Fate. [BxB] || Terminé

XII

«Tu veux bien arrêter de me dire des trucs comme ça ?»

PDV JÉRÉMY

Il est encore tôt. Le soleil n'est même pas encore tout à fait levé, mais je meurs d'envie de regarder mon téléphone pour voir si j'ai reçu un quelconque message de la part d'Alex. J'essaie de me résonner, il ne doit même pas encore s'être réveillé à cette heure et je m'attends à quoi ? Un message qui me souhaite bon matin ? Je doute fort qu'il soit le type de mec à avoir ce genre d'attention envers les autres... Quoi qu'il m'a assez bien surpris depuis le temps que je le connais, donc je ne sais plus trop. Tout est un peu confus dans ma tête lorsqu'il est question d'Alex, ces derniers temps.

Je prends une inspiration et secoue la tête. Je suis ridicule. Je prends enfin mon appareil qui repose sur ma table de chevet et comme je l'avais prédit ; aucune notification de la part d'Alex... Par contre une autre chose attire mon attention. Il s'agit d'un appel manqué d'un numéro privé ainsi qu'un message vocal. Je n'ai jamais eu conscience d'avoir reçu cet appel.

Je vais directement dans ma boite vocale pour écouter le message :

« Bonsoir Monsieur Harris, je suis l'inspecteur en charge des événements qui se sont produits à la Victoria Banks il y a de cela quelques mois. Je suis désolé de vous appeler à cette heure, mais j'ai cru bon de vous avertir le plus rapidement possible que les auteurs du cambriolage et de l'incendie dont vous avez été la victime ont bel et bien été retrouver et arrêter. Aucun procès qui ne nécessite votre présence ne sera nécessaire puisqu'ils ont tous plaidé coupables aux accusations. Je suis désolé des événements que vous avez traversés et j'espère que ces informations vont vous aider à avancer. Bonne chance Monsieur Harris. »

Je reste un instant sans bouger, le téléphone toujours coller à l'oreille, ne sachant pas quoi faire. Je m'attendais à tout sauf cela... Depuis que je suis arrivé ici, j'ai tout fait pour essayer de ne pas penser à ce qui s'est produit cette journée-là. Je ne veux pas y penser, parce que je ne sais pas si j'ai la force de tout supporter. Et voilà que je reçois une belle claque au visage qui me ramène à une réalité que je ne veux toujours pas affronter.

Je ne sais pas combien de temps, je reste à fixer le vide, mais c'est suffisamment long pour que ce soit mon alarme qui me sorte de mon état de torpeur. Je l'écoute sonner et j'ai de la difficulté à comprendre comment je suis censé me préparer pour ma journée d'école... Comment après avoir reçu une nouvelle de la sorte, je dois simplement accepter le tout et continuer d'avancer.

Je sais que je devrais être content, que les coupables ont été retrouver et qu'ils vont payer pour ce qu'ils ont fait... Mais en même temps, je me rends compte que cela ne rend tout de même pas justice à mes parents... Sans trop savoir comment je me retrouve dans la cuisine, je sens l'odeur du petit-déjeuner que Judy à préparer, mais je ne crois pas être capable d'avaler quoi que ce soit.

- Jérémy, qu'est-ce qu'il y a ? Me demande Judy lorsqu'elle remarque ma présence dans la cuisine. Tu es tout blanc.

Je ne sais pas quoi lui dire. Je ne crois pas que je suis capable de lui expliquer. Faute de mot, je sors mon cellulaire et le pose sur l'îlot de cuisine avant de faire jouer pour la seconde fois le message qui s'y trouve.

Un lourd silence s'installe entre nous au fur et à mesure que la voix de l'inspecteur remplit la pièce. Elle aussi, elle ne s'attendait pas à recevoir ce genre d'information ce matin. Quand le message arrive à sa fin, je vois bien qu'elle voudrait me dire quelque chose, qu'elle voudrait me prendre dans ses bras. Mais elle se retient et je lui en suis reconnaissant parce que je ne sais pas quel aurait été ma réaction.

Sans plus attendre, je récupère mon téléphone et me dirige vers l'entrée pour partir. Je ne sais pas il est quelle heure, je ne sais pas s'il est encore trop tôt pour aller à l'école, mais j'ai besoin de sortir de la maison. J'ai besoin d'air et j'ai besoin d'une distraction. J'ouvre la porte pour sortir, mais m'arrête net dans mon chemin lorsque je me retrouve face à face avec Alex qui s'apprêtait à cogner.