Chapitre 28

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Le destin nous joue des tours et la prochaine tournée reste un mystère. Hun! Maître de son destin!

-Quand est-ce que tu vas accepter mon invitation à dîner ? Demande pour la énième fois Pignard.

Wouly rit au bout du fil. Depuis que le monde entier sait que son mari et elle vont divorcer, elle reçoit tous les jours, avec un intervalle de deux heures de temps des appels de Pignard qui a fait des pieds et des mains pour avoir son numéro. De ce fait, parfois, elle répond et d'autres fois, elle laisse sonner. Elle en a marre de voir cet homme lui faire la cour aussi ouvertement, lui promettant des choses après qu'elle accepte le mariage avec lui. Un mariage hein ?
Cela flatterait d'autres filles de se faire courtiser par un homme comme Pignard mais elle... Elle ne prévoit ni de sortir avec un homme, ni de se marier... surtout avec un blanc. S'il vous plaît !
Sénégal may ma rire ! Pense-t-elle.
Sortie d'un divorce, sauter dans les bras d'un blanc.
Non, les deux hommes de sa vie lui suffisent amplement. Son fils Junior et son ami Badara. Son ami ?

-Tu ne réponds pas ? Tu es toujours là. Insiste le blanc.

-Oui, je suis là. Je t'ai déjà expliqué, Joseph. Mon fils occupe tout mon temps. Je ne pourrai pas venir à ton dîner. J'aimerai bien mais tu sais... c'est difficile pour moi. Mon fils n'a que 3 mois.

-Alors, donne-moi l'autorisation de venir chez toi. S'il te plaît! Un soir.

-Pour ça aussi, je vais décliner. Mon divorce n'est prononcé nulle part. Ce n'est pas respectueux pour moi et pour mon fils d'accepter qu'un homme vienne me voir. Je ne veux pas qu'il grandisse avec cette image. Non.   Limitons-nous aux appels téléphoniques. Je ne peux sincèrement te promettre autre chose qu'une amitié. Désolée !

-Pourtant, moi je t'aime. Je ne crois pas que je vais pouvoir vivre avec toi, seulement une amitié. Je veux te faire découvrir mon amour. J'attendrai Oulimata, je serai très patient.

-Je ne pourrai jamais te donner ce que tu souhaites. Mon cœur n'a pas encore cicatrisé et je ne veux plus des hommes. Mon fils me suffit amplement.
Excuse-moi Pignard, je vais devoir te quitter, Junior est entrain de pleurer dans la chambre.

-À bientôt, Wouly ! Je t'appelle demain. Prends soin de toi et prends en compte ma demande.

-D'accord, bye.

Elle raccroche et jete son téléphone au loin. Junior dort paisiblement à côté d'elle. Elle a menti. C'est vrai. Mais elle se sent mal à l'aise quand il déclare sa flamme. Malheureusement pour elle, son cœur est à Tapha. Cet homme qui la détruit de jour en jour avec sa trahison. Les journaux ont lâché du leste depuis quelques temps mais elle... Elle n'a pas oublié, elle se lève avec cette angoisse, se couche avec ce stresse et mange avec cette peur.

Wouly avait songé à trouver du travail car cela devenait pénible de s'occuper d'un bébé. Entre lait, couche, médicaments et entretien, elle ne sait plus où donner de la tête. De plus cet appartement qu'elle paie ne facilite pas grand chose.
Elle puise de l'argent dans son compte en banque et prévoit de vendre sa voiture si une fois, cela s'épuise. Elle ne compte pas travailler et laisser son fils seul ou avec une ménagère alors qu'il est encore petit. Elle ne pense pas se séparer de lui. Jamais au plus grand jamais.
Son père ?
Depuis qu'il connait la maison, il vient deux fois par jour. Le matin de bonne heure, vers sept heures, avant d'aller au bureau. Il passe plus d'une heure avec lui.
Les premiers jours, elle dormait encore et il la reveillait avec ses coups. Elle était encore en petite tenue de nuit, dans les vapes et Junior dormait toujours. Elle s'enferme alors dans les toilettes et quand elle sort, elle le trouve dans ses bras, réveillé.
Wouly prépare son biberon vite fait et lui demande si elle peut le prendre mais il prend juste le biberon et le lui donne lui-même. Après son rot, elle le prend et lui donne son bain. Il s'assoit sur le lit et la regarde faire, chanter quand il pleure, jouer avec lui quand elle lui fait porter ses habits. Tapha le récupère et continue de jouer avec lui. Dès qu'il s'endort, il prend ses affaires et quitte la maison, toujours sans un mot pour Wouly. Le soir, après 20 heures, il vient aussi et reste avec lui jusqu'à très tard. Wouly lui apporte un plat dans la chambre et retourne au salon sans attendre son remerciement. Le week-end, il vient passer cela avec son enfant et ne peut rentrer chez lui que le soir.

Maux MêlésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant