Chapitre 27

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Parce que de jour en jour, on en voit. Bonne ou mauvaise !

De son côté, Wouly conduit sa voiture toute distraite. Elle repense au cri de Tapha qui compresse son cœur chaque fois qu'elle a l'impression qu'il crie encore, plus fort, très proche, dans sa voiture, à côté de son oreille.
Bébé, derrière, s'est encore endormi et elle envie sa paix, sa tranquillité et son ignorance de tout cela. Elle aurait aimé être comme lui, insouciant, endormie et faisant un rêve ou même un cauchemar. Peu importe ! L'essentiel est qu'elle se réveille à un moment donné et qu'elle puisse se rendormir en se disant " Ce n'est qu'un mauvais rêve ".
Son cœur lui fait mal, elle ne supporte pas cette boule qu'elle aimerait sentir explosée. Ce poison mortel probablement transmis par erreur. Ce sentiment de honte, d'humiliation, de foudre.
Il ne manquerait plus qu'elle perde son mari.
Un soir, un seul !
Alors qu'elle avait tout orchestré afin qu'il passe une nuit de passion avec elle. L'artillerie nécessaire avait été sortie pour qu'il mette dans son ventre cet enfant qu'ils désiraient tant tous les deux.
Dommage, se dit-elle.
Il n'a pas su attendre. Il a préféré mentir. Lui mentir. Lui faire du mal. La tromper avec son amie. Promettre à son père le mariage avec sa fille.
Peut-être même, qu'il a déjà eu à l'accompagner lors d'une de ses visites prénatales.

Elle pense à tout cela. À toutes les s fois où il lui a dit qu'il devait aller quelque part alors que c'était faux. Il devait la rejoindre.
Dans quelques semaines, elle donnera naissance à un bébé qui ressemblera beaucoup à Tapha. Même si Junior lui ressemble comme s'il était son vrai fils, il n'aura jamais la place de leur nouvel enfant.
C'est indubitable ! Pense-t-elle.

Elle aurait pu accepter une coepouse, mais jamais Aïta. Pas dans ces conditions.
Elle ne veut surtout pas affecter le lien qui liera Tapha à leur enfant. Non, elle n'est pas comme cela. Une intruse. La cause de l'éloignement père-fils.
Là où tu ne dois pas être, n'y sois pas. Voilà. Se convaint-elle.

Quitte à faire éclater 14 ans d'amour, 12 ans de mariage. De bonheur, de tristesse partagées. De jours, nuits, après-midi passés ensemble à s'aimer, à se faire confiance. C'est sûrement du gâchis. Mais il faut le faire malgré nous, malgré notre amour.
C'est la bonne décision, conclut-elle.

La chose qui la tracasse est qu'elle sait qu'elle ne peut point vivre sans son mari, son Tapha, son amour, son bébé, son cœur ou que sait-on encore. Elle ne l'a jamais et n'est pas sûre que cela marchera.
Tapha est son Tout. Ils avaient prévu de vieillir ensemble et même de mourir ensemble. Pourtant ! Comment vivre sans son odeur, ses mains douces, ses baisers enflammés, sa voix, son français perçant, son wolof cahoteux, ses pieds clairs, ses caprices, son sourire d'enfant, sa panique, son sérieux légendaire, son orgueil, son manque d'humilité? Comment ? Son quotidien dans la vie reste son mari. Si elle le perd définitivement, que va-t-elle devenir ? Elle passera ses journées à penser à lui, à ce qu'il fait pendant le moment où elle pense à lui.
Je réussirais à l'oublier, peut-être pas demain mais un jour, je le sortirai de mon cœur, de ma tête.
Loin des yeux, loin du coeur, se resoud-elle.

Mais, et s'il avait besoin d'elle. Que va-t-elle ressentir si on lui disait qu'il est tombé malade ? Qu'il a des problèmes au bureau, qu'il a été attaqué par des personnes malintentionnées ? Qu'il...qu'il...qu'il... Elle ne le supportera pas.
Pour ça et rien que pour cela elle est prête à lui pardonner, à oublier sa trahison.
C'est vrai ! Tapha et elle, c'est écrit. Elle ne peut pas le laisser. Non. Elle doit vivre à ses côtés.
Je dois retourner chez moi, chez nous. Ma place est à ses côtés. Confirme Wouly.

Elle fait demi tour avec sa voiture pour prendre la direction de sa maison.

Non, non, je suis complètement folle. Non, il n'en est pas question. Qu'est ce qui me prend ? Dit-elle en prenant le sens de tout à l'heure.

Maux MêlésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant