portez le prénom du prophète Mohamed PSL. Respecte tes aînés, le soleil tapent sur nos têtes, on ne joue pas avec la mort.

-Non, je ne... Se défend Mohamed.

-Nous sommes frères tous les deux, M. Ndoye est notre beau frère, nous sommes les frères de sa femme. Les journalistes ont reçu une fausse information et vous l'ont délivré. M. Ndoye est certes malade et un peu malenpoint mais il n'est pas mort. Nous venons directement de l'hôpital. Promis juré, quel intérêt aurons nous si nous vous rapportons des contre vérités.

-Moi je vous dis que ces garçons sont de petits idiots qui se jouent de notre patience. Dit un homme.

-Je suis d'accord avec toi, tonton, soutient une femme.

-Par contre moi je trouve que ce qu'il dit est possible. Regardez par vous même, un d'eux ressemble beaucoup à Sirène Ndoye même si on la voit rarement. Moi je dis que c'est son frère et si nous faisons la remarque, personne n'est parfait, ce sont les dires de journaux qui nous ont conduits ici, ils peuvent se tromper et c'est courant chez eux. Émet un homme d'âge mûr.

-Topal feulé, seytané, va là bas, Satan. Hulule une femme avec un enfant derrière son dos.

-Anh, nous tous devons écouter ce qu'a dit celui là, ce n'est pas à mettre de côté. Personnellement, je rentre. Appuie un autre.

- Moi aussi, disent en chœur d'autres.

-Moi je reste ici, tout n'est pas clair. Dit l'homme arrogant.

-Daouda, dit le vieillard, niit day am fouleu, nuit day degueu waxx. Une personne doit se respecter et écouter ce qu'on lui dit. À quoi bon chercher la mort de la personne. Issshhh!

-Ce n'est pas cela, c'est juste...

-Allons nous en, l'information est bien reçu les garçons. Merci et excusez nous pour le dérangement. Nos intentions n'ont pas été malsaines. Encore désolé pour tout ce scandale.

Maux MêlésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant