Chapitre 33

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- Kellin.

Je m'approchais de lui en courant, heureux de le retrouver.  Il me regardait avec une certaine colère dans ses yeux et quand je fus arrivé à sa hauteur il me gifla.

- Vic c'est trop tôt, gronda-t-il. Il faut que tu y retournes.

- Mais je n'en ai pas envie.

- Ta famille a besoin de toi.

- Mais moi je n'ai besoin que de toi.

Il me repoussa loin de lui et je sombrais dans le noir alors qu'une vive douleur s'empara de mon bras. 

- Son coeur bat, on l'emmène. 

J'étais trop épuisé pour comprendre ce qui se passait autour de moi et replongeais dans mon inconscient. 


J'avais été interné dans un hôpital psychiatrique. Je m'étais réveillé avec un bras gauche complètement bandé. Ma mère était à l'extérieur de la chambre, dans le couloir blanc, me fixant avec anxiété. J'essayais de me lever mais ma tête me tourna et je me recouchais directement. Des médecins étaient venus me parler mais j'étais incapable de parler, tout  me paraissait loin et incompréhensible. Mon frère arriva dans mon champs de vision, me tenant la main fermement à m'en briser les os. 

- Je... Kellin. 

- Tu sais Vic, je suis désolé pour toi, pour tout ce qui se passe en ce moment. Mais je n'en revins pas. Je n'arrive pas à croire que tu as voulu nous abandonner, m'abandonner moi ! 

- J'y arrive pas. Une journée sans lui et c'est déjà l'enfer. 

- Tu y arriveras, Vic ! Avec le temps ça deviendra plus facile. 

- Je ne veux pas que ça devienne plus facile ! hurlais-je. Je ne veux pas l'oublier.  

Mike commença à pleurer devant moi et cela serra mon coeur. Je venais de faire pleurer mon petit frère. La personne qui me connaissait le mieux depuis toujours pleurait, désarmé face à moi. 

- Mike, je suis désolé. Je...

- Non, c'est bon. Je vais devoir rejoindre les parents, il faut que l'on rentre. Toi tu vas rester ici et te soigner. 

- Je n'ai pas besoin de me soigner ! Je ne suis pas fou ! 

- Je sais Vic ! Mais je t'en prie, parles aux médecins, fais ce que l'on te dit de faire. Je demandais à ce que tu puisses au moins sortir pour venir à l'enterrement de Kellin. Jusque là, je t'en supplie Vic, fais ce que l'on te dit. 

Il sortit de la pièce et mon père le prit dans ses bras avant de s'éloigner de moi. Á ce moment-là, j'avais le désagréable sentiment d'être à l'écart, de ne plus faire parti de cette famille et cela me faisait mal. Des médecins arrivèrent dans ma chambre et commencèrent à me poser de multiples questions qui m'agaçaient. "Je t'en supplie fais ce que l'on te dit." Je pris sur moi et continuais de répondre à leurs questions malgré mon mal de tête persistant.

- Pourrais-je avoir une guitare ? 


Le jour de l'enterrement j'étais vêtu d'un costard noir et d'une cravate de la même couleur morbide que ma mère m'avait apporté à l'hôpital. Peu de personnes étaient présentes, la famille de Kellin avec ses oncles et sa tantes et sa cousine qui venait de fêter son anniversaire de mariage qui portait son sa robe noir, un ventre rond de femme enceinte. Dans l'immense église, se tenait le cercueil fermé de Kellin. Ses parents avaient refusé que son visage et son corps défigurés par l'accident soit la dernière image que ses proches voient de lui. Á la place, trônait près du cercueil, une grand portrait de Kellin souriant. Un psychiatre m'accompagnait en restant en arrière de la foule, tout habillé de noir également. La cérémonie religieuse commença et un prête ignorant tout de Kellin en parla comme s'il s'agissait de son propre fils. Samantha et son mari pleuraient au premier rang, se tenant pas le bras. Je serrais les dents pour retenir les larmes qui me montaient aux yeux. Je les essuyais sur le bord de ma manche rageusement et mon geste découvrit le bandage qui recouvrait mon avant-bras gauche. Je le cachais rapidement, honteux et montais le long de l'allée qui menait au cercueil que j'embrassais. Je pis ensuite place au micro en prenant une profonde inspiration. 

Bulletproof Love ( w/ Vic Fuentes and Kellin Quinn)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant