Chapitre V

102 9 0
                                    


Les De Harval avaient beau être des dieux, ils ne vivaient pas dans des endroits inaccessibles aux mortels. Ils possédaient un magnifique palais entouré d'une foret immense et parfaite pour la chasse à cour. Ronor et Gustave étaient juste devant un portail absolu grandiose. Ils n'étaient pas seuls, une vingtaine de garde déambulaient en cadence, armés, et vêtu d'un uniforme rouge écarlate. Après la grille venait un long chemin pavé entouré de sapin épais, et au fond, on apercevait une bâtisse. On devinait le palais. Un drapeau surplombait le demeure. Flyway était l'endroit le mieux gardé du pays:

-Je ne vois pas du tout comment on peut rentrer. Dit Gustave.

-Moi non plus. Mais il y a forcément une solution.

-Bel optimiste.

Ils quittèrent le devant bien gardé du palais, et décidèrent de faire le tour par les bois. Néanmoins toute la forêt était encadré de soldat de d'épais murs. Quelque fois une ouverture se découvrait, mais une dizaine de gardes l'accompagnait. La nuit tombait. Dans la forêt, Ronor et Gustave s'assirent sur des vieux troncs tombés et morts. S'ils allumaient un feu, ils risquaient d'attirer des soldats:

-Sûrement pas beaucoup. Ce sont des feignants. Plaisanta Gustave.

Ronor sursauta, étonné par sa propre pensée:

-Oui! Mais oui! Gustave ramasse du bois! On va allumer un feu!

-Tu m'écoutes ou pas? Les gardes vont rappliquer.

-Oui, sûrement deux ou trois. Rien d'impossible a maîtriser pour toi. Et avec un peu de chance leurs uniformes nous iront à merveille.

Gustave comprit tout de suite le plan de son compagnon. Il ramena du petit bois et fit un petit tas, gratta une allumette. Il fumait souvent depuis qu'il était sorti de prison. Mais le prix des cigares étaient exagéré dans ce pays. Le feu grandit. Gustave souffla dessus. Les flammes fendaient l'air, et effectuaient cette danse que Ronor affectionnait. Il était émerveillé par ce prodige de la nature: la chaleur des flammes. Des petits éclats des braises se dispersaient, et fêlaient le noir qui entourait les arbres:

-Ils arrivent. Murmura Gustave en tendant l'oreille. Cachons nous.

-N'oublie pas, fit Ronor, pas de mort.

-Oui, oui. Maugréa Gustave en se plaçant derrière un arbre.

En effet au bout de quelques minutes, deux gardes Manaés étaient là se plaignant du feu dans leur langue. Ils tentèrent de l'étreindre avec le pied, l'étouffant avec ce qu'ils avaient sous la main. Et alors que les flammes diminuaient Gustave arriva par derrière et les assomma en utilisant leurs têtes. Il les claqua l'une contre l'autre. Les gardes crièrent. L'un d'eux tomba, raide, inconscient. L'autre, la main sur sa tête, se crispa de douleur. Gustave prit un bout de bois épais, et lui frappa la tête. Il tomba sur l'autre, telle une masse sans vie:

-Nom de Rey! Cria Ronor. Tu vas les tuer! Leurs crânes sont...

-Mais non! Ils sont juste inconscients. Mais dépêchons-nous.

Ronor se baissa vers l'un des garde et lui ôta délicatement ses vêtements. Gustave trouva l'uniforme trop petit pour lui, mais il n'avait pas la choix, et la veste se déchira. Ronor se moqua. La lune les éclairait, elle était en croissant. Fusil sur l'épaule, casquette sur la tête, ils avancèrent vers les murs du palais. Leur plan était de gravir le mur et de marcher jusqu'au palais sans se faire repérer. Maigre plan, pensa Ronor en serrant son fusil comme-s'il savait s'en servir. Un mur. La nuit:

-Bon, fit Gustave, je t'aide à monter.

-Il est beaucoup trop haut.

-Sauf si je te pousse et que tu attrapes le haut.

Les Seigneurs de Fallaris Tome 2: MonterreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant