Chapitre 11

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-Alors tu comprends maintenant tout ce par quoi je suis passée. Conclut Wouly. Tu me pardonnes ? Hum? Dit elle pleine d'espoir.

-Comment est mort ton...ton...heu...Ouzin ? Se contente-t-il de demander.

-Je ne sais pas, jusqu'à présent je n'en ai aucune idée. Je suppose que c'était un accident puisqu'il se portait à merveille avant de partir. De plus je ne sais même pas où il a été enterré pour m'y recueillir.

- Hun! Et ta tante et ton oncle.

- Eux aussi se sont comme volatilisés. J'ai essayé de les voir mais ils ont quitté Fass sans dire où ils partaient. J'ai fait mes recherches et engagé des gens pour les retrouver mais on dirait qu'ils sont morts.

- Les ménagères Anta et Dior ?

- Dior, je l'ai revu un jour mais elle disait ne pas me reconnaître. Je la comprends, cela faisait longtemps qu'on ne s'est pas vu. Quant à Anta, elle a eu des problemes psychiatriques et est retournée dans son village quelques jours après la mort d'Ouzin, ça a dû être choquant pour elle ne pense.

- D'accord. Je veux savoir ce qui t'a poussé à me cacher ton passé.
Dit il avec une once de nervosité.

- Qui ça moi ?

- Non ma secrétaire pardi. Bien sûr que c'est toi bordel. Crie-t il.

-Ne cries pas, je ne suis pas juchée sur un arbre et je ne suis pas sourde. Alors tu ne cries pas et tu n'utilise pas des gros mots pour me parler. Moi aussi je sais crier et même dire des insultes. Tu es trop insolent, mal éduqué va. Tchiiip. Lança-t-elle hors d'elle.

- Sauvage, siffle-t-il entre ses dents.

-Pardon? Je n'ai pas compris, répète.

-Après tu viens crier que tu n'es pas sourde.

- Kham*( insulte wolof) Tapha, Tapha Kham, Tapha Kham, 3 fois, tu fais chié. Idiot.

-Arrête de m'insulter Wouly, on n'a pas fait les bancs ensemble encore moins élever les vaches. Tu me respectes, je ne suis pas ton égal. Menace-t-il.

-Regardez le faire son toubab civilisé, affranchi bouniafié.

-Décidément, je suis sûr que toute ta vie tu seras Sauvage, un tronc d'arbre quelque soit sa longévité dans le marigot ne sera jamais un crocodile. Les sauvages en ville même si tu fais tout ton possible pour les changer ils le demeureront. Chassez le naturel, il revient toujours au galop. C'est désolant. J'ai tant fait pour te rendre humaine.

- Tes paroles ne me font pas mal loin de là chéri. Sache juste que j'étais peut être Sauvage mais tu ne m'as pas changé, l'homme qui m'a changé c'est Ouzin. Il était altruiste pas comme toi qui aime rappeler aux gens ce que tu as fait pour eux.

-Ne parle plus de cet homme devant moi. Hurle-t-il. Plus jamais tu ne me compares à ton ex.

- Tu es jaloux d'un homme mort? Dieu du ciel, se moquait Wouly. Ne t'inquiète pas malheureusement ou heureusement c'est toi que j'aime.

- Folle. Que ce soit la dernière fois que tu me parles de lui.  Mais Dis moi entre nous deux qui  était le plus beau, plus raffiné, plus  intelligent, plus intéressant, plus doux.

-Les hommes daal, tu m'as dit de ne plus te parler de lui, et de ne plus te comparer à lui donc je ne te dirais rien. La Sauvage ne te diras rien, idiot.

- Je n'insisterai pas, puisque je sais que je le dépasse. Bon, nous nous égarons , réponds à ma question.

- Sache juste que ce n'est pas du tout évident pour moi de me dévoiler, ce n'est pas simple de narrer tout ce que j'ai vécu.

Maux MêlésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant