Chapitre 8

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Six mois. Six mois. Six mois. Cela faisait six mois que durait ma relation avec Ouzin. Je devenais rondelette, très féminine, des fesses rebondis et des hanches très enviables, j'avais une taille moyenne et une poitrine assez généreuse. Je n'étais ni trop claire ni trop noire, nuance sapotille. Grâce aux dépenses qu'il effectuait pour moi, je prenais un peu de poids. Mon chéri me comblait jour et nuit et était très attentif à tous mes désirs.
Le soir comme à l'accoutumance, Ouzin et moi nous retrouvions sur la terrasse de l'immeuble entrain de discuter.
Il était assis sur une chaise, moi sur lui, la tête sur son torse lui me caressant le ventre sous mon haut allant parfois jusqu'à mes seins à travers le tissu de mon soutien gorge. Nous nous projetions sur l'avenir.

-J'aimerai un mariage, non mais un si grand mariage où on conviera tout Dakar et tout Patar, ton village. Je veux t'honorer devant tes parents, tes amis, tes proches. Un mariage qui fera grand bruit dans toute la ville.

-Et si on restait simple par...

-Non, jamais, je suis un fils de gueweul. Et en digne fils qui respecte sa tradition, aucune cérémonie ne doit être petite.

-Selon moi c'est du gaspillage pur et dur. Chez nous les sereres, il n'y a pas lieu de faire toute une fête si le mariage est après un fiasco, où les époux finissent par divorcer pour...

-Touche du bois, amour. Ne parle pas de séparation. C'est quoi ces idées noires et saugrenues ?

Je ris à son exclamation.

-Mon fiancé est un parisien non seulement exhibitioniste mais aussi superstitieux. Non mais ?

-Tu confonds les choses, pour nous je ne veux rien de petit. Je ne veux que ton bonheur.

-Mon bonheur est dans la simplicité. Je te veux toi pas toutes ces choses mondaines qui ne m'avancerons en rien. Regarde moi et arrête de me tripoter partout. On parle sérieusement.
Voyant qu'il n'en avait cure de mes plaintes, j'enlevai ses mains qui avaient déjà franchi le tissu et s'activaient à me caresser les seins.

-Ouzin, s'il te plaît, arrête.

Il retira enfin sa main, prit un air sérieux et me regarda intensément. C'est ce genre de regard qu'il avait l'habitude de faire lorsqu'il voulait me reprocher une chose. Ce regard qui vous dit que pour la première fois peut-être il se voulait sérieux. Ce regard dévoilant un ton de lassitude et d'amertume, annonçant ma sentence. Cependant qui d'entre nous devait être fâché ? J'essayais de montrer une certaine assurance en soutenant ce regard qui auparavant me faisait baisser les yeux car m'étant insoutenable.

-Tu vois là où tu es assise, tu n'es pas sur mes genoux si tu vois ce que je veux dire. Tout homme, je veux dire normal t'aurais déjà arraché ces habits et fait sienne. Quel mot tu ne comprends pas dans "tu rends fou " tous les hommes y compris moi, je suis sûr que tu fais fantasmer tes profs tes camarades et même les voisins. Tu te rappelles du type à la crémerie, celui que j'ai failli tuer quand il t'a demandé si tu étais un coeur à prendre. Il s'en est fallu de peu pour que je l'envoie à la morgue.

-Il plaisantait juste, il l'a même dit sur un ton de Plaisenterie. Tu as exagéré, tu as voulu frapper un vieil homme qui se montrait gentil. Essayais je de défendre.

-Et moi je suis le roi d'espagne. Soit tu le fais exprès soit tu veux vraiment me mettre en rogne. Tu es à moi. Ne me regarde pas comme ça. Ton corps, ton âme et ton coeur sont à moi. Je suis peut-être très possessif mais c'est mon droit le plus absolu.

-Quel droit ? C'était l'église ou la mosquée ? La datte ou la cola? Je ne suis pas encore ta femme. Et même si je l'étais, je ne suis pas une propriété privée dont tu peux disposer. C'est ce que je supporte le moins, que ce soit clair, les hommes qui prennent les femmes pour des choses me tapent sur le système nerveux. Qu'on règle cette question tout de suite, pas de jalousie maladive avec moi. J'ai laissé passer cet épisode car je considérais que tu n'étais pas de bonne humeur. Quant à surveiller mes moindres faits et gestes, m'interdire de parler à quelqu'un, je ne le tolérerai guère.

Maux MêlésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant