Maman nous guida jusqu'en haut de la butte qui surplombait la ville. Kellin nous suivait prudemment comme s'il n'était pas sûr d'être à sa place. Sous le regard ravis de ma mère je lui caressais la main pour le rassurer. Mon père était parti devant nous, le pique-nique avec lui pour pouvoir installer le repas du midi. Nous étions, pour notre plus grand bonheur, protégés du soleil par les grands arbres de la forêt. C'était ça la Californie. Un déluge de plusieurs jours avant le retour d'un soleil agressif et brûlant. Sur les routes, l'eau s'évaporait à vu d'oeil et créait un nuage brumeux au dessus du bitume. Dans la forêt, les feuilles étaient encore mouillées et des gouttelettes nous tombaient régulièrement sur la tête. L'odeur de l'humidité embaumait tous les arbres autour de nous et je voyais Kellin la respirer à plein poumons près de moi.
- Ça sent bon, souriait-il.
- Tu sais que les forêts c'est le topos pour les scènes romantiques ?
- Ou des scènes de meurtres ! hurla Mike derrière nous.
- Merci petit frère, vraiment. Tu as vraiment brisé toute l'ambiance.
Il haussa les épaules et nous dépassa rapidement alors que j'essayais de le frapper.
- Maman ! Vic m'a giflé ! chigna-t-il.
- Vic, excuses toi, me menaça ma mère.
- Mais c'est lui qui a commencé !
Elle abandonna l'idée que de commencer à argumenter contre moi et se retourna pour continuer de randonner. Nous étions généralement silencieux, les chants de oiseaux comblant les vides les rendant ainsi agréables et non insoutenables.
- J'ai faim, intervint mon petit frère.
- Tais toi et marche.
Il râla encore une fois et observait les feuilles sous ses pieds. Il semblait peut être fatigué mais je savais de source sûre, c'est-à-dire ma propre expérience, qu'il allait être le premier arrivé à la nourriture dès qu'elle serait dans notre champ de vision.
- Allez courage les enfants. On est bientôt arrivé, nous encouragea ma mère.
Elle adressait cette aide à Kellin qui, depuis quelques temps, traînait légèrement derrière nous. Mike hurla comme un lâche alors qu'un écureuil nous barra la route. C'était plus fort et je ne pus m'empêcher de rire en voyant le visage de mon frère aussi blanc que la dame blanche.
- Arrêtes de rire ! Il m'a fait peur cet enf.... ce méchant, se reprit-il en voyant le regard désapprobateur de notre mère.
On finit de monter la côte qui commençait à se faire longue.
- De la nourriture ! Oh oui ! Papa ! s'écria Mike en piquant un sprint jusqu'à la table de pique-nique.
Kellin souffla et s'étira, levant les bras en l'air.
- Je suis fatigué.
- Allez viens manger, on reprend la route après.
- On doit marcher combien de temps encore ? Mes pieds sont en compotes.
- Petite nature.
- Non, disons que je suis juste plus habitué aux week-end film/série/nourriture/dodo.
- On en fera un la semaine prochaine.
On s'assit sur les bancs séchés par le soleil alors que Mike commençait déjà à s'empiffrer. Ma mère lui tapa le dos de la main en le réprimandant une nouvelle fois :
- Les invités d'abord !
- Mais je suis un invité ! s'offusqua-t-il.
- Ah oui ?
- Bien sûr, c'est Mère Nature qui m'a invité à venir manger en son sein.
Il joignit ses mains comme s'il priait et cette fois, se fut à mon tour de le frapper. Il me tira une mèche de cheveux et je lui pinçais la cuisse sous la table.
Nous avions repris la route et la randonnée en devenait presque désagréable. L'humidité de l'air et sa chaleur nous collait nos t-shirt à la peau et mon dos me grattait sans cesse. Mes cheveux étaient fixé à ma nuque et je n'avais qu'une envie s'était de retirer mon pantalon pour le jeter le plus loin que je pouvais. Je devais bien avouer que cela ne m'aurait pas déranger si il n'y avait que Kellin avec moi mais malheureusement, ma famille était là et je devais me retenir. Et non je ne suis pas une bête assoiffée de sexe, je ne pense pas que se soit du genre de Kellin et puis, je ne sais même pas si nous sommes réellement en couple. J'aperçus au loin le toit luisant de noter voiture et poussais un cri de joie. Il était temps. Ma mère me lança les clés et je courrais vers le véhicule pour ouvrir les portes. Je posais mes fesses sur le siège arrière avant de ressortir en hurlant. Il faisait encore plus chaud dans la voiture qu'à l'extérieur et toute la chaleur accumulée dans l'habitacle rendait l'air irrespirable.
- Tu t'es fais mal Vic ? s'inquiéta mon père.
- Non mais je vous préviens que je ne rentre pas dans cette voiture avant qu'elle soit parfaitement aéré.
- Comment veux-tu qu'elle soit aérée ? Il n'y a pas un poil de vent ! intervint mon frère.
Je haussais les épaules et croisais les bras pour montrer ma détermination. Je jetais un coup d'oeil à Kellin qui regardait mon genoux. J'étais retombé assez violemment et une blessure causée par la bande de Mike et des autres moutons venait de se rouvrir.
- Hé Kellin ? C'est rien. Maman tu peux me donner un mouchoir ?
Il faisait tellement chaud que le mouchoir semblait dérisoire, le sang séchant pratiquement immédiatement.
Mes parents avaient, une fois de plus, cédé à mon caprice et on était rentré à la maison après avoir passé plus d'une demi-heure à attendre que la voiture se rafraîchisse. Je m'étais jeté sous la douche en réglant le robinet afin d'avoir un maximum d'eau froide. Mon corps se cripsa légèrement sous le coup de fouet refroidissant mais se détendit de nouveau bien vite.
Quand je revins dans ma chambre, Kellin était assis sur mon lit.
- Je vais rentrer.
Je baissais la tête, légèrement déçu, j'avais espérer qu'il reste encore une soirée.
- D'accord. Tu veux que je te raccompagne ?
- Non merci, c'est bon.
Il me sourit en se relevant et me prit dans ses bras en me remerciant.
- On se voit Lundi.
- Je viendrais te chercher chez toi, lui promis-je.
Il embrassa de nouveau ma joue alors que je le serrais à mon tour contre moi. Son sourire s'agrandit encore alors qu'il s'écartait de moi pour sortir de ma chambre.
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Bulletproof Love ( w/ Vic Fuentes and Kellin Quinn)
FanfictionKellin commence sa scolarité à San Diego. Alors qu'il déboule dans la salle qui était en plein devoir, il tombe sur le plus beau garçon qu'il n'avait jamais vu. Génèse de Protection.