Maux Mêlés

Chapitre 24

Parce que la vie est pleine de surprises et qu'on est seulement qu'à ce qu'on croit être possible.

La nuit tombée, Wouly retrouve Tapha sur le lit, toujours scotché à l'écran de leur chambre. Elle se déshabille, entre dans les toilettes pour ressortir avec une robe légère.
Dès qu'elle se couche, Tapha éteint la télévision, pour se coucher car le lundi les attend.

-Bonne nuit. Souhaite-il à sa femme.

-Merci. Dit-elle, simple.

-Fais de beaux rêves !

-Merci.

-Je t'aime. Dit-il en se retournant.

-Moi aussi. Dit Wouly toujours avec cette fermeté qui déstabilise Tapha.

-Je ne te pardonne pas. Dit-il en calant sa tête sous le cou de Wouly.

-Je ne te l'ai pas demandé. Dit Wouly avec calme.

-Oula, quelle agressivité ! S'exclame-t-il en passant ses mains sur son ventre.

Wouly ne répond pas et ferme les yeux pour trahir les frissons qui l'encombrent quand Tapha embrasse, suce, mord doucement la peau de sa joue, de sa nuque et de son cou.
Brusquement, elle enlève lentement les mains trop gênants de Tapha pour les ranger à leur place.

-S'il te plaît, dit-elle sévèrement.

-Quoi ?

-C'est lundi demain, on a tous les deux besoin de repos.

-Un peu, juste vingt minutes. Dit-il en soulevant sa robe.

-Non.

-Ne m'en prive pas, ne me prive pas de ce corps qui m'empêche de dormir. Dit-il en malaxant cette fois son sein caché par la robe.

-Arrête Tapha, je ne veux pas que tu dises que c'est de ma faute si tu commets une bêtise, que tu n'aurais pas dû. Peste Wouly en baissant sa robe.

-C'est du passé tout cela. Moi même je l'ai oublié, laisse moi te faire passer une nuit de rêve. Dit-il en se mettant sur elle.

Rapidement, Wouly se pousse de l'autre côté et fait basculer le corps de Tapha pour qu'il retourne d'où il vient.

-Je n'en ai pas la moindre envie, dors.

-Mais moi, j'en ai envie. De plus, une femme ne doit pas se refuser à son mari, d'après la religion. Tu n'as rien qui t'empêche de coucher avec moi.

-Je suis une mauvaise épouse, dit simplement Wouly après s'être couchée.

-Pourquoi tu te comportes comme cela avec moi? Tu es malade ? Dit-il en touchant son front.

Wouly ne l'écoute pas et dépité, Tapha aussi finit par se coucher.

-Amateur de facilité, pense-t-elle. Tu crois que je vais te laisser aussi facilement m'utiliser après tout ce que tu me fais ces jours ci. Au nom de quoi, assouvir ton besoin libidinal. Tu te mets la main dans l'oeil. Tu n'as encore rien vu. Ce n'est que le teaser, le film n'est pas encore arrivé.
Elle se mord la lèvre inférieure, récite les sourates pour un sommeil de bébé et s'endort.

Le lendemain, elle se réveille à 5 heures 30 du matin. Va dans la salle de bain pour faire son bain et ses ablutions. Elle sort, porte ses sous-vêtements et une robe de prière, se voile et fait face au Seigneur pour la première prière du jour. Il n'est pas encore l'heure du salaat donc elle descend et va dans la cuisine pour faire le petit déjeuner. Puisque les boulangeries ne sont pas encore ouvertes, elle dénoue le sachet de pain de mie pour en sortir quelques qu'elle met dans un petit panier rouge, pendant que l'eau chauffe. Elle sort la charcuterie et le fromage frais, le pot de lait, café et chocolat. Le jus d'orange qu'elle avait fait étant terminé, elle lave quelques oranges, les presse et met du sucre, de la fleur d'oranger et des glaçons, après avoir mis l'eau chaude dans un grand thermos. Au fur et à mesure que tout est prêt, elle dépose à la salle à manger. Wouly monte posément les escaliers en tenant le bout de sa robe pour ne pas qu'elle la fasse tomber.
Elle trouve Tapha ronflant encore comme une trompette. Elle s'assoit sur le lit et le tape doucement sur l'épaule.