Chapitre 7

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Mike était parti devant et avait refusé de me parler pendant tout le reste du week-end. Quant à moi je m'étais contenté de rester dans ma chambre pendant tout ce temps. Le lundi matin j'avais marché jusqu'à la maison de Kellin. Je frappais à sa porte et sa mère m'ouvrit toujours avec son éternel sourire sur les lèvres. 

- Vic ! Comment vas-tu ?

- Bien et vous madame Quinn ? 

- Samantha, Vic, Samantha. Tu attends Kellin c'est ça ? 

- Oui, il est là ? 

- Il est en train de se préparer. Je te préviens il est pire qu'une fille. Mais rentre je t'en prie !

Je passais le pas de la porte et me retrouvais dans leur hall d'entrée. Je déclinais les offres de rafraîchissement et de nourriture que me proposa Samantha. Au lieu de ça je lui demandais si je pouvais monter rejoindre son fils et elle m'indiqua la porte de sa chambre. Je montais les escalier et ouvris la porte sans frapper. Les lumières étaient encore éteintes et les volets fermés. J'en ouvris un et aperçus la masse sous les draps du lit. 

- Debout Kellin. 

- Maman, je suis malade. 

- Oublies ta mère c'est moi là. 

- Qu'est-ce que tu fais là ? 

J'enlevais la couette du lit mais il se pencha aussi vil qu'un éclair pour la remettre sur lui. 

- Mais t'es fou ! Je suis qu'en caleçon. 

- C'est bon j'en ai vu d'autre ! Dépêche toi de t'habiller j'ai pas envie d'être en retard en cours. 

- Pourquoi t'es là ?

- Dépêche toi si tu veux pas que je te traîne dehors par les cheveux. 

Il me fusilla du regard et consentit alors à se lever. J'attendis la confirmation de le vois s'habiller pour sortir de la chambre et descendre les escaliers. Je dis au revoir à Samantha et attendit son fils dehors. Ce dernier arriva au bout d'une dizaine de minute avec des biscuits en main. Je me détournais de lui et commençais à marcher dans la rue. Je ne l'entendis pas me suivre et je me passais la main dans les cheveux en pestant :

- Tu attends que Hermès viennent te chercher avec ses baskets volantes ou quoi ? Aller viens.

Ses chaussures résonnèrent enfin sur le goudron et je repris ma route. 

- Pourquoi est-ce que tu es venu ? 

- Ne poses pas de question. 

- J'estime que je suis en droit de savoir pourquoi est-ce que tu débarques comme ça dans ma chambre. 

- Pourquoi  ? Tu comptes retourner avec Mike et les blonds plastiques ? Á mon avis c'est des baffes que tu vas recevoir, pas des câlins.

Je sentis la tension monter dans l'air. "T'es vraiment un enfoiré Vic". Mike n'avait pas tort mais être gentil était inutile avec certaines personnes. 

- Je n'ai pas besoin de toi. 

- D'accord, j'y vais alors. 

Je pressais le pas, cet être minuscule m'avait énervé en si peu de temps. L'once de générosité qui avait parcouru mon esprit ce matin s'était précipitamment envolée. Je marchais en mettant mes écouteurs sur les oreilles et déclenchais la musique de mon portable. Une main se posa sur mon bras et me retourna. Quinn semblait à deux doigts de pleurer. 

- Laisse moi venir avec toi.

Je me dégageais de son emprise et me remis à marcher plus lentement. Au bout d'une dizaine de pas je m'aperçus qu'il n'était toujours pas à mes côté. 

- Bordel il est vraiment lent à la détente. Tu viens ? On va vraiment finir par être en retard !

Un léger sourire apparut sur ses lèvres alors qu'il courut pour se retrouver près de moi. On marcha en silence jusqu'au lycée. Près des barrières  qui délimitaient l'entrée j'entendais les rires par dessus la musique. Kellin marchait légèrement derrière moi comme si il ne voulait pas me faire honte. Un poids atterrit sur mon dos  et je m'étalais de toute ma longueur sur le sol. Mon menton cogna le sol et le tâcha de rouge. Je me relevais et vite Kellin par terre juste derrière moi. Une foule s'était attroupée autour de nous tels des fauves assoiffés de sang. J'attrapais Kellin qui était blanc comme la neige et le remis sur ses deux pieds. 

- Vic, ton menton. Tu saignes. 

- C'est pas grave. 

Je crachais pas terre pour dégager le goût métallique qui demeurait dans ma bouche. Un filet de bave rougie me coula le long des lèvres et je me l'essayais du dos de la main. 

- Faut que tu ailles à l'infirmerie. 

- Ça va le faire. 

Je repris mon chemin vers le hall tout en tenant le poignet de Quinn dans ma main. 

- Merci, l'entendis-je souffler. 

Je ne dis rien me contentant d'aller jusqu'à mon casier pour récupérer le paquet de mouchoir que j'y avais laissé. Je l'apposais sur mon menton en essayant de stopper le saignement. 

- Je suis désolé, s'excusa encore Quinn. 

- Je t'ai dis que ça allait.

- C'est de ma faute en plus si tu as tâché ton t-shirt. 

- C'est bon je te dis ! Attends quoi ? 

Je baissais les yeux vers mon torse et aperçut effectivement quelques gouttes de sang dessus. 

- Merde ! C'était mon t-shirt préféré. 

- Je suis désolé, répéta encore Quinn. 

Je décidais de reprendre mes esprits. Le maigrelet tremblait comme une feuille et la compassion m'envahit. 

- C'est pas grave, je le laverais au pire je peux toujours m'en racheter un autre. 

Cela ne sembla pas le rassurer en outre-mesure et je pris sur moi pour tenter de faire du mieux que j le pouvais sans perdre patience. 

- T'inquiètes pas Kellin. C'est bon je te le jure. 

Je lui frottais le bras au moment même où la cloche nous informa du début des cours. Je ramassais mon sac et mes écouteurs et me dirigeais vers le cours d'espagnol. J'allais comme à mon habiture, m'asseoir dans le fond. Je vis sur la table où s'asseyait habituellement Quinn, des écritures noires formant des insultes que moi-même j'ignorais l'existence. L'humiliation était un tel cliché mais les gens de cette classe trouvait cela drôle et unique alors que c'était quelque chose de vu et revu. 

- Bordel l'innovation vous connaissez ou quoi ? Ecrire sur son bureau vraiment ? C'est d'un ridicule, vous êtes encore plus bêtes que vous le pensez. Alors c'est quoi la prochaine étape ? Lui jetez de la farine dans la face ? Aucun de vous n'a la moitié de l'intelligence requise pour obtenir le diplôme de fin d'année alors pourquoi écrire "espèce de mule" sur son bureau. Vous savez ce que c'est au moins une mule ? C'est ce que vous êtes. Vous êtes fade et même pour humilier les gens vous n'avez aucune imagination. Raah ! Qu'est-ce que je vous hais ! 

Mon voisin de table habituel vint prendre sa place timidement. C'était la première fois qu'on m'entendait autant parler en cours et ils étaient tous assez impressionnés d'entendre sûrement pour la plupart d'entre eux, le son de ma voix. 

- Toi le faux blond tu dégages. Quinn, tu viens t'asseoir ici.  

Bulletproof Love ( w/ Vic Fuentes and Kellin Quinn)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant