Deuxième Partie: Ascension. Chapitre I

110 9 1
                                    

Tous levèrent leurs verres d'Iluia en l'honneur d'Harald. Son voyage fut long et il avait le mérite d'être souriant malgré la fatigue. Le déjeuner se déroulait. Damir et Harald discutant du temps, peu de politique, Harald n'ayant officiellement aucun pouvoir, et de la santé de leurs enfants. Evidemment celle de Jacob était dans toutes les conversations. Assis sur des coussins, près de la table basse, le repas chaud devant eux, la discussion continuaient:

-Ne vous inquiétez pas, cher Harald, fit Damir, il se repose bien. Il a bien dormi cette nuit.

Jacob, qui portait son verre à sa bouche, faillit s'étouffer. Aysha cacha son sourire aguicheur dans son propre verre. Jacob lui lança un regard qui signifiait clairement qu'il avait besoin d'aide pour garder leur relation secrète. Et qu'a cet instant, elle n'était guère utile:

-La dernière fois que j'ai vu votre épouse, continua Damir, elle était enceinte de votre petite fille.

-Oui, Ida. Dit Harald. Ma chère petite. Elle me manque. Elle m'a donné quelque chose pour toi Jacob. Un dessin. Il est dans ma chambre. Tu sais comme ta soeur t'adore.

-Qui n'aimerait pas votre fils. Dit Damir gentiment.

Aysha étouffa un rire. Jacob lui lança un regard. Elle haussa les épaules en souriant. Il n'arrivait pas à lui en vouloir. Le déjeuner s'acheva. Tous se levèrent et Damir demanda à sa fille de faire visiter la ville à leurs invités. Elle accepta. Harald se faisait une joie de voir les rues de Balsam. Il était d'un naturel curieux. Néanmoins, Harald avait un défaut, il ne voyait rien, ne comprenait rien si on ne lui expliquait pas. Il n'avait remarqué l'attention que lu portait sa belle-soeur, la soeur de Pia, Jonna. Elle l'aimait, et il avait choisi Pia sans se rendre compte du coeur brisé qu'il laissait derrière lui. Ils montèrent dans une calèche découverte, entourés de la garde de Damir, et de celle des Îles. Le soleil tapait, et tous portaient un chapeau, Aysha compléta cette protection par une ombrelle:

-Avez-vous déjà visiter un de nos temple? Demanda-t-elle à Harald.

-Jamais. A dire vrai, le Déisisme me prend tout mon temps. J'ai hâte de voir la manière dont vous exercez votre culte.

-Je partage votre enthousiaste.

Ils se rendirent, sous les yeux du peuple d'Auguste vers le temple qui surplombait la ville. Le temple principal de leur religion. Tyria, le dieu des dieux, les accueillit dans son sanctuaire. Il y avait une odeur particulière, de la fine fumée s'échappaient de bougies lointaines. Des centaines de tapis, aux motifs et coloris diverses, recouvraient entièrement le sol probablement abimé par les guerres, ou le temps qui passe. Harald, les mains dans le dos, leva les yeux au ciel et émit un sifflement fin d'admiration. Dans les Îles, il y avait des édifices imposant mais aucun de si grande beauté. Toutes ses couleurs, toutes ses odeurs inconnues, il se sentit brusquement happé par l'envie de découvrir chaque recoin de cet endroit. Aysha clissa à l'oreille de Jacob:

-Je me sens tellement apaisée quand je viens ici. Le monde est loin, le poids de notre sang n'a aucune importance aux yeux de Tyria. Nous sommes deux immortels pour les dieux.

Il répondit, en chuchotant comme elle:

-Si seulement les dieux pouvaient imposer leur point de vue au monde.

-N'espère rien Jacob. Les Dieux sont tout puissant, mais notre sang est ce qui nous maintient en vie, nous devons tout faire pour l'honorer.

Elle avança dans le coeur de l'édifice, précisant à un prêtre, serviteur de Tyria, qu'elle souhaitait prier. Il la guida vers un coin reculé. Par curiosité, Jacob la suivit. Elle ne vit rien. Aysha se mit à genoux, les mains loin de son corps, les paumes vers le ciel, un fin voile dorée sur sa chevelure ébène. La pièce était presque close. Jacob observait la Princesse par une porte mal fermée. Il observait chaque détail, chaque mouvement, écoutant chaque parole de sa prière. A cet instant précis de sa vie, Jacob comprit qu'il l'aimait. Elle, et personne d'autre. Comme une certitude qui fait mal. Loin d'être un homme stupide, Jacob savait que c'était impossible. Impossible pour eux d'être ensemble chacun devant régner sur son royaume. Royaumes si différents. Aysha alluma plusieurs bougies sans se lever. Elle soupira et dit:

Les Seigneurs de Fallaris Tome 2: MonterreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant