Chapitre 22

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Pour aller en guerre, il faut avoir les bonnes armes.
À la maison comme à la guerre !

Cela fait plus d'un mois que Wouly jeûne, en plus de ce mois où elle a comme toutes les femmes vu ses menstrues, il a fallu qu'elle rajoute d'autres jours pour compléter le mois plein. En ce jour, il s'agit du dernier jour de son jeûn. Elle aura fini son abstinence et donc rempli la promesse faite à Dieu lors de la maladie de Tapha.
Cependant, Tapha se montre très grincheux car Wouly lui refuse même un baiser, une accolade trop durable. Il pense que Wouly est dure avec lui et cela fait donc un mois plein qu'il lui refuse ses câlins.
Pour se faire pardonner, Wouly lui prévoit une surprise durant ce week-end, du vendredi soir au dimanche, elle ne fera que ce qu'il aime.
Aussi lui prépare-t-elle toit cela en lui cachant que c'était son dernier jour de jeûn.
Pour cela, elle a laissé des jours à Amy pour que la maison ne soit qu'à eux deux. Celle-ci en a profité pour aller passer ses congés chez sa fille aînée, Khoudia. Quant à Diop,  lui, il reste pour préserver la sécurité de la maison mais devant la maison.
Il commence à faire chaud, l'été prend la place de l'hiver en ce mois de juin. Pour ce vendredi, Wouly opte pour une taille basse en getzner blanc avec de la broderie rouge sur la jupe et un peu sur le haut. Tapha, qui paraît plus énervé qu'impatient ne cesse de klaxonner mais elle ignore son bruit assourdissant et prend son temps pour se maquiller et porter ses chaussures rouges.
Étant sûre qu'il risque de déranger le voisinage, elle prend son sac au vol et court rejoindre son nerveux de mari. Son rouge à lèvres pourra attendre qu'elle s'installe dans la voiture.
Devant la porte, elle arrête sa course et marche tout droit vers le garage en fixant Tapha qui fait de même à travers le pare brise de sa nouvelle voiture.
En effet, Tapha a repris toutes ses activités y compris le travail après aval du médecin. Mme Mbengue qui assurait l'intérim durant leur absence à tous les deux a fait un travail remarquable et Tapha l'a bien félicité en augmentant son salaire. Les employés avaient organisé un petit cocktail pour fêter sa guérison. Surpris, il a même souri et à la demande de tout le monde, il a fait un discours et les travailleurs de Ndoye Consortium lui ont révélé que c'est avec la complicité de sa femme qu'ils ont pu tout faire et qu'elle a tout fait pour le retarder alors que les préparatifs ne tiraient pas encore à leur fin. Après cet aveu, il regarda amoureusement Wouly qui s'approcha pour le prendre dans ses bras avec des applaudissements synchronisés. Il remercie tout le monde pour cette considération et leur demande gentillement de continuer sur cette lancée, cette communion et cette bonne entente de Ndoye Consortium. Ensuite chacun vaqua à son occupation toujours avec les commentaires  qui portaient plus sur le câlin Ndoye que sur le cocktail.

Wouly poursuit donc sa démarche féline et chaloupée, bien consciente que Tapha la regarde en ouvrant petit à petit sa bouche et ses yeux qui menacent de tomber.

-Jamais du blanc et du rouge n'ont été si bien portés, se dit-il tout bas. Et cette pair de hanches qui s'élargissent avec chaque enjambé. Oh mon Dieu, pardonnez ce que je fais. Mais c'est elle, c'est toujours elle, Wouly ne sait pas que je jeûne comme elle mais d'une autre façon , je ne sais pas si elle le fait exprès, elle me tourmente chaque fois qu'elle porte une tenue qui la serre. Je suis sûre qu'elle a dû se faire aider pour fermer cette jupe. Pourquoi...

Il est interrompu par sa femme qui lui fait signe de la main pour qu'il vienne lui ouvrir sa porte. Tel un robot, il descend lui aussi dans son caftan marocain beige cendré avec des manches longues et les premiers boutons ouverts comme à son habitude, ferme la portière conducteur sans arrêter de fixer Wouly, passe devant la voiture et par la même occasion s'arrête derrière Wouly pour admirer ses belles fesses en se demandant ce qu'il a fait pour le bon Dieu pour avoir une aussi belle guitare espagnole lui servant de femme. Pour éviter des soupçons, il ouvre doucement la porte de la voiture et avec classe, Wouly s'installe confortablement et s'assure que sa jupe ne déborde pas. Avant que Tapha ne ferme la porte, elle prend sa joue pour y déposer longuement sa bouche et lui murmure : "la prochaine fois, sois un peu plus discret". Comme si de rien n'était, elle ouvre son sac pour sortir son maquillage.
Déconcerté, Tapha ferme la porte et retourne s'asseoir pour enfin démarrer la voiture.
Son parfum!

Maux MêlésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant