Chapitre 9

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J'ai suivi les conseils de mon frère et j'ai protégé son Quinn pendant toute la semaine d'après. Ce dernier ne me faisait pas confiance, à mon grand désespoir, c'était encore plus compliqué pour l'aider. Je commençais sérieusement à en avoir assez de jouer à l'ange gardien et m'énervait de plus en plus vite envers les autres ce qui évidemment encore plus peur à Quinn. Ce dernier acceptait de manger avec moi mais se tenait toujours à plusieurs mètres à l'écart. Cela ne me dérangeait pas au contraire, tant que je retrouvais la sympathie de mon frère.

 Cela dit cela faisait plusieurs minutes que je l'attendais près du gymnase. Je regardais nerveusement ma montre en continuant d'écouter de la musique. J'avais du rock dans les oreilles et fermais les yeux, cherchant dans la musique les accords afin de pouvoir les rejouer plus tard sur ma propre guitare. J'écoutais les paroles pour en trouver les différentes thématiques. 

J'étais arrivé à la moitié de mon énième chanson quand ma tête atterrit au sol suite à une forte douleur. Mes écouteurs quittèrent mes oreilles et laissèrent pénétrer les rires détestables de rois du moutons du lycée.

- Salut Fuentes. 

Je relevais la tête pour apercevoir Mike qui se tenait de toute sa longueur devant mon corps allongé. J'essayais tant bien que mal de me relever. Mais je reçus un nouveau coup dans les jambes,  je sentis la douleur se répercuter entre les os et les muscles, m'immobilisant sur place. 

- Tu sais, ça m'énerve vraiment que tu protèges l'autre petit bouseux. 

- Je vois pas de quoi tu parles.

- Oh je suis sûr que si. Je n'aime pas quand tu mets ton nez dans nos affaires. 

C'est mon nez qui reçut le coup suivant et je sentis le sang me remontait dans les narines. Je portais ma main à ma blessure, ma peau tannée se teintant de rouge. 

- Si ça t'embête plus que ça, tu n'as qu'à arrêter de l'embêter.  

- Tu m'énerves Fuentes. 

Je me reprends un coup dans le ventre et tombe au sol. Je me porte les jambes sous le menton pour éviter un maximum de douleur. J'avais bizarrement l'impression que répliquer aujourd'hui ne me servirait à rien. De plus j'avais fait un match de basket avec les garçons ce week-end, j'avais des crampes partout et j'étais incapable de porter ne serait-ce le moindre poing.

- Tu veux savoir ce qu'il s'est passé pour ton petit chéri ? rit Marianne. 

J'ouvris les yeux d'un coup. Il n'y avait ici que Mike, Marianne et Eliot. Autrement dit il manquait quatre moutons. Il suffisait d'avoir deux neurones pour comprendre à qui ils tenaient compagnie. Je n'arrivais même plus à me relever tellement que Eliot se faisait plaisir à me bousiller les côtes une par une. 

- T'es aussi faible que lui  même si tu ne veux pas le montrer. Alors ne fait pas le fort, d'accord ? Laisse le tomber ce petit morveux. 

Je n'arrivais même plus à me relever ne serait-ce que sur les coudes. Mon sang affluait sous ma peau, mes nerfs s'entrechoquer à mes neurones empêchant ces derniers de fonctionner correctement tout en m'assurant la plus grande salsa de douleur possible. Je portais ma main à ma lèvre, fendue en deux grâce au magnifique coup de pied de Mike qui avait valu plus d'un trophée à notre chère école. 

- Tu as compris ? 

Je hochais la tête, n'en pouvant plus, mes poumons faisaient tout pour essayer de s'échapper au pas de course de mon corps pour prendre des vacances au Japon. Ils semblèrent satisfait de ma réponse parce qu'ils s'en allèrent non sans m'avoir donné un dernier coup "pour la route". Je restais par terre, la tête appuyée contre le sol froid et sale du couloir de musique abandonnée. Je n'avais pas envie de bouger, juste de rester là, laissez mes plaies cicatriser, s'infecter des pas des moutons qui avaient marché plus tôt ici.

Je me remettais sur mes jambes à l'idée de pouvoir retrouver un Kellin Quinn dans le même état que moi. Je retrouvais mon équilibre et marchais doucement un pas devant l'autre, je trouvais enfin l'utilité de mes côtes, ces os grands et immondes qui me semblaient inutiles jusqu'à maintenant. 

- Kellin ? 

Je poussais la porte de toutes mes forces en continuant d'appeler ce gars que je devais protéger, ce que je faisais de piètre manière apparemment. Je marchais dans les chemins derrière le lyceé pour tenter de retrouver mon compagnon de route. Je le trouvais assis près de la porte des cuisines du lycée. Je souris à moi-même en m'avançant peu à peu vers lui, finalement il apprenait vite. Mes épaules se détendirent quand je vis qu'il n'était pas blessé, du moins pas autant que je le pensais. Il semblait même aller bien. Mais quelque chose cloché et je n'arrivais pas à savoir ce que c'était. 

- Vic ! Ça va ? 

- Elle est où ta veste ? 

Voilà ce qui n'allait pas. Il grelottait de froid alors que je me souvenais bien de l'avoir vu mettre une veste ce matin. 

- Et d'ailleurs pourquoi t'es là ? demandais-je en me tenant devant lui. 

- Qu'est-ce que tu as Vic ? 

- Pour l'instant ce n'est pas le sujet. Elle est où ta veste ? 

- Dans les cuisine, Shaw a renversé sa boisson dessus, du coup je suis venu ici et les cuisiniers m'ont proposé de la laver. J'ai accepté. 

Je hochais la tête, légèrement soulagé. Il n'avait reçu que de la boisson après tout, pas de coups. 

- Tu sais où j'ai déjà vu cette scène ? 

Je ris, légèrement, évidemment l'humiliation à la boisson était également un coup classique. Je le regardais pour qu'il me donne la réponse. Il me cita tout une liste de film plutôt impressionnante et je lui demandais si il n'avait pas regardé des films sur le thème les derniers jours. Il secouait la tête :

- Avant je regardais ces films pour me mettre à la place des personnes. La plupart d'entre eux se suicident. J'essayais de savoir ce que cela faisait de descendre aux enfers en tombant dans les escaliers. 

J'essayais de sourire sans vraiment y arriver, ma tête tournant comme dans un grand huit sans la ceinture de sécurité. Je titubais en avant, mes jambes refusaient de me soutenir plus longtemps mais je les poussais sans ménagement jusque dans leurs derniers retranchements.

- Vic t'es sûr que ça va ? 

- Oui, je vais bien. 

Je m'écroulais au sol en atterrissant dans les genoux de Kellin qui se mit à hurler. 

- Vic ? Vic ? 

- J'ai... vraiment mal. 

Vincent sortit des cuisines en portant la veste de Quinn dans les mains et se précipita vers moi dès qu'il vit mon état :

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ici ?! 

Il regarda mon crâne qui devait légèrement saigner puisque quand il porta sa main à mon visage, elle était teintée de rouge. Il inspecta mes jambes d'un air sérieux et mi-inquiet. 

- Je vais t'emmener à l'infirmerie. Maxime ! Viens m'aider à porter Vic.    

Bulletproof Love ( w/ Vic Fuentes and Kellin Quinn)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant