Chapitre VI

93 9 0
                                    

Il se baissa brusquement par réflexe en entendant une explosion tout prêt de lui. Jacob de Harval venait d'arriver à Rebourg de manière clandestine sans l'aide de personne. Il n'avait qu'un but, rejoindre Taurin, avec son armée. Les Amiraux le reconnaîtraient et il pourra enfin rentrer chez lui et oublier tout ce qui s'était passé. Il était décidé à devenir Hospodar, et a se marier avec une femme qui ne connaissait pas, et qui serait une descendante de Harald Nagendra. Comme le veut la tradition. De ce fait il allait en contre-sens de la population, celle-ci courrait vers l'intérieur de la ville, alors que Jacob se rendait vers le port. C'était la cohue. La foule le heurtait sans faire attention et marchait en cadence. Certaines personnes tombaient sur le sol, et personne n'aidait à les relever. Jacob s'arrêta et tendit la main à une dame qui n'arrivait pas à se frayer un chemin, elle tenait un petit paquet, et son visage était caché:

-Nom de Rey! Jacob ! Fit-elle.

-Alexane!

Ils se prirent brusquement dans les bras en pleurant de joie. Jacob sentit un petit corps contre lui:

-Nom de Rey. Murmura-t-il. C'est un bébé.

-Oui. Léonie.

Jacob était si heureux de revoir sa cousine que ses pleurs ne se stoppaient pas. Ils ne s'étaient pas vu depuis si longtemps, des mois et des mois. Et étrangement ils sentirent que leurs yeux d'enfants avaient disparus. Comment peut-on grandir en si peu de temps? Changer à ce point en restant le même? Ils se mirent dans un coin de rue, et discutèrent:

-Je veux aller à Taurin. Dit Alexane. Ici plus rien n'est sûr.

-Je suis tout à fait d'accord. Nous partirons ensemble.

-Mais d'où viens-tu?

-C'est une longue histoire.

-Tu sembles brisé cher cousin.

-Toi aussi. Murmura-t-il.

Ils l'étaient, bien malgré eux. Une énième explosion fit accélérée le pas du peuple de Rebourg. Jacob prit Alexane part le bras, et lui dit:

-Viens! Nous devons trouver un bateau!

Ils se prirent la main, et allèrent vers le port. Ce n'était pas la meilleure idée qu'il soit. Les lignes Manées étaient encore bien loin et cantonné au port, alors que les Montois étaient dans la ville, en haut des immeubles, habitations, maisons et tiraient sur leurs ennemis. Le petite Léonie se mit à pleurer, et Alexane ne parvenait pas à la calmer, Jacob s'en empara et face à face dit au bébé:

-Ma petite, il faut se taire à présent. D'accord?

Il prit son air le plus compatissant et gentil, et Léonie ouvrit grand des yeux et eut un sourire:

-Très beau bébé. Dit-il à Alexane.

-Comment tu as fait?

-Ida était pareille, elle pleurait tout le temps, mais il suffit de bien lui parler, et elle se calmait. Tiens!

Il lui redonna Léonie:

-Tu es né pour être père Jacob. Dit sa cousine.

-Malheureusement, je suis né pour être Hospodar.

Un coup de feu les interrompit. C'était la première fois depuis deux siècles que la guerre était dans la rue à Rebourg, depuis les guerres du Général Marshall. Et Rebourg en portait encore les stigmates. Jacob et Alexane croisèrent une dizaine de soldat Montois qui semblaient plus fuir d'affronter. Tout à coup Jacob reconnu les informes manaés. A quelques mètres du port, ils étaient là, achevant les derniers Montois qui n'avaient pas couru pour sauver leur vie. Un Manaé pointa son arme sur le Prince qui leva les mains en l'air et s'écria:

Les Seigneurs de Fallaris Tome 2: MonterreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant