Chapitre 16

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-Tapha, Tapha, c'est toi. Criait Wouly, toujours dans la voiture, mais les yeux bandés et les mains enserrées avec une corde.

La voiture ne cessait de rouler et à un certain moment, ils se sont arrêtés pour faire rentrer quelqu'un que Wouly ignorait mais dont le parfum trahissait l'identité. Wouly était à 200 ℅ que c'était son mari.

-Tapha, pourquoi tu les laisses m'amener. Fais moi descendre.

-Ton mari n'est pas ici, je ne suis pas ce fameux Tapha.

-Si, c'est toi, ton parfum me le confirme.

-L'europeen n'a pas fait un parfum exclusif à ton mari, nous pouvons comme par pur hasard posséder le même parfum ma chérie.

-Ne m'appelle plus jamais comme ça. Je ne te connais pas et tu n'as pas le droit.

-Ah, c'est seulement ton Tapha qui a le droit de te donner des noms affectueux. Il est également le seul à disposer de ces formes sulfureuses et hors du commun, dit-il en parcourant sa cuisse de manière sensuelle.

-Ne me touche pas. Arrête, je te l'exige.

-Oui et pendant ce temps, tu as les mains liées et ne peux pas ôter mes doigts de ta peau. Les jeans te vont trop bien, tu devrais uniquement porter cela. Malheureusement, ton mari ne te verra plus comme ça. C'est vraiment d'hommage, n'est ce pas les gars.

Ses acolytes répondirent par un rire bruyant et agaçant. Ce genre de rire qui vous garantit que ce sera votre fête des que la voiture va s'arrêter. Wouly avait peur mais ne le montrait pas. Il lui fallait garder son calme et réfléchir à la manière de les dribbler et s'enfuir loin.

Les hypothèses sont: ils ont une voiture de marque chère et importante, l'un d'eux utilisent un parfum plus cher que la paie d'une location d'un appartement, ils font couler beaucoup d'essence et ils lui donnent des mets inimaginable pour quelqu'un qui a été kidnappé. Si tout ceci, leur appartient alors ils sont riches et ne veulent donc pas d'argent mais souhaitent en finir avec sa vie. Mais qui?
Si éventuellement, ils ont volé tout cela, ils voudront plus et se sont attaqués à la  5ème personne morale privée la plus riche du Sénégal qui est couvert de gardes du corps et donc intouchable. Leur cible la plus directe et la plus affectée est sa femme.

Tapha n'a pas d'ennemis, du moins pas à la connaissance de Wouly. Et Wouly n'a pas d'ennemis non plus. Pas d'ennemis dont elle connait le visage. Alors qui leur voudrait du mal?

-Tu es devenue silencieuse beauté. Que se passe-t-il? Ton mari te manque. Oh, c'est tellement touchant ! J'en ai la chair de poule.Ne t'inquiète pas. À tour de rôle on prendra sa place. Tu ne sentiras même pas son absence tellement on va bien s'occuper de toi.dit-il en lui caressant la lèvre supérieure.

  Wouly amassa un bon nombre de salive et de façon très adroit le lui aspergea sur son visage. Le gars la regarda avec pitié et essuya très patiemment ce qu'elle venait de lui faire.

-Tu vises bien en plus, petite folle. Tu ne fais qu'empirer les choses. Tu ferais mieux de coopérer si tu ne veux pas subir plus que ce à quoi on pense.

Wouly ne prit pas la peine de répondre à sa provocation et méditait sur ce que l'homme qui a le même parfum que son mari lui avait dit.

La voiture roulait toujours aussi vite depuis plus de trois heures, il devait être 16 heures 30 puisque de loin, elle entendait le muezzin appeler pour la prière du takussan*. En y pensant, elle n'avait pas prier depuis ce matin et très doucement, elle appela l'un des messieurs.

-Monsieur, monsieur.

-Quoi ?

-Je voudrais quelque chose.

Maux MêlésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant